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Dix découvertes de l’année: une équipe de l’UQAM sélectionnée

Une découverte sur les causes probables d’une ère glaciaire fait partie du palmarès de Québec Science.

Par Pierre-Etienne Caza

11 janvier 2024 à 8 h 59

Mis à jour le 17 janvier 2024 à 9 h 51

Les travaux de Frédéric Dufour (Ph.D. sciences de la Terre et de l’atmosphère, 2023) sur les causes probables de l’ère glaciaire sturtienne survenue entre 717 et 661 millions d’années ont été retenus pour figurer parmi les 10 découvertes de l’année du magazine Québec Science. Pendant cette longue glaciation très probablement provoquée par un phénomène de volcanisme, la planète aurait connu un épisode de «Terre boule de neige», les calottes glaciaires s’étendant jusqu’aux zones équatoriales.

Frédéric Dufour est le premier auteur d’un article sur le sujet publié dans Earth and Planetary Science Letters, lequel est tiré de sa thèse, dirigée par le professeur du Département des sciences de la Terre et de l’atmosphère Ross Stevenson et codirigée par son collègue Joshua Davies, qui figurent également parmi les cosignataires.

Dans le cadre de sa thèse, Frédéric Dufour s’est intéressé à deux épisodes volcaniques importants: l’épisode Mackenzie, survenu il y a environ 1,2 milliard d’années et l’épisode Franklin, survenu entre 725 et 712 millions d’années. «Il s’agit d’éruptions massives ayant duré 1 à 2 millions d’années, ce qui signifie un rejet important de lave et de roches volcaniques, mais on n’avait jamais réussi à obtenir une datation précise des roches issues de ces périodes», expliquait-il dans un article sur ses recherches paru dans Actualités UQAM en septembre dernier.

Or, la datation de ces roches était fondamentale pour départager deux hypothèses expliquant l’avènement de la glaciation sturtienne. Grâce à des analyses faites sur des roches de l’épisode Franklin que le chercheur a rapportées du Nunavut, la séquence des événements a pu être précisée. «Nos recherches ont réussi à trancher le débat», affirme Frédéric Dufour.

Selon une première hypothèse, l’éruption volcanique survenue lors de l’épisode Franklin aurait libéré une grande quantité de dioxyde de soufre dans l’atmosphère, ce qui aurait contribué au refroidissement soudain de la planète. La deuxième hypothèse avancée par les géochronologues, également liée au volcanisme, reposait sur un mécanisme d’altération intensive des basaltes, qui aspirent le CO2 de l’atmosphère pour former des minéraux carbonatés, réduisant drastiquement la température de l’atmosphère.

«Ce phénomène, appelé basalt weathering, aurait dû survenir 1 à 2 millions d’années avant la période glaciaire pour entraîner cette dernière», précise Frédéric Dufour. Or, les analyses qu’il a effectuées ont révélé que les roches de l’épisode Franklin se sont formées il y a environ 718 millions d’années. «C’est un million d’années avant la glaciation, et c’est ce qui nous permet d’affirmer que c’est le mécanisme d’altération des basaltes qui est en cause, et donc que la deuxième hypothèse est la bonne», résume le chercheur.

Votez !

Le magazine Québec Science organise un concours en lien avec les 10 découvertes de l’année. On peut participer au Prix du public en votant pour la meilleure découverte jusqu’au 15 février prochain sur le site de Québec Science. Les participantes et participants au concours seront éligibles pour remporter un forfait familial (deux adultes et deux enfants) lors de l’éclipse solaire totale du 8 avril 2024 au parc national du Mont-Mégantic.