Voir plus
Voir moins

Une tournée féministe dans les cégeps

Des membres de l’IREF présentent des conférences dans 12 établissements collégiaux du Québec.

10 octobre 2024 à 11 h 20

Mis à jour le 15 octobre 2024 à 17 h 39

Neuf personnes étudiantes membres de l’Institut de recherches et d’études féministes (IREF), inscrites à divers programmes de maîtrise et de doctorat, ont obtenu une bourse pour participer à la Tournée des cégeps, une série de conférences présentées dans 12 établissements collégiaux du Québec. Cette tournée, qui s’est amorcée le 26 septembre dernier, se poursuit jusqu’à la fin novembre. Elle constitue le premier volet du projet de recherche Foire féministe: féministes dans la cité, dirigé par la professeure du Département de sociologie Chiara Piazzesi, directrice adjointe à la recherche de l’IREF.

Financé par le CRSH, avec le soutien de plusieurs unités de l’UQAM, le projet de recherche vise à diffuser, à valoriser et à mobiliser des connaissances en études féministes. Son deuxième volet se déroulera à l’UQAM en février 2025 et réunira des actrices et acteurs en études féministes provenant d’une cinquantaine d’organisations de la société civile et de groupes de recherche universitaires.

Les premières conférences ont été présentées par Sophie-Anne Morency (Collège Montmorency), Maxime Fecteau (Collège de Maisonneuve) et Amaia Nerea Aizpuru Arrillaga (Collège Lionel-Groulx), le 26 septembre dernier. Membre du Réseau québécois en études féministes (RéQUEF) et de l’Observatoire de l’humour, Sophie-Anne Morency mène des recherches sur le racisme et le sexisme dans l’industrie de l’humour. Maxime Fecteau, pour sa part, explore comment des scientifiques et écrivaines canadiennes, britanniques et américaines élaborent une pensée écologique à travers le récit et l’autobiographie. Quant à Amaia Nerea Aizpuru Arrillaga, elle s’intéresse à l’empowerment des femmes à travers le sport et le corps.

Le 2 octobre dernier, Sona Pogossian (Collège Lionel-Grouxl), Fallon Rouiller (Cégep Édouard-Montpetit) et Amélie Fontaine-Dupont (Collège Lionel-Groulx), ont également fait des présentations. Doctorante en études et pratiques des arts, Sona Pogossian s’intéresse aux corporalités des femmes en contexte de guerre, en particulier à travers la pratique de la danse. Fallon Rouiller étudie à la maîtrise en histoire. Ses recherches portent sur le rôle de l’archive dans la construction des mémoires collectives, notamment sur l’histoire d’un centre d’archives communautaire lesbien fondé en 1983 sur le Plateau Mont-Royal. Amélie Fontaine-Dupont s’intéresse autant aux études féministes qu’a l’art contemporain.

Enfin, le 7 octobre, Sophie Guinamand a présenté une conférence à l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec. Détentrice d’une maîtrise en histoire de l’Institut des hautes études d’Amérique latine, à Paris, Sophie Guinamand est aussi membre de l’Équipe de recherche sur l’inclusion et la gouvernance en Amérique latine (ÉRIGAL). Elle s’intéresse aux mobilisations féministes sur le continent latino-américain.

Une série de balados sera produite afin de mettre en valeur les recherches des personnes étudiantes qui participent à la Tournée des cégeps.

Conférences à venir

Vickie Grondin

Titre de la conférence: «Penser l’écoféminisme par une pratique artistique plurielle aux îles de la Madeleine»

Collège Montmorency, 22 octobre (12 h 30 à 13 h 30) et Cégep de Saint-Laurent, 23 octobre (15 h à 16 h)

Candidate à la maîtrise en arts visuels et médiatiques, Vichkie Grondin abordera notre interdépendance avec le vivant à travers la présentation d’une recherche basée sur le rapport entre corps et territoire. L’étudiante utilise la photographie, la poésie, la vidéo et la cueillette pour générer des savoirs alternatifs à une époque numérique et consumériste. Sa présentation sera accompagnée d’éléments visuels. Finaliste au prix Horizons nouveaux de la Fondation Grantham pour l’art et l’environnement, son travail y sera présenté au cours de l’automne 2024.

Mathilde Thomas

Titre de la conférence: «Le design de l’environnement au quotidien: quand les objets, les bâtiments et la ville discriminent»

Cégep du Vieux-Montréal, 22 octobre (14 h 30 à 15 h 30), 24 octobre (10 h à 11 h) et 25 octobre (12 h 30 à 13 h 30)

Dans sa conférence, l’étudiante à la maîtrise en design de l’environnement explorera la manière dont la conception des espaces publics – transports en commun, salles de classe, salles de bain – peut avoir un impact sur notre bien-être. En s’appuyant sur les théories féministes et le format de la bande dessinée, Mathilde Thomas cherche à repenser ces espaces pour qu’ils soient plus adaptés aux besoins de chacune et chacun.

Amélie Fontaine-Dupont

Titre de la conférence: «Autonomie corporelle et sexuelle des femmes»

Cégep de Saint-Laurent, 24 octobre (13 h à 14 h) et Cégep Marie-Victorin, 1er novembre (13 h 30 à 14 h 30)

La présentation de la candidate à la maîtrise en histoire de l’art abordera les autoportraits de l’artiste américaine Hannah Wilke. Il y sera question de la culpabilisation et de la répréhension des femmes qui font usage de leur corps et de leur sexualité à des fins d’émancipation. Membre du Réseau québécois en études féministes (RéQUEF), Amélie Fontaine-Dupont mène des recherches sur l’auto-objectification sexuelle comme forme d’agentivité et d’activisme féministe.

Maxime Fecteau

Titre de la conférence: «L’Écoféminisme, pour une science plus humaine et plus qu’humaine»

Cégep du Vieux-Montréal, 25 octobre (13 h 30 à 14 h 30)

Le doctorant en études littéraires expliquera comment des femmes de sciences telles que Rachel Carson, Jane Goodall et Suzanne Simard ont révolutionné notre compréhension de la nature en alliant découvertes, émotions et récits. Il montrera comment l’écoféminisme propose des approches du monde vivant plus coopératives et éthiques, ouvrant la voie à de nouvelles façons de connaître et d’habiter la Terre. Ses recherches proposent un regard historique et sociopolitique sur les liens entre science, littérature, féminisme et environnement.

Sophie-Anne Morency

Titre de la conférence: «C’est juste une blague!: détecter, analyser et répondre à l’humour sexiste et antiféministe au Québec»

Collège Montmorency, 29 octobre (12 h à 13 h)

À partir de controverses issues de l’actualité québécoise, la conférence de la doctorante en sociologie vise à outiller les étudiantes et étudiants afin reconnaître et de répondre à l’humour sexiste et antiféministe. Elle se veut une occasion de sensibilisation aux effets politiques de l’humour. Dans le cadre de sa recherche doctorale, Sophie-Anne Morency s’intéresse aux mobilisations des groupes sociaux marginalisés dans l’industrie de l’humour québécois et aux réactions que celles-ci suscitent ainsi qu’aux enjeux liés à la liberté d’expression en humour.

Sophie Guinamand

Titre de la conférence: «L’activisme féministe face aux violences politico-sexuelles»

Collège de Maisonneuve, 4 novembre (11 h à 12 h), Collège de Bois-de-Boulogne, 26 novembre (13 h à 14 h) et Cégep Marie-Victorin, 27 novembre (12 h 30 à 13 h 30)

En prenant comme exemple la performance Un violador en tu camino (Un violeur sur ton chemin) du collectif féministe chilien LASTESIS, la candidate à la maîtrise en science politique (concentration études féministes) parlera de la puissance de l’«artivisme» (rapprochement entre art et activisme) face aux violences politico-sexuelles. Ce type de violences sexuelles fait référence à celles commises par des autorités politiques en Amérique latine pour éradiquer toute forme de contestation sociale.

Amaia Nerea Aizpuru Arrillaga

Titre de la conférence: «Femmes qui pratiquent le CrossFit: relation au corps et standards de beauté»

Cégep de Sherbrooke, 6 novembre (11h 30 à 13 h 30)

La doctorante en sociologie présentera sa recherche documentaire sur les défis rencontrés par 10 femmes de Montréal et de Bilbao (Espagne) à travers leur pratique du CrossFit,  un sport aux hauts standards athlétiques et performatifs qui transgresse les stéréotypes de genre. Dans sa thèse portant sur les performances des femmes CrossFiters, Amaia Nerea Aizpuru Arrillaga combine le documentaire et l’analyse socio-ethnographique et féministe. Il s’agit du premier projet de recherche-création présenté au Département de sociologie.