La Biosphère, l’un des cinq musées montréalais d’Espace pour la vie, accueille jusqu’au 28 septembre 2025 l’exposition Insecta Mundi. Je suis l’animal de la forêt, produite en collaboration avec l’Insectarium. Commissariée par la diplômée Julie Bélisle (Ph.D. histoire de l’art, 2016), agente culturelle à la Biosphère, l’exposition a pour élément central une œuvre vidéo de l’artiste naturaliste Frédéric Lavoie (M.A. arts visuels et médiatiques, 2007), projetée sur écran géant, qui permet de découvrir la beauté et la diversité d’insectes indigènes filmés à Montréal et aux alentours.
«Le choix de présenter le travail de Frédéric Lavoie s’inscrit dans la volonté de la Biosphère de mettre de l’avant des artistes dont la démarche est étroitement liée aux enjeux environnementaux, explique Julie Bélisle. Nous exposons des œuvres au centre desquelles la nature est autant un sujet de recherche que de fascination.»
Cumulant au-delà de 40 heures de matériel, Frédéric Lavoie en a tiré un film de 44 minutes, qui dresse l’inventaire de plus d’une centaine d’espèces d’insectes du Québec. Se situant entre le documentaire et le cinéma expérimental, son œuvre invite à retourner à nos premiers émois envers la nature, alors que l’émerveillement naît de la simple observation de créatures libres.
L’exposition présente également une trentaine de fiches informatives à propos d’espèces d’insectes que l’on voit dans le film. On y observe les signes de déclin des populations d’insectes, pourtant essentielles à l’équilibre des écosystèmes. L’exposition vise à contribuer à la valorisation des insectes afin de mieux les protéger.
Deux profils originaux
Rien ne prédestinait la commissaire Julie Bélisle à intégrer un musée consacré aux sciences. De 2004 à 2015, la diplômée a travaillé à la Galerie de l’UQAM, où elle s’occupait de la programmation publique et où elle a été co-commissaire de l’exposition Le Projet peinture: un instantané de la peinture au Canada réunissant 60 artistes, en plus de s’occuper de la coordination d’expositions et de publications.
Avant de se joindre à l’équipe de la Biosphère, elle a œuvré à titre d’agente de développement culturel au Service de la culture de la Ville de Montréal comme responsable des arts visuels et numériques. Elle a également travaillé à la recherche et au développement des contenus numériques au Musée d’art contemporain de Montréal, de 2015 à 2018.
Frédéric Lavoie, pour sa part, s’intéresse depuis plusieurs années à la biodiversité. Également détenteur d’un baccalauréat en anthropologie de l’Université de Montréal, il travaille souvent en forêt et intègre différentes équipes (observatoires de la faune, groupes de recherche ou cercles de naturalistes amateurs) pour repérer les espèces qu’il souhaite observer afin de les documenter en images. Il intègre à sa pratique artistique des éléments de fiction pour produire des récits, des portraits ou des analyses abordant différents thèmes. Ses recherches gravitent autour des enjeux liés à l’écoute et à l’observation, aux rapports entre nature et culture ainsi qu’aux impacts de l’activité humaine sur le vivant. Le diplômé a réalisé les films Fun Fungi (2022) et La nature contre-attaque (2019), participé à la biennale MOMENTA (2017) et présenté des expositions solos dans différents musées et à la Galerie de l’UQAM.
L’UQAM et la Biosphère: des liens féconds
La Biosphère entretien des liens féconds avec l’UQAM depuis quelques années. Ainsi, les travaux sur le goéland à bec cerclé du professeur du Département des sciences biologiques Jonathan Verreault ont fait l’objet d’un documentaire diffusé sur un écran à 360 degrés de la salle principale, à l’été 2023. Une équipe dirigée par son collègue Paul del Giorgio a aussi agi à titre de conseillère scientifique pour concevoir une exposition sur la biodiversité du monde aquatique, présentée à la Biosphère en juin 2024.
En plus de la Biosphère, dirigée par la diplômée Isabelle St-Germain (B.Sc. biologie, 1993), Espace pour la vie regroupe le Biodôme, l’Insectarium, le Jardin botanique et le Planétarium. Ensemble, ces musées montréalais forment le plus important complexe en science de la nature au Canada, accueillant chaque année plus de 2,5 millions de personnes.