Marie Laplante-Anfossi, Ilana Singer, Teodora Stan et Stéphanie Nguyen-Duong comptent parmi les étudiantes de niveau universitaire qui ont obtenu la médaille du Lieutenant-gouverneur du Québec pour la jeunesse, le 20 avril dernier. Cette distinction reconnaît l’engagement bénévole, la détermination et le dépassement de soi de Québécoises et de Québécois qui exercent une influence positive au sein de leur communauté, tout en faisant preuve d’excellence sur le plan académique.
Créer un espace de discussion en philosophie
L’étudiante au doctorat en philosophie Marie Laplante-Anfossi a fondé la revue de philosophie grand public, numérique et gratuite Lampadaire. Cette revue est née de la volonté de créer un espace de discussion philosophique auquel tout le monde peut participer, tout en soutenant la diffusion de la recherche et de l’enseignement en philosophie. «J’ai développé ce projet parce qu’il n’y avait pas de magazine ou de revue culturelle en philosophie au Québec, et les revues savantes étaient difficiles d’accès pour les personnes qui n’appartiennent pas au milieu universitaire», souligne la doctorante. Le premier numéro de la revue, qui compte sur une équipe d’une quinzaine de personnes et plusieurs partenaires, a été publié en mars dernier.
Marie Laplante-Anfossi a aussi été présidente de l’Association étudiante des études avancées en philosophie de l’UQAM durant les deux premières années de son doctorat (2021 et 2022), alors que les activités reprenaient progressivement après la pandémie. Afin de contrer l’isolement vécu par les étudiantes et étudiants aux cycles supérieurs, elle a organisé de multiples événements sociaux et culturels (5 à 7, ciné-philo, soirée quiz), en plus d’une activité de réseautage et d’un atelier-conférence sur les perspectives professionnelles en philosophie.
La thèse de l’étudiante porte sur les raisons pour lesquelles les avancées scientifiques sont méconnues du grand public. Elle souhaite déterminer les responsabilités des universités dans la diffusion des résultats de la recherche.
Défendre la santé mentale
L’étudiante au doctorat en psychologie Ilana Singer s’implique pour promouvoir le bien-être mental au sein des communautés. Elle a notamment été aide bénévole dans un centre de bien-être pour toxicomanes et alcooliques, assistante d’éducatrices en garderie et bénévole dans une banque alimentaire. «Ces expériences ont élargi ma compréhension de la santé mentale à travers les différentes étapes de la vie et ont souligné la valeur critique des services psychologiques dans la promotion de l’indépendance, du bien-être et des choix de vie sains, souligne-t-elle. Elles ont aussi renforcé mon engagement à offrir des services psychologiques aux personnes qui en ont besoin.»
Ilana Singer a aussi contribué à l’organisation d’une conférence sur la santé mentale à l’Université McGill, qui visait à lutter contre la stigmatisation entourant les enjeux de santé mentale et à promouvoir une communauté de soutien.
Sa thèse doctorale aborde les stratégies d’adaptation employées par les enfants atteints du syndrome de Gilles de la Tourette, une affection caractérisée par des mouvements et des vocalisations répétitifs et involontaires. Elle vise aussi à évaluer si ces stratégies peuvent atténuer les effets de certains facteurs (stress, difficultés de sommeil) qui exacerbent les tics au cours des étapes clés du développement.
Partager sa passion de la biologie
L’étudiante à la maîtrise en sciences de l’environnement Teodora Stan partage sa passion pour la biologie depuis l’école secondaire, où elle vulgarisait des phénomènes scientifiques pour les élèves plus jeunes lors des Portes ouvertes de son école. Au cégep, elle a participé au Festival de sciences Eurêka et à l’Expo-sciences, parallèlement à ses autres activités bénévoles (déléguée pour la Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux et tutrice de français).
Au baccalauréat, Teodora Stan a collaboré au journal des étudiantes et étudiants en sciences biologiques de l’Université de Montréal, au Café étudiant de biologie ainsi qu’à l’Orchestre symphonique de l’UdeM. Elle a aussi été bénévole à la Nuit des chercheurs et des chercheuses et animatrice dans une classe de sciences d’une école primaire de l’ouest de Montréal.
Dans le cadre de son mémoire de maîtrise, Teodora Stan s’intéresse au rôle des chauves-souris en tant qu’espèces bioindicatrices de la santé des écosystèmes forestiers. «Le réseau routier en constant développement a une influence négative sur plusieurs espèces fauniques, mais on connaît encore peu l’importance de son impact sur les chauves-souris, mentionne l’étudiante. Leur survie dépend du paysage sonore qu’elles utilisent pour s’orienter, s’alimenter et communiquer.» À l’aide d’enregistreurs installés près du chantier de construction du prolongement de l’autoroute 35, dans les Cantons de l’Est, elle déterminera les effets de la pollution sonore routière sur l’activité nocturne des chauves-souris.
Accompagner les membres de sa communauté
Stéphanie Nguyen-Duong, qui étudie au baccalauréat en sexologie, accompagne les membres de sa communauté de différentes façons. Depuis 2019, Stéphanie est coordonnatrice bénévole des activités récréatives au sein d’une école d’arts martiaux. La mentore espère y créer un espace sécuritaire de partage, de socialisation et d’apprentissage pour les jeunes de sa communauté. L’étudiante œuvre également au sein de Parlous House, une maison de production de films et d’événements socioculturels visant à renforcer les liens communautaires, interculturels et intergénérationnels, et à favoriser le bien-être des personnes issues de l’immigration. «Je suis aussi membre du programme Jeunesse engagée du Centre communautaire LGBTQ+ de Montréal dans lequel je milite pour les causes LGBTQ2S+ et antiracistes».