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Promouvoir la culture et les sciences en français

L’UQAM participe à une demi-journée de réflexion sur la visibilité des contenus francophones dans l’espace numérique.

8 mars 2024 à 16 h 38

À l’heure où la mondialisation redéfinit les frontières de l’information, de la culture et des sciences, et dans un monde numérique dominé par l’anglais, comment faire en sorte que les contenus culturels et scientifiques francophones non seulement survivent, mais prospèrent? Comment améliorer leur visibilité et leur repérabilité? Comment l’intelligence artificielle peut-elle être exploitée pour enrichir et diversifier l’accès aux contenus francophones?

Pour explorer ces questions, Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ), en collaboration avec l’UQAM, l’Acfas et la plateforme de diffusion de revues savantes Érudit, organise l’événement «Horizons convergents: regards croisés sur la découvrabilité de la culture et des sciences en français». Présentée à l’occasion du Mois de la francophonie, cette demi-journée de réflexion aura lieu le 19 mars prochain, à Archives nationales (535, avenue Viger Est), à Montréal, de 9 h à 12 h 15.

L’événement réunira des représentants gouvernementaux et divers acteurs et actrices du monde de la recherche ainsi que des secteurs culturel et scientifique. Ceux-ci aborderont les défis communs qui se posent et présenteront des pistes d’actions concrètes permettant de soutenir la découvrabilité des contenus francophones en culture et en sciences au Québec.

Le vice-recteur à la Recherche, à la création et à la diffusion Christian Agbobli (Ph.D. communication, 2006) rappelle que l’UQAM a joué un rôle pionnier dans la compréhension des enjeux de découvrabilité des contenus culturels et scientifiques en français. «Les recherches menées au sein de notre université ont contribué à la mise à l’agenda de ce concept et de ses implications pour la francophonie, souligne-t-il. De même, le fait que l’UQAM rassemble près d’une cinquantaine de revues scientifiques en français, incluant des revues étudiantes, démontre le rôle de chef de file de nos professeures et professeurs dans la volonté de produire du savoir de haut calibre en français qui mérite d’être découvert.»

Cotitulaire de la Chaire UNESCO en communication et technologies pour le développement, Christian Agbobli est aussi le cofondateur du Groupe d’études et de recherches axées sur la communication internationale et interculturelle (GERACII). Il a réalisé des recherches financées, notamment, par le ministère de la Culture et des Communications, le ministère des Relations internationales et de la Francophonie, le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada et l’Organisation internationale de la Francophonie.

Programmation

Après un mot d’accueil de Marie Grégoire, présidente-directrice générale de BAnQ, et un mot d’ouverture de Benoît Dubreuilcommissaire à la langue française du Québec, le professeur du Département de communication sociale et publique Destiny Tchéhouali présentera la conférence intitulée «Accroître le potentiel de découvrabilité de contenus culturels francophones diversifiés en ligne: pourquoi et comment?». Celle-ci sera suivie d’une autre conférence donnée par le professeur de l’Université de Montréal Vincent Larivière (B.A. science, technologie et société, 2002; M.A. histoire, 2005), sous le thème «Vers une plus grande découvrabilité des contenus scientifiques en français: un survol des enjeux».

Minoritaires, les productions culturelles francophones – films de fiction, documentaires, séries télé, musique, livres, œuvres d’art – se trouvent noyées dans un contexte de surabondance de contenus internationaux, principalement anglophones. Ce constat à l’égard de la faible découvrabilité des contenus culturels francophones dans l’environnement numérique s’applique également aux publications scientifiques du monde universitaire francophone.

Selon Destiny Tchéhouali, la découverte et l’accès à la diversité des expressions culturelles francophones dans l’environnement numérique se plie désormais à une rationalité algorithmique dictée par les tendances à la colonisation marchande des processus de création, de distribution et de recommandation de contenus. «Au-delà de chercher à comprendre le fonctionnement des algorithmes et leurs impacts sur la découvrabilité culturelle francophone en ligne, dit-il, nos recherches actuelles, avec des partenaires comme TV5MONDE (en audiovisuel) ou Le laboratoire La Percée et les Productions Nuits d’Afrique (en musique), visent à expérimenter de nouvelles formes d’intelligence éditoriale permettant aux utilisateurs francophones de sélectionner leurs propres critères de recommandation et d’exposition à une diversité d’œuvres en fonction de leurs préférences linguistiques et de leur identité culturelle en tant que francophones.»

Le professeur et son équipe s’intéressent particulièrement à améliorer la structure de classification, d’organisation et de catégorisation des données culturelles qui alimentent les choix des algorithmes, «afin de mieux éduquer ces derniers pour qu’ils soient plus bienveillants et plus ouverts à l’exposition, à la mise en valeur, à la promotion et à la recommandation des contenus de langue française».

Cotitulaire avec le vice-recteur Christian Agbobli de la Chaire UNESCO en communication et technologies pour le développement, Destiny Tchéhouali est membre du comité scientifique de l’Observatoire de la langue française de l’Organisation internationale de la Francophonie, président du Conseil scientifique de l’Agence francophone et africaine pour l’intelligence artificielle et président du conseil d’administration de la section québécoise de l’Internet Society (ISOC Québec).

Vincent Larivière est membre du Centre interuniversitaire de recherche sur la science et la technologie (CIRST), basé à l’UQAM, titulaire de la Chaire UNESCO sur la science ouverte et directeur scientifique d’Érudit.

Panel de discussion

L’événement sur la découvrabilité des contenus culturels et scientifiques francophones se conclura avec la tenue d’un panel animé par Marie Grégoire. Il réunira Christian Agbobli, Sophie Montreuil, directrice générale de l’Afcas, Tanja Niemann, directrice générale du consortium Érudit, Mathieu Rocheleau, directeur du numérique, des médias et des communications au ministère de la Culture et des Communications, et Viriya Thach, responsable du secteur stratégie numérique et intelligence d’affaires à BAnQ.

La date limite d’inscription à l’événement est le 15 mars prochain. Pour connaître les détails de la programmation et les modalités d’inscription, on visite le site web de l’événement. Le lien vers la webdiffusion sera disponible sur le site la veille de l’événement.