Cinq œuvres étudiantes grand format sont présentées dans la station Berri-UQAM sous le thème La biophilie et les liens invisibles. Réalisée dans le cadre du cours Design graphique: synthèse, offert au trimestre d’automne 2024 par la professeure Catherine D’Amours de l’École de design, cette exposition s’inscrit dans la poursuite de la collaboration entre l’UQAM et la Société de transport de Montréal (STM) pour améliorer l’expérience des usagers dans le contexte de la réfection majeure de la station Berri-UQAM.
L’exposition rassemble les réflexions de cinq groupes étudiants de l’École de design sur nos connexions innées avec le monde vivant par l’exploration du concept de biophilie. Ce concept désigne les liens invisibles qui nous rattachent à la nature et à l’environnement. Les designers réinventent, à leur manière, le médium de l’affiche afin de partager les contacts oubliés de l’humain avec le reste du vivant. Chaque œuvre examine donc, sous différents angles, la biophilie au moyen de créations visuelles sensibles.
«À une époque où la dégradation des écosystèmes s’accentue, nous devons trouver un moment pour nous rappeler que nous sommes indissociables de l’environnement, commente la professeure Catherine D’Amours, qui participe actuellement à un laboratoire de recherche sur la gestion biophilique à l’Insectarium de Montréal. Bien que le design ne puisse résoudre la perte de biodiversité, il peut être un moteur de prise de conscience et un outil pour nous sensibiliser. Cette collaboration avec la STM offre un espace précieux d’expression du talent et des préoccupations des étudiantes et des étudiants.»
Les cinq œuvres présentées ont été sélectionnées par un jury composé de représentantes et représentants de l’UQAM et de la STM. Pour le président du conseil d’administration de la Société de transport de Montréal, Éric Alan Caldwell, cette collaboration avec l’UQAM s’inscrit dans les valeurs prônées par la Société. «Nous sommes enchantés de poursuivre notre collaboration avec l’UQAM pour présenter la deuxième exposition d’art étudiant dans notre réseau de métro. En partageant la créativité des artistes de demain, nous espérons offrir à notre clientèle des instants de réflexion, d’admiration et d’inspiration dans leurs déplacements quotidiens.»
Pour sa part, la vice-rectrice associée à la Relance du Quartier latin, Priscilla Ananian, se réjouit de cette nouvelle exposition: «L’UQAM et ses partenaires s’activent intensément à accroître la vitalité du quartier sur des bases de partage des savoirs afin de favoriser les apprentissages tout au long et dans tous les aspects de la vie. Ce projet en est une nouvelle illustration.»
Les cinq tableaux qui composent La biophilie et les liens invisibles sont présentés jusqu’à l’automne 2025.
Rémanence
Rémanence explore ce qui subsiste au-delà de l’éphémère: traces, vestiges et empreintes qui témoignent de la résilience et des liens entre la nature et l’humain. Combinant cyanotypes réalisés à partir d’éléments naturels et environnement numérique, Rémanence crée un dialogue poétique entre matière et image. À travers des mouvements fluides et organiques, ces créations interrogent l’incidence de nos actions sur le monde et célèbrent les corrélations fragiles entre les êtres vivants et leur environnement.
Par Alice Mailhot, Camille Reynaud, Émilia Perron
Dialogues
Dans le tumulte des lieux de passage, Dialogues émerge comme une respiration lente et profonde. Inspirée par la théorie de la biophilie et par notre besoin inné de connexion avec la nature, cette œuvre est née d’un atelier de cyanotype. Cette technique, par laquelle le soleil révèle l’empreinte directe des plantes, capture une communication silencieuse et harmonieuse entre le monde humain et naturel. Issue d’un processus de cocréation où hasard et intention s’entrelacent, Dialogues reflète une démarche d’écoute, d’imprévus et de réciprocité.
Par Antoine Grenier, Gabrielle White, Romane Chamberland-Trudel
Osmose
À travers des systèmes technologiques structurés émerge parfois le glitch, une perturbation qui révèle l’imperfection et montre que l’ordre absolu reste illusoire. Cette exploration des failles – qu’il s’agisse d’un glitch numérique ou d’une ruine humaine en forêt – ouvre un espace de dialogue entre nature, humain et technologie. Entre désordre et métamorphose, le vivant joue un rôle clé, car il a la capacité de réinterpréter la matière et de la réintégrer aux cycles naturels. Cette osmose remet en question les frontières et invite à repenser l’équilibre entre différentes réalités, là où la nature a repris possession d’un territoire habité par la ruine.
Par Emile Parent, Vivianne Desharnais
Dérive collective
Ode au territoire fertile du fleuve Saint-Laurent, et plus particulièrement au Bas-du-Fleuve, endroit qui porte une forte charge émotive, Dérive collective s’inspire de la théorie de la dérive de Guy Debord, par laquelle les créatrices et créateurs sont invités à s’imprégner d’un lieu. Cette fenêtre sur la poésie du fleuve est donc inspirée par la cocréation avec le vivant. Le texte a été écrit lors d’un atelier avec Manue Moffet, et Maxence Duterne a conçu l’outil génératif pour la version animée de l’affiche.
Par Félix Richer-Beaulieu, Sandrine Routhier-Bergeron
Folia
Folia est un manifeste qui donne vie au grand rêve de réconcilier l’humain et la nature. Face à l’impuissance ressentie devant les bouleversements climatiques, il est plus qu’important de puiser la force d’agir pour se sortir de l’immobilisme. Ici, la matière recyclée se marie au savoir-faire de la peinture et offre un canevas où se posent des lignes poétiques, prêtes à célébrer la beauté du vivant. Folia est donc une invitation à intervenir pour la régénération des écosystèmes.
Par Annabelle Ducharme, Simon-Olivier Cloutier