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Le projet en aérospatiale TICFIRE se poursuit avec la NASA

L’équipe de Jean-Pierre Blanchet a participé à une opération visant à tester des instruments qui seront déployés sur un satellite en 2031.

Par Pierre-Etienne Caza

27 février 2025 à 8 h 39

Mis à jour le 4 mars 2025 à 15 h 02

Les travaux de préparation de l’instrument TICFIRE se poursuivent en vue de le déployer en orbite sur un satellite dans le cadre du projet HAWC-AVENIR. L’opération doit avoir lieu en 2031. «Avant de lancer des instruments en orbite, il faut les tester au sol et sur des avions afin de vérifier le fonctionnement de toutes les composantes de l’appareil», souligne le professeur du Département des sciences de la Terre et de l’atmosphère Jean-Pierre Blanchet, qui dirige le centre ESCER.

Du 7 janvier au 14 février derniers, son équipe a participé à la campagne de mesures aéroportées WHAFFFERS (W-band, HiSRAMS, AERI, FIRR-2, FINESSE and FIRMOS Experiment on Remote Sensing), qui se déroulait sur le site du Conseil national de recherches du Canada, à Ottawa (Ontario) et à la réserve naturelle Gault, à Mont-Saint-Hilaire (Québec). Cette campagne est le fruit d’une collaboration internationale entre l’UQAM et l’Université McGill, l’Imperial College London (ICL), le National Research Council of Italy (CNR), le Conseil national de recherches du Canada (CNRC), la National Aeronautics and Space Administration (NASA), l’European Space Agency (ESA) and Environnement et Changement Climatique Canada (ECCC).

Les personnes impliquées dans la campagne de mesures WHAFFFERS. Photo: Conseil national de recherches du Canada

Le stagiaire postdoctoral Raphaël Peroni a participé à plusieurs des vols de la campagne WHAFFFERS avec l’instrument Far InfraRed Radiometer model 2 (FIRR-2), qui donne des mesures très similaires au TICFIRE qui devrait se retrouver sur le satellite en 2031. «Toutes ces mesures sont importantes avant le décollage de la fusée que la NASA utilisera pour mettre ce satellite en orbite polaire», précise Jean-Pierre Blanchet.

Raphaël Peroni opérant le FIRR-2 à bord de l’avion de recherche du CNRC pendant la campagne WHAFFFERS. Photo: Conseil national de recherches du Canada

Le système HAWC-AVENIR est la contribution canadienne proposée pour la future mission satellitaire AOS – Atmosphere Observing System – de la NASA, précise le chercheur. Il est composé de capteurs innovateurs conçus par l’Institut national d’optique (INO) à Québec, avec le soutien de l’Agence spatiale canadienne (ASC), et développés en grande partie à l’UQAM et à l’Université de Saskatchewan.

HAWC est l’abréviation de High-altitude, Aerosol, Water Vapour and Clouds. En français, on parle du système AVENIR pour Aérosols, Vapeur d’Eau, Nuages et leurs Interactions avec la Radiation. L’instrument TICFIRE (Thin Ice Clouds and Far InfraRed Emissions) ou NuagIR en français, sur lequel travaille Jean-Pierre Blanchet depuis 2006, sert à mesurer les changements du cycle de la vapeur d’eau, incluant la formation des précipitations, la composition des nuages et le rayonnement thermique responsable de l’effet de serre. «La mission AOS comprend  plusieurs satellites sur deux orbites, couvrant largement le Canada, le Québec et l’Arctique, explique le professeur. Il fournira des mesures essentielles afin d’améliorer nos modèles de prévision et nos modèles climatiques en vue de mieux gérer les aléas météorologiques et climatiques aux échelles régionales et mondiales.»

Le 31 janvier dernier, l’équipe du professeur Blanchet a pu visiter le site du CNRC afin d’observer les avions de recherche et les instruments présents à bord du Convair-580, un appareil dédié à la recherche environnementale. Puis, le 12 février, les équipes de recherche ont pu visiter les installations du bâtiment Système d’observation de la Terre (EOS) de la réserve naturelle Gault de l’Université McGill.

Le groupe de recherche de la campagne WHAFFFERS en visite à la station de Gault. Photo: Calin Giurgiu

Grâce à un financement de l’Agence spatiale canadienne pour la mission HAWC et à d’autres sommes obtenues l’an dernier de la Fondation canadienne pour l’innovation, l’UQAM prépare les serveurs et les codes pour recevoir en temps réel une partie des données fournies par TICFIRE ainsi que celles provenant d’autres instruments, dont ALI (Aerosol Limb Imager) et SHOW (Spatial Heterodyne Observations of Water), qui seront installés à bord d’un satellite canadien qui suivra la même orbite. Un projet à suivre!