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Lectures de mars

Actualités UQAM présente chaque mois une sélection d’ouvrages publiés par des membres de la communauté universitaire.

11 mars 2025 à 14 h 36

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Le Québec a-t-il le choix de son avenir?

Le Québec a-t-il toujours le choix de son avenir? C’est à cette question que le recteur émérite de l’UQAM Claude Corbo, ancien professeur au Département de science politique, tente de répondre dans son dernier ouvrage, Le destin du Québec: trois axes d’une histoire. Pour ce faire, il raconte les tensions perpétuelles entre les aspirations de la nation québécoise et le processus du Canadian nation-building depuis le rapport Durham en 1849. Accessible, sans langue de bois, cette réflexion personnelle, forte d’une profonde connaissance historique, examine les voies politiques encore offertes au Québec pour vivre durablement comme nation, en phase avec les enjeux contemporains (écologie, peuples autochtones, diversification, démographie, impérialisme). «Cet essai libre, que j’ai écrit pour mes petits-fils et leurs contemporains, cherche à expliciter ce que je tiens pour être les axes essentiels du destin historique du Québec, souligne l’auteur. Il veut aussi éclairer la nature profonde et durable de la relation entre le Québec et le Canada depuis que ces deux nations se sont trouvées enfermées ensemble dans un même cadre politique en y vivant un rapport de plus en plus inégalitaire.» Le livre de Claude Corbo nous rappelle enfin l’importance de lutter pour ne pas finir en «pittoresque communauté linguistique régionale». Paru aux Presses de l’Université de Montréal.

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Améliorer la qualité de l’éducation à la petite enfance

Les recherches démontrent que la richesse et la diversité des expériences vécues par les enfants sont déterminantes pour leur développement global harmonieux et leur réussite. Mais quels sont les modèles théoriques et conceptuels qui permettent de définir la qualité éducative? Quelles solutions peuvent être envisagées pour accroître la qualité de l’éducation à la petite enfance? Sous la direction des professeures du Département de didactique Lise Lemay et Nathalie Bigras, l’ouvrage Construire le sens de la qualité éducative en petite enfance est le premier en langue française qui aborde la qualité éducative sous l’angle de ses fondements, de son évaluation et des moyens de la soutenir. Des chapitres sont consacrés aux personnes éducatrices, aux orientations pédagogiques, aux différences entre le Québec et le reste du monde ainsi qu’aux impacts de la pandémie et de la pénurie de personnel sur la qualité des services. Plusieurs Uqamiennes collaborent à l’ouvrage, dont les professeures Kathleen Bentein (organisation et ressources humaines), Liesette Brunson (psychologie) et Annie Charron (didactique) ainsi que les étudiantes Emma Bernard, Geneviève Fortin, Annie-Claude Fournier, Catherine Gagnon et Nancy Proulx. Publié aux Presses de l’Université du Québec.

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Se reconnecter avec  la nature

Les changements climatiques entraînent des bouleversements qui frappent l’imaginaire et font les manchettes. Mais certains impacts sont plus subtils: la perte de la neige en décembre, par exemple, ou celle de l’odeur d’une fleur qui embaumait jadis nos étés. Ce deuil des paysages disparus ou transformés a un nom: solastalgie. Dans son essai Les paysages intérieurs: solastalgie, mémoire et territoire, la professeure de l’École de design Catherine D’Amours ancre ce concept encore neuf dans le territoire québécois, sur les battures du Saint-Laurent comme dans les ruelles de Montréal. Portée par une quête de beauté, l’autrice mène une lutte contre l’amnésie collective qui nous permet de mettre l’écoanxiété en sourdine. Elle tente ici de trouver un autre vocabulaire pour aborder cette crise qui nous remplit d’angoisse, en explorant le concept d’identité environnementale et en expérimentant une reconnexion avec la nature. «La pratique de la marche, ce geste en apparence anodin, a transformé ma perception de la nature, qui est passée d’un décor passif à une entité dynamique, écrit-elle. Je dirais même qu’elle est devenue une partenaire de vie (…) J’ai expérimenté l’impact guérisseur de la nature et, spontanément, sans rien forcer, j’ai senti le besoin d’être en dialogue avec elle et d’en prendre soin.» Publié chez Atelier 10.

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Les murs frontaliers entre les États-Unis et le Mexique

C’est sous la présidence de Bill Clinton, en 1993, que le premier tronçon de murs frontaliers (environ 22 km) entre les États-Unis et le Mexique a été érigé. Depuis, tous les présidents américains ont autorisé la construction de kilomètres supplémentaires de murs ou de clôtures, totalisant désormais 3 122  km. Malgré son engagement initial de stopper cette expansion, le président Joe Biden a autorisé en 2022 la construction de nouvelles sections à quatre endroits en Arizona. «Cette décision souligne la complexité persistante et la nature controversée de l’infrastructure frontalière entre les États-Unis et le Mexique, laquelle a évolué de barrières purement physiques vers des systèmes multiformes englobant des éléments administratifs, juridiques, législatifs et biométriques», soulignent Andréanne Bissonnette (Ph.D. science politique, 2023), chercheuse associée à la Chaire Raoul-Dandurand, et Élisabeth Vallet, professeure associée au Département de géographie et directrice scientifique de l’Observatoire de géopolitique, dans l’ouvrage collectif Walled paru sous leur direction. Celui-ci propose une revue approfondie des 30 années d’histoire des murs frontaliers, en les replaçant dans un contexte global. Il offre également diverses perspectives sur l’expérience frontalière, depuis les politiques nationales et les expériences des migrants jusqu’à la vie quotidienne des résidents frontaliers, abordant des sujets tels que la militarisation, la migration, la résistance artistique et l’aide humanitaire. Publié chez University of Arizona Press.

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Pour des entreprises socialement responsables

Longtemps saluées comme des «moteurs du progrès», les entreprises font aujourd’hui l’objet de vives critiques. On leur reproche d’exploiter abusivement des ressources naturelles, de dégrader les écosystèmes jusqu’à leur point de rupture et d’influencer les politiques publiques pour servir des intérêts privés. Les conséquences de ces pratiques sont désastreuses: elles nuisent à la santé humaine, fragilisent l’économie globale et compromettent la cohésion sociale. L’ouvrage Les exigences ESG: la maximisation du bien-être collectif, signé par le professeur du Département des sciences comptables Ahmed Naciri, met en lumière l’ampleur alarmante de la dégradation de la planète, résultat d’une quête effrénée de profits immédiats, souvent dénuée de toute vision à long terme. L’auteur prône une refonte radicale des paradigmes économiques et plaide pour l’intégration des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans la gestion des entreprises. Au-delà des théories, l’ouvrage propose des solutions concrètes et des outils pratiques pour évaluer et gérer les risques liés aux critères ESG, tout en optimisant les performances des organisations qui les adoptent. Il constitue une ressource précieuse pour les dirigeants de tous les secteurs, qu’ils évoluent dans des entreprises commerciales ou des organisations à but non lucratif. Paru aux Presses de l’Université du Québec.

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Un recueil de nouvelles alliant érudition et humour

«Fabienne enseignait depuis quinze ans au troisième cycle du primaire, à des enfants qui approchaient de l’adolescence, les uns en galopant, d’autres au petit trot, et d’autres encore qui semblaient le faire plus ou moins de guingois, à la manière des crabes. Ça la désolait de constater, chaque année, qu’à peu près aucun d’entre eux n’avait jamais quitté l’asphalte de la ville, visité une exploitation agricole, et encore moins approché les animaux de la ferme.» Avec Le six-pack de Narcisse, l’essayiste et poète Guy Ménard, qui a été professeur au Département de sciences des religions de 1982 à 2012, directeur du Département et cofondateur de la revue Religiologiques, propose une trentaine de nouvelles qui soulèvent des questions importantes tout en faisant rire. Dans ce livre où l’érudition se moque d’elle-même et où l’imagination ne se prive pas d’un regard critique sur les humains, on croise aussi bien Dieu que Picasso, Agatha Christie, Virgile ou le capitaine Haddock; on s’y promène d’Hochelag à Sodome, du quartier Saint-Roch à l’Irlande du Nord, de la place Saint-Pierre au marché Jean-Talon. Publié aux éditions L’instant même.