La vice-rectrice associée à la Relance du Quartier latin, Priscilla Ananian, a présenté l’Avis de l’UQAM sur le Plan d’urbanisme et de mobilité 2050 de la Ville de Montréal (PUM) le 24 septembre, dans le cadre des consultations de l’Office de consultation publique de Montréal. L’avis contient cinq recommandations en vue de renforcer le PUM 2050 et de favoriser sa réussite.
En introduction, l’UQAM rappelle qu’elle est solidement ancrée dans la vie et l’identité montréalaises, avec sa communauté de 40 000 personnes fréquentant une trentaine de pavillons au campus central et au Complexe des sciences Pierre-Dansereau. Elle met aussi de l’avant son rôle dans la création, en 2022, du Pôle sur la ville résiliente, un regroupement partenarial visant la mise au point de solutions à divers enjeux urbains, et l’entrée en fonction de la vice-rectrice associée à la Relance du Quartier latin, en janvier dernier.
L’expertise de l’UQAM «est reconnue et tournée depuis 55 ans vers la collectivité, le quartier et la ville», a souligné Priscilla Ananian.
D’entrée de jeu, la vice-rectrice associée a tenu à saluer la mise au point du PUM, «un document structurant qui vient renouveler le cadre d’action en place depuis 20 ans, en adoptant une posture résolument alignée sur les défis sociaux et environnementaux actuels et à venir».
L’UQAM appuie, entre autres, l’intégration de la mobilité au plan d’urbanisme, l’intérêt pour la qualité de vie des communautés, l’approche modulée de densification urbaine en fonction du contexte et de l’accès au transport collectif ainsi que la stratégie proposée en matière d’adaptation aux changements climatiques, incluant la volonté de créer des quartiers durables, inclusifs, résilients et à échelle humaine.
Les cinq recommandations formulées par l’UQAM touchent différents aspects du PUM.
Considérer les universités comme lieux privilégiés d’organisation et de développement du territoire
Alors que Montréal figure au premier rang des meilleures villes universitaires dans les Amériques, selon le classement international 2025 publié par QS Best Student Cities, et que les établissements, dont l’UQAM plus particulièrement, sont déjà très impliqués dans leurs milieux de vie, la version du PUM qui a été déposée accorde peu d’importance au potentiel transformateur des universités sur le territoire. L’UQAM invite donc la Ville de Montréal à les inclure comme partenaires du développement et de la mise en place d’une ville plus verte, plus résiliente et plus inclusive.
Recourir systématiquement à l’expertise universitaire dans le cadre de la planification urbaine
Les universités constituent des réservoirs d’expertise riche et diversifiée. L’avis cite, entre autres, celles du Département d’études urbaines et touristiques, fondé dès 1976 à l’UQAM, ainsi que la pertinence du Pôle sur la ville résiliente, qui vise à anticiper et à résoudre des enjeux urbains à travers la recherche partenariale. «Il nous apparaît donc pertinent qu’un lien formel soit établi par la Ville, de sorte que les expertises universitaires puissent accompagner la mise en œuvre du PUM et son évaluation en continu sur des dimensions précises», a souligné Priscilla Ananian.
Parachever la mise en œuvre du Plan particulier d’urbanisme (PPU) du Quartier des spectacles – Pôle du Quartier latin
Les investissements réalisés à la suite de l’adoption du PPU ont été salués par l’UQAM, notamment le programme Accès jardins, qui a transformé les abords du campus ainsi que la trame urbaine du Quartier latin, notamment autour de la place Pasteur. Selon l’UQAM, il faut poursuivre les efforts en ce sens. Ainsi, il faut réunir les pôles est et ouest du Quartier des spectacles à travers la caractérisation du boulevard De Maisonneuve, qui se distingue par sa forte concentration d’institutions de savoir et de culture, a affirmé la vice-rectrice associée. «Afin de bonifier l’expérience piétonne, d’encourager la fluidité des déplacements et de favoriser la mobilité durable, le boulevard De Maisonneuve doit être défini comme axe vert et du savoir.»
Accorder une attention prioritaire au logement étudiant abordable
Si le PUM fait du logement l’une de ses priorités, il n’aborde pas spécifiquement la question du logement étudiant. «Auparavant réputée comme ville abordable, la métropole s’avère de plus en plus inabordable pour la population étudiante d’ici et de l’international» a observé Priscilla Ananian. L’UQAM souhaite que des actions appropriées soient mises en place à cet égard. Elle salue l’initiative relative à la requalification de l’Îlot Voyageur et demande que d’autres occasions soient envisagées par la Ville, par exemple la transformation de la vocation de certains bâtiments et la densification en hauteur, lorsque cela est possible et pertinent.
Consolider la vision intégrée du transport collectif
L’UQAM insiste sur l’importance d’un déploiement global, intermodal et intégré des réseaux de transport actifs et collectifs, incluant les modes actuels (métro, autobus, pistes cyclables, REM, etc.) et le tramway projeté. Pour l’UQAM, la remise en service d’un réseau de tramway représente une avenue prometteuse à la fois pour la mobilité et pour la vitalité des quartiers, tout en lui permettant d’accroître l’accessibilité de son campus auprès des populations francophones de l’est de Montréal. L’Université insiste également sur les dimensions liées à la convivialité et au partage sécuritaire de la voie entre les usagères et usagers des différents types de transport dans le Quartier latin.
Une vision inspirante
Selon l’avis déposé par l’Université, le PUM insuffle une vision inspirante propre à répondre aux enjeux de cohabitation sociale et de résilience climatique auxquels fait face la métropole. L’UQAM demeure toutefois soucieuse du parachèvement des investissements prévus dans le Quartier latin, de même que du besoin de logement étudiant abordable dans une ville de la stature de Montréal.
«L’UQAM réitère à la Ville de Montréal sa volonté de mettre à profit les expertises de sa communauté et s’engage à collaborer à la mise en œuvre des mesures proposées dans les champs d’action qui la concernent, a déclaré la vice-rectrice associée en conclusion de sa présentation. L’atteinte des objectifs du PUM marque la réussite d’une collectivité urbaine plus équitable, plus accueillante et plus durable.»