Un roman sur l’itinérance et la dépendance
«Je suis officiellement rendu un itinérant. Tantôt, quand je suis rentré à la maison, ma mère avait mis mon linge dans des sacs à vidange pis le reste de mes cochonneries au chemin. Mon bong traînait à côté de la poubelle comme pour me rappeler que j’avais annoncé en janvier que j’arrêterais enfin de fumer.» Les premières lignes du roman Poudreuse, écrit par l’étudiante au baccalauréat en psychologie Sophie Lalonde-Roux, donnent le ton à une histoire poignante de résilience et de quête de sens. Loup-Antoine, jeune adulte en proie à des problèmes de dépendance, est mis dehors par sa mère dans une tentative désespérée de le pousser à se prendre en main. Livré à lui-même dans les rues de Montréal, il trouve secours en renouant avec son ami Étienne, un étudiant en médecine qui tente de l’aider tout en devenant, paradoxalement, son partenaire de consommation. Mais le mal-être profond et la tendance à l’excès de Loup-Antoine condamnent cette relation au naufrage. Décidant de partir loin de ce qui le fait souffrir, il s’exile en Gaspésie, où il devra faire face à ses deuils, lutter contre ses dépendances et apprendre à être heureux. Poudreuse est en lice pour le Prix littéraire des collégiens, qui sera décerné en avril prochain. Publié aux éditions L’Instant même.
Gestion romancée des ressources humaines
Le monde du travail a grandement évolué depuis la pandémie. Le télétravail, la rareté de la main-d’œuvre et l’intelligence artificielle ont transformé les contextes organisationnels et posé de nouveaux défis aux gestionnaires. Ces derniers doivent non seulement anticiper les effets de leurs décisions sur leur équipe, mais aussi trouver de nouvelles façons de combler les attentes des différentes personnes sous leur responsabilité. Comment s’y prendre? Dans Un roman RH: vivre les ressources humaines au quotidien, la professeure du Département d’organisation et ressources humaines Sylvie Guerrero et son collègue du même département Ewan Oiry illustrent les enjeux du monde du travail. Leur roman met en vedette Albert, nouvellement promu directeur du centre d’appels de son entreprise, et Manon, directrice des ressources humaines. À travers ces personnages, nous découvrons les activités RH – recrutement, évaluation, décisions de rémunération, intégration du nouveau personnel – que doivent accomplir les gestionnaires ainsi que les outils, les lois et les pratiques qui s’y rattachent. Le livre s’adresse aux cadres chevronnés ou en début de carrière ainsi qu’à toute personne qui souhaite évoluer au sein de son organisation. Publié aux Presses de l’Université du Québec.
Complexe, la forêt urbaine!
De plus en plus de villes et de municipalités misent sur les forêts urbaines pour contrer les effets des changements climatiques. De plus, es arbres contribuent à fournir de précieux services écosystémiques en aidant à réguler la température, en réduisant la pollution de l’air, en atténuant l’effet des îlots de chaleur et en offrant des espaces de loisirs et de détente pour les citadins. Planter, c’est bien, mais les arbres urbains peuvent aussi être source de «desservices» écosystémiques (pollens allergènes, chute de feuilles, de fruits, de branches, racines détruisant des infrastructures), montre De l’arbre en ville à la forêt urbaine, un ouvrage signé par le professeur du Département des sciences biologiques Alain Paquette, titulaire de la Chaire de recherche sur la forêt urbaine, en collaboration avec l’écologue Bastien Castagneyrol et le professeur émérite du Muséum national d’histoire naturelle de Paris Serge Muller. L’arbre en ville, insistent-ils, cache la complexité de la forêt urbaine, car il dépend de ses interactions avec les organismes qui lui sont associés. Les chercheuses du Centre d’étude de la forêt Marine Fernandez et Kaisa Rissanen, stagiaires postdoctorales en 2023 avec Alain Paquette, ainsi que la professeure adjointe à l’Université de Leiden (Pays-Bas) Rita Sousa-Silva, postdoctorante en 2021, ont aussi contribué à l’ouvrage. Publié aux Presses de l’Université du Québec.
Migrations postcoloniales
L’ouvrage Migrations postcoloniales des Juifs du Maroc. Vers le Canada et la France rassemble pour la première fois les articles sur l’histoire des migrations juives marocaines publiés par la professeure du Département d’histoire Yolande Cohen. Immigrante originaire du Maroc, Yolande Cohen présente les résultats d’une enquête croisant histoire orale, travaux d’archives et dépouillement de journaux. Cette perspective globale permet de mieux identifier le déracinement du Maroc. Parce que les migrations ont lieu dans l’après-Shoah et au moment où l’empire français se défait en Afrique du Nord, ces populations se retrouvent dans une situation où l’exil s’impose à elles. Comment et pourquoi ont-elles quitté le Maroc pour venir s’établir au Québec? À l’instar de la majorité francophone du Québec, qui s’affirme comme une société distincte au Canada, cette population à peine établie à Montréal se distingue aussi de celle qui a tout fait pour l’accueillir, soit la population juive principalement ashkénaze et anglophone, en affirmant son attachement au fait français. La comparaison avec la France met en relief les pratiques des organisations juives transnationales mobilisées autour du soutien, de l’accueil et de l’établissement de ces populations anciennement colonisées. L’originalité de l’enquête tient aussi à l’attention accordée aux récits et perceptions des personnes migrantes. Paru aux Presses de l’Université d’Ottawa.
Psychologie communautaire
Aux yeux de certains chercheurs et chercheuses, la psychologie communautaire apparaît comme une discipline capable de fournir des outils pour comprendre et transformer les réalités sociales. L’ouvrage collectif Psychologie communautaire. Réflexivité, action et justice sociale, publié sous la direction des professeurs du Département de psychologie Cécile Bardon et Thomas Delawarde-Saïs, explore les fondements de cette approche, qui souligne l’importance des impacts des contextes sociaux et environnementaux sur le bien-être des individus et des communautés. À travers une analyse des dynamiques au cœur des inégalités sociales, du pouvoir et de l’oppression, l’ouvrage propose des stratégies d’intervention visant à promouvoir l’équité et la justice sociale. Des chercheuses et chercheurs de différentes universités québécoises y partagent leurs expériences et leurs réflexions pour illustrer comment la psychologie peut être un outil de changement social. S’appuyant sur des exemples et des témoignages, ils invitent à repenser les pratiques en psychologie pour un impact durable et positif. L’intervention en psychologie communautaire est présentée selon trois approches orientées vers le changement: la psychologie communautaire dite «classique», la psychologie de la libération et la psychologie clinique critique. L’ouvrage est destiné non seulement aux spécialistes de la santé mentale, mais à toutes les personnes engagées pour une société plus juste et égalitaire. Paru aux Presses de l’Université du Québec.
Le français à cœur
De l’explorateur Samuel de Champlain à l’autrice Nelly Arcan, en passant par le chansonnier Félix Leclerc, la journaliste Judith Jasmin, le poète Gaston Miron, la cuisinière Jehane Benoît, la botaniste Marcelle Gauvreau, l’animateur René Lecavalier, le militant Michel Chartrand et l’animatrice Myra Cree, les ambassadrices et ambassadeurs du français au Québec ont été nombreux au fil de l’histoire, de la Nouvelle-France à nos jours. Dans Nos géantes, nos géants: le français au Québec en 22 destins, Biz et Claudia Larochelle (B.A. communication/journalisme, 2000; M.A. études littéraires, 2012), appuyés par l’illustrateur Benoit Tardif, racontent à leur manière les faits et gestes de personnages ayant joué un rôle marquant dans la défense et la valorisation du français. Pourquoi devons-nous nous souvenir de cette figure? Qu’a donc fait cette personne pour qu’on parle encore d’elle aujourd’hui? Qui se cache derrière ce nom célèbre? Sous forme de lettre écrite à l’intention du jeune lecteur, de la jeune lectrice, ou, à l’occasion, au personnage lui-même, l’auteur et l’autrice se découvrent des liens avec leurs sujets, constatent la résonance dans leur vie du combat de ces géantes et géants, et nous les racontent sur un ton personnel. Publié aux Éditions La Bagnole.