En décembre 2022, l’UQAM signait l’engagement Nature Positive Universities Alliance (NPU), devenant ainsi un des 500 établissements fondateurs de ce mouvement planétaire lancé par le Programme des Nations Unies pour l’environnement. De cet engagement sont nés plusieurs projets destinés à contrer le déclin de la biodiversité sur les campus.
À l’UQAM, un groupe de travail en écoresponsabilité (biodiversité, gestion des matières résiduelles et de l’eau) a été formé pour l’identification de solutions pérennes. On y retrouve Florent Barbecot, professeur au Département des sciences de la Terre et de l’atmosphère, Béatrice Lefèbvre, agente de recherche au Service des partenariats et du soutien à l’innovation, Véronique Paris, directrice adjointe, Entretien et maintenance, et Sébastien Laffite Fitou, directeur, Conciergerie et service aux usagers, tous deux du Service des immeubles. En novembre dernier, un premier inventaire des espèces biologiques de nos espaces extérieurs a été publié. Cet inventaire offre au groupe de travail un état des lieux, tout en respectant l’engagement de l’UQAM envers NPU.
Au cours de l’automne, les universités québécoises signataires ont également lancé des bioblitz visant à photographier les espèces présentes sur leurs campus, une série de Fresques de la biodiversité et le Grand rendez-vous Nature Positive Universities Alliance au Québec, dans le but de partager leurs pratiques exemplaires.
Inventaire biologique des espaces extérieurs
À l’initiative de l’équipe UQAM écoresponsable du vice-rectorat au Développement humain et organisationnel, les biologistes d’Éco-pivot, une firme de services-conseils dans le domaine environnemental, ont inventorié cinq zones situées au campus central et au Complexe des sciences Pierre-Dansereau. La recherche et l’identification de spécimens incluaient la flore, la faune aviaire, l’entomofaune (insectes et autres arthropodes) et les chiroptères (chauve-souris).
Au moins 92 espèces floristiques se trouvent sur les sites visités, dont la majorité provient de variétés horticoles. Le Complexe des sciences abrite des aménagements à haute valeur écologique et une bonne quantité d’insectes. Le jardin maraîcher, les arbres fruitiers, les plantes mellifères et une friche dense rehaussent l’écosystème de ce secteur. De plus, la grande chauve-souris brune et la chauve-souris argentée ont été entendues sur ce territoire. Du côté du campus central, on note l’absence d’habitats de qualité pour les insectes. Le couvert arbres-gazon revêt une faible valeur écologique, à l’exception de la perméabilité de cet espace. On y retrouve peu de zones arborescentes et de conifères, ce qui défavorise l’habitat des oiseaux.
Selon les conclusions de l’inventaire, les espaces verts de l’UQAM offrent un soutien limité à la biodiversité, mais un potentiel de rehaussement existe. Ainsi, les efforts menés en agriculture urbaine, notamment ceux du Collectif de recherche en aménagement paysager et agriculture urbaine durable (CRAPAUD), s’avèrent probants. Déjà, on examine la possibilité de densifier les aménagements végétalisés. Parmi les autres initiatives recommandées, la création de jardins de pluie permettrait l’essor de l’entomofaune, alors que l’installation de baignoires et de nichoirs pourrait attirer les espèces aviaires. La déminéralisation de la surface des sols compte également au nombre des propositions qui accompagnent l’inventaire.
Sensibilisation, mobilisation et formation
Outre les mesures de rehaussement des habitats, la sensibilisation, la mobilisation et la formation des membres de la communauté constituent un moyen essentiel pour favoriser la biodiversité. À cet effet, un premier bioblitz lancé le 24 septembre dernier avec les membres d’UQAM écoresponsable totalise à ce jour 292 observations recensées sur Inaturalist, une plateforme qui regroupe les photographies des espèces observées. Cette opération a été menée grâce à l’adhésion de l’UQAM au réseau Biodiversité au campus.
La Fresque de la biodiversité
Le 12 novembre dernier, l’UQAM organisait la première Fresque de la biodiversité (une Fresque du climat avait eu lieu en mars 2023) ouverte à toute la communauté. Cet atelier ludique d’apprentissage incite les personnes participantes à comprendre l’importance de la biodiversité et de ses enjeux. La professeure du Département des sciences biologiques Tanya Handa a été la première à intégrer la Fresque de la biodiversité à ses activités en classe. Occasion unique d’apprentissage, la Fresque se tient sous forme d’un atelier collaboratif où les personnes participantes recréent en équipe un écosystème dans sa globalité, par l’intermédiaire d’un jeu de cartes. En reconstituant cet équilibre complexe, les personnes visualisent les divers impacts d’une perturbation sur l’environnement. Les lots de cartes sont distribués graduellement, représentant des éléments clés du Rapport de l’évaluation mondiale de la biodiversité et des services écosystémiques (IPBES 2019). C’est par le biais d’échanges, d’hypothèses et de questionnements que la Fresque prend forme pour se terminer par un portrait complet de la biodiversité et de ses enjeux. L’activité se conclut par une discussion durant laquelle les personnes participantes peuvent proposer des actions pour contribuer à la préservation de la nature et de sa biodiversité.
Grand rendez-vous NPU – Alliance au Québec
À l’instar de l’UQAM, les universités signataires du NPU doivent protéger 30 % de leur biodiversité d’ici 2030. Un plan d’intervention est nécessaire pour contrer son déclin, rehausser les zones fragilisées et s’adapter aux changements climatiques. C’est dans ce contexte que le Regroupement universitaire québécois en développement durable, présidé par l’UQAM, a tenu le Grand rendez-vous NPU – Alliance au Québec, le 26 novembre dernier. Cette journée de réflexion et de travail visait, entre autres, l’adoption d’indicateurs communs de performance et de bonnes pratiques.