Les candidats au poste de conseiller pour le district de Saint-Jacques de l’arrondissement de Ville-Marie, Robert Beaudry (Projet Montréal) et Claude Pinard (Ensemble Montréal), ont participé à un débat électoral sur les enjeux du Quartier latin, qui avait lieu le 28 octobre dernier, au pavillon Judith-Jasmin Annexe. Les questions étaient posées par trois personnes expertes de l’UQAM, Florence Junca-Adenot, professeure associée au Département d’études urbaines et touristiques, Michel Parazelli, professeur associé à l’École de travail social, et Caroline Patsias, professeure au Département de science politique.
L’événement était organisé par l’équipe de la relance du Quartier latin de l’UQAM, la Faculté de science politique et de droit, la Faculté des sciences humaines et les Services à la communauté diplômée, en collaboration avec Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) et la Société de développement commercial (SDC) du Quartier latin.
La doyenne de la Faculté de science politique et de droit, Rachel Chagnon, a animé la soirée. La vice-rectrice associée à la Relance du Quartier latin, Priscilla Ananian, a prononcé l’allocution d’ouverture.
Trois thèmes ont été abordés: la mobilité, l’accessibilité et l’aménagement urbain; la cohabitation sociale; et la gouvernance.
Mobilité, accessibilité et aménagement urbain
Florence Junca-Adenot a invité les candidats à mettre de l’avant leurs propositions pour maintenir et améliorer l’accessibilité aux activités dans le quartier, mieux coordonner les chantiers et assurer la propreté des espaces publics.
Claude Pinard a déclaré qu’Ensemble Montréal prioriserait l’accès et la sécurité dans les transports en commun, notamment en réglant le conflit de travail à la Société de transport de Montréal et en augmentant le nombre de patrouilleurs et de travailleurs sociaux. Il a aussi promis de réduire le nombre de chantiers de construction, d’augmenter le nombre de poubelles et de stations de tri, et de créer des équipes responsables de la propreté au centre-ville. Le candidat a aussi souhaité mieux utiliser la taxation différenciée prévue dans la Loi 39 sur la fiscalité municipale, en aidant les commerçants affectés par les travaux et en pénalisant les propriétaires délinquants.
De son côté, Robert Beaudry a indiqué que les chantiers de construction sont une conséquence de la vitalité des projets de revitalisation réalisés sous la gouverne de Projet Montréal. Il a mentionné que son parti avait réussi à établir de bonnes communications entre la Ville, les entrepreneurs, les commerçants et les citoyens. Sur le plan de la propreté, le candidat a souligné des initiatives déjà en cours dans le quartier, notamment des brigades de réinsertion sociale qui assurent la propreté dans certains secteurs. Le candidat a aussi parlé des programmes de soutien financier aux commerçants et de la modification de la réglementation permettant l’utilisation transitoire de locaux vacants.
Cohabitation sociale
Michel Parazelli a ensuite abordé la question de la cohabitation entre les différents acteurs du quartier et les personnes en situation d’itinérance, interpellant les candidats sur leurs intentions pour faire respecter les droits de ces personnes, dans le droit fil du récent rapport de l’Office de consultation de Montréal (OCPM) sur l’itinérance.
Robert Beaudry a souligné que son parti avait déposé une résolution rappelant que les personnes itinérantes sont des citoyens montréalais. Il a aussi indiqué que l’itinérance n’était plus seulement le fait de personnes toxicomanes ou ayant des problèmes de santé mentale. Mentionnant que l’administration Plante avait demandé qu’une consultation publique soit organisée sur l’itinérance, le candidat a souligné qu’un nouveau commissaire avait été chargé de suivre les recommandations formulées par l’OCPM à la suite de ces consultations. Il a aussi mentionné que des habitations modulaires, déjà implantées dans certains secteurs de la ville, pourraient être déployées dans le Quartier latin, et proposé d’accroître l’offre de services aux personnes en situation d’itinérance dans l’ensemble des quartiers de Montréal.
Pour régler la «crise de la rue», Claude Pinard propose d’augmenter les budgets accordés aux organismes communautaires qui travaillent avec les personnes itinérantes. Il a aussi souligné l’importance de mieux défendre les droits des personnes itinérantes, qui, actuellement, sont selon lui considérés comme des «demi-citoyens». Le candidat a aussi souhaité assurer une meilleure gestion et plus de propreté dans les campements d’itinérants et de construire 2000 nouvelles habitations avec accompagnement.
Gouvernance
Caroline Patsias a soulevé la question de la gouvernance de l’arrondissement de Ville-Marie, dirigé de facto par le maire ou la mairesse de la Ville. La professeure a demandé si les candidats souhaitaient maintenir le statu quo sur ce sujet et quels seraient les impacts d’un changement pour l’avenir du Quartier latin.
Claude Pinard a indiqué que son parti est ouvert à trouver des solutions aux problèmes de gouvernance, mais qu’il n’y aurait pas de modifications majeures sur ce plan dans un premier mandat. Il a indiqué que la priorité de son parti serait de réduire la «lourdeur administrative et la paperasse», en abolissant 1000 postes à la Ville de Montréal, ce qui permettrait de mieux contrôler les finances municipales.
Robert Beaudry a indiqué que les problèmes de gouvernance actuels avaient été causés par une «guerre d’ego» entre l’ancien maire de l’arrondissement de Ville-Marie, Benoit Labonté, et l’ancien maire de Montréal, Gérald Tremblay. Il souhaite que les conseillers d’arrondissement soient élus par les citoyennes et citoyens de l’arrondissement de Ville-Marie, mais indique que c’est le gouvernement du Québec qui a le pouvoir de modifier la loi en ce sens.
Une synthèse du débat a été présentée par la présidente-directrice générale de BAnQ, Marie Grégoire.