La Fondation Guido Molinari accueille jusqu’au 25 mai prochain l’exposition Chromatopia, réalisée par le duo d’artistes formé de Jean-Maxime Dufresne (M.A. communication, multimédia interactif, 2006), chargé de cours à l’École de design et à l’École des arts visuels et médiatiques, et de Virginie Laganière (M.A. arts visuels et médiatiques, 2007). L’exposition est l’aboutissement d’une résidence de recherche-création réalisée à la Fondation l’hiver dernier.
S’appuyant sur une période clé de la production du peintre Guido Molinari (1933-2004) – l’un des artistes phares de l’art abstrait au Québec –, qui privilégie l’abstraction géométrique et la vibration chromatique, l’exposition déploie une investigation sur la polysémie de la couleur. L’exploration de l’œuvre et des archives de Molinari agit comme un incubateur pour créer un laboratoire d’idées sur la perception chromatique. Face à l’ambivalence des couleurs et à la difficulté de leur assigner un sens précis, Jean-Maxime Dufresne et Virginie Laganière en examinent les dimensions psychiques, culturelles, neurologiques, sociales, biologiques et politiques.
Chromatopia comprend un index chromatique photographique, une œuvre vidéographique et sonore d’une trentaine de minutes impliquant différents spécialistes de la couleur ainsi qu’une intervention lumineuse in situ autour d’une œuvre de Molinari. En faisant croiser l’installation, la photographie, la vidéo et le son, les deux artistes portent une attention particulière à la visibilité et à la dissonance chromatique au sein de notre culture matérielle et de nos environnements urbains, naturels et technologiques.
Pour accompagner l’exposition, un opuscule présente un essai de Camille Bédard, conservatrice adjointe de la Fondation Guido Molinari, intitulé Défricher les territoires de la couleur.
Une collaboration en duo
Outre leurs pratiques individuelles, Jean-Maxime Dufresne et Virginie Laganière poursuivent une collaboration en duo depuis une vingtaine d’années. De nature anthropologique, leurs recherches artistiques s’intéressent aux transformations de nos territoires construits, naturels et technologiques, avec une sensibilité particulière pour la psyché humaine. Une réflexion sur la mise en scène de l’image photographique et vidéographique traverse l’ensemble de leurs expositions, intégrant l’art sonore, des éléments sculpturaux et des dispositifs architecturaux.
Soutenu par le Conseil des arts du Canada et le Conseil des arts et des lettres du Québec, leur travail a été présenté lors de plusieurs expositions, festivals et résidences au Québec et à l’international, notamment au Japon, en Belgique, en Italie, en Suisse, en Finlande et en Chine. Leur travail vidéographique a récemment été présenté au Festival International du Film sur l’Art, aux Rencontres internationales Paris/Berlin, à la Fondation Grantham ainsi qu’au Palazzo Grassi à Venise. Il fait partie de la Collection Hydro-Québec et sera prochainement distribué par Vidéographe. En 2025, le duo sera accueilli pour une résidence au centre artistique de la Ferme-Asile à Sion, en Suisse.