L’organisme Wapikoni mobile, le Service aux collectivités (SAC) et l’École des médias se sont unis pour créer la première édition d’une école d’été en postproduction audiovisuelle, qui se déroule à l’UQAM jusqu’au 19 juin. L’école offre une formation professionnelle intensive en montage et en postproduction à des personnes issues de différentes communautés autochtones.
Lancé en 2004, Wapikoni est un studio ambulant d’intervention, de formation et de création audiovisuelle et musicale destiné aux jeunes des Premières Nations. Il a été cofondé par la réalisatrice Manon Barbeau (B.Sp. animation culturelle, 1974), le Conseil de la nation Atikamekw et le Conseil des jeunes des Premières Nations du Québec et du Labrador, avec le soutien de l’Assemblée des Premières Nations et la collaboration de l’Office national du film du Canada.
«Le projet d’école d’été est né dans le cadre d’un partenariat entre Wapikoni et le Service aux collectivités, qui collaborent depuis déjà plusieurs années», explique le chargé de cours de l’École des médias François Normandin, responsable de l’école. «La particularité du projet, dit-il, tient au fait que la formation est créditée par l’École des médias. Cela constitue une porte d’entrée pour les participants et participantes autochtones intéressés à s’engager dans une démarche universitaire.»
Six personnes de différents âges participent à l’école d’été. Ces personnes possèdent déjà un peu d’expérience en audiovisuel, acquise avec Wapikoni, indique le chargé de cours. Pendant 10 jours, l’école leur permet d’approfondir leurs compétences en montage et en postproduction, qu’elles pourront transférer en milieu professionnel.
«L’école d’été représente une étape importante dans notre engagement à soutenir et à valoriser les voix autochtones dans l’industrie du cinéma, souligne Véronique Rankin, directrice générale de Wapikoni. Nous sommes fiers de créer, en collaboration avec l’UQAM, un espace où les membres des Premiers Peuples peuvent non seulement développer leurs compétences techniques, mais aussi tisser des liens précieux avec des professionnels du milieu de l’audiovisuel.»
François Normandin a notamment fait appel à des professionnels ayant collaboré à la mini-série télé Pour toi Flora, produite par Nish Média, une maison de production audiovisuelle autochtone. «Ces professionnels partageront leurs connaissances et présenteront aux étudiants et étudiantes un survol de leur travail et des différentes composantes de la postproduction, comme le montage, la musique, le mixage sonore, les effets spéciaux, la colorisation et aux autres éléments graphiques.» La réalisatrice et scénariste de la mini-série, Sonia Bonspille Boileau, née d’une mère mohawk et d’un père québécois, sera aussi présente pour expliquer la genèse du projet.
Diffusée sur les ondes d’ICI Radio-Canada Télé en 2022, Pour toi Flora raconte l’histoire d’une sœur et d’un frère d’origine anishnabe qui, dans les années 1960, ont vécu leur jeunesse dans un pensionnat autochtone et tentent de faire la paix avec ce douloureux passé. La mini-série a remporté plusieurs prix à l’international, notamment à Cannes, Londres et New York.