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Séance d’entraînement du concours «Délie ta langue!»

La cohorte 2024 participe à un atelier de présence scénique en vue du concours d’éloquence interuniversitaire.

2 février 2024 à 15 h 26

Le concours «Délie ta langue!» en est à a sa deuxième édition à l’UQAM. Ce concours d’éloquence interuniversitaire est ouvert à tous les étudiants et étudiantes de premier cycle. Après l’appel à participation lancé l’automne dernier, une première sélection a été effectuée en décembre et six candidatures ont été retenues pour la finale uqamienne, qui aura lieu le 16 février prochain, devant public, dans l’amphithéâtre du pavillon Sherbrooke.

En cette fin janvier, cinq des six finalistes sont réunis dans la salle Jean-Claude Lauzon du pavillon Judith-Jasmin. Ils participent à un atelier de présence scénique offert par le chargé de cours de l’École supérieure de théâtre Sylvio Arriola. Car le concours «Délie ta langue !», c’est du sérieux. Plusieurs séances d’entraînement – une série de formations à l’art oratoire – sont prévues avant la compétition.

Le but du concours, organisé dans le cadre du programme «Le français, au cœur de nos ambitions 2021-2024» de l’Office québécois de la langue française, est de valoriser la langue française auprès des étudiantes et étudiants et de les préparer à l’entrée sur le marché du travail en leur donnant l’occasion de présenter une communication en public. Concrètement, les concurrentes et concurrents ont pour mission de préparer une présentation orale de cinq minutes mettant en valeur une expression de leur choix, tout en faisant un lien entre cette expression et un enjeu social. La variété du vocabulaire, l’enchaînement des idées et le rythme de la présentation font partie des critères évalués.

Le 15 décembre dernier, la cohorte 2024 a eu droit à une formation à la rhétorique donnée par le professeur du Département de communication sociale et publique Olivier Turbide, qui est aussi l’organisateur du concours à l’UQAM. Le 12 janvier, les membres du groupe ont peaufiné leurs textes lors d’un atelier de stylistique avec l’étudiant au doctorat en études littéraires Jordan Diaz-Brosseau (M.A. études littéraires, 2015), puis, le 19 janvier, ils se sont initiés aux techniques vocales avec la chargée de cours de l’École supérieure de théâtre Marie-Claude Lefebvre (M.A. art dramatique, 1999).

Les finalistes présents à l’atelier de présence scénique sont motivés. Le but de l’exercice, ce jour-là: raconter un rêve. À tour de rôle, il et elles montent sur scène pour leur prestation. Pas d’improvisation ici. Les étudiantes et leur confrère ont concocté de petits textes bien ficelés et se sont exercés à les livrer avec aplomb, en y mettant ce qu’il faut d’expression et de gestuelle. Après chaque prestation, avant d’offrir ses propres conseils, l’animateur de l’atelier demande au groupe de se prononcer. Les commentaires sont constructifs. On sent une belle synergie dans le groupe.

Le chargé de cours de l'École supérieure de théâtre Sylvio Arriola supervise l'atelier de présence scénique. Photo: Nathalie St-Pierre

Sylvio Arriola relève qu’une des participantes a fait rire le groupe avec un détail de son histoire. «Avez-vous remarqué comment elle a réagi? Elle a utilisé la réaction de son public pour renchérir», commente l’animateur. S’ensuit une discussion sur le rapport entre la personne sur scène et son public. «Parfois, on sent bien la réaction de la salle, et cela devient un échange, comme au tennis, note le chargé de cours. D’autres fois, le public ne réagit pas. Il faut alors revenir à ses bases, se rappeler pourquoi on est là, essayer de prendre du plaisir. De toutes façons, il arrive qu’on soit mauvais juge de la réaction de la salle. Parfois, on a l’impression que le public ne réagit pas, alors qu’il est suspendu à nos lèvres!»

Pendant sa prestation, une des participantes arpente la scène dans tous les sens. Attention, prévient le chargé de cours. «Quand on bouge beaucoup, on est parfois moins présent. Il faut savoir doser ses mouvements. Si on bouge tout le temps, cela peut révéler de l’anxiété ou du stress.»


Finalistes, expressions et enjeux

Les quatre participantes présentes ce jour-là sont inscrites à des programmes en communication, alors que leur confrère vient de la Faculté de science politique et de droits. Tous partagent un intérêt pour l’art oratoire, la langue, la littérature.

Florence Lemieux complète sa troisième année du bac en relations publiques. Elle a choisi l’expression «contre vents et marées», qu’elle traitera en lien avec la «vague» de dénonciations associée au mouvement #moiaussi.

Louise Petit est finissante au bac en journalisme. Elle défendra son expression, «l’homme est un loup pour l’homme», en faisant elle aussi un lien avec l’enjeu de la violence sexuelle.

Marilyn Dumont-Sanche complète sa première année du bac en relations publiques. Elle a choisi l’expression «ne pas être sorti(es) de l’auberge». C’est la politicienne Catherine Dorion qui l’a inspirée en lui donnant envie de débattre de la place réservée aux femmes dans l’arène politique.

Marianne Bousquet est en deuxième année au bac en relations publiques. Elle tissera un lien entre son expression, «Attache ta tuque», et l’enjeu de l’anxiété générationnelle chez les jeunes de son âge.

Bondly Bonioma, étudiant de deuxième année en science politique, a choisi l’expression «qui trop embrasse mal étreint». Il s’intéressera à la robotisation intellectuelle de la société et aux liens que les humains entretiennent avec les robots.

Les cinq finalistes avouent prendre plaisir à sortir du cadre de leurs études pour participer à cette activité. En plus, observe une participante, tout ce qu’ils y apprennent pourra leur servir dans leur domaine respectif.

Une autre étudiante en relations publiques, Clara Binette, absente lors de l’atelier de présence scénique, participera à la finale uqamienne le 16 février prochain. Le jury sera composé de la députée Marwah Rizky, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’éducation et d’enseignement supérieur, de Patrice Lavoie, spécialiste en communication et en relations publiques, et de Catherine Mathieu, professeure au Département des sciences juridiques, qui a été coach pour plusieurs concours de plaidoirie. Le ou la gagnante sera ensuite invité à affronter les représentants et représentantes d’une douzaine d’universités du Québec, de l’Ontario et du Nouveau-Brunswick lors de la finale interuniversitaire, qui aura lieu le 11 mars 2024.

L’an dernier, l’étudiante de troisième année au baccalauréat en journalisme Violette Cantin avait remporté la finale uqamienne.