Karine Lacombe (B.Ed. éducation préscolaire et enseignement primaire, 2001), Myriam Landry (B.A. éducation préscolaire et enseignement primaire, 2021) et Étienne Chrétien-Duguay (B.Ed. enseignement en adaptation scolaire et sociale, 2015) ont remporté un prix lors de la première Soirée des Prix d’excellence en gestion de classe. La remise des prix a eu lieu le 3 avril dernier, à la Salle Pierre-Bourgault. Organisé conjointement par le Bureau des diplômés et la Faculté des sciences de l’éducation, l’événement visait à souligner l’apport de personnes diplômées en enseignement qui se distinguent par leurs approches novatrices pour établir un climat de classe favorable à l’apprentissage.
Le doyen de la Faculté des sciences de l’éducation Jean Bélanger et la vice-doyenne aux études de la Faculté Annie Dubeau ont prononcé des allocutions en ouverture de la soirée. La professeure du Département d’éducation et formation spécialisées France Dufour a ensuite animé un panel de discussion avec les personnes lauréates.
L’influence des émotions
Chaque matin, les élèves de la classe de Karine Lacombe indiquent au tableau l’émotion qu’ils ressentent à ce moment. «Ça me permet d’avoir un son de cloche de leur état, souligne l’enseignante au primaire du Centre de services scolaire des Grandes-Seigneuries. Les élèves peuvent aussi mieux jauger leurs émotions et leurs vulnérabilités.»
Karine Lacombe a mis en place une classe flexible, soit une classe qui offre plusieurs positions de travail différentes: des chaises hautes, des chaises régulières avec élastiques ou pattes mobiles, du travail debout… Elle fait aussi travailler ses élèves dans des ateliers de 15 minutes, qui permettent d’alterner la lecture, l’écriture, les mathématiques et les arts plastiques. «Les élèves connaissent mes attentes et peuvent s’autoréguler, mentionne-t-elle. J’ai réussi à créer un environnement d’apprentissage agréable dans lequel les élèves acceptent les autres.»
Créer un lien d’attachement
Enseignante au primaire au Centre de services scolaire Marie-Victorin, Myriam Landry a instauré la période «Confidence 603» dans sa classe de sixième année. Pendant une heure toutes les deux semaines, ses élèves peuvent s’exprimer librement sur des situations – positives ou difficiles – vécues à l’école ou à l’extérieur. «Cette période vise à développer des compétences psychosociales comme la régulation des émotions, la gestion des conflits, la conscience de soi et de l’autre, raconte l’enseignante. Je peux aussi mieux comprendre les élèves et ajuster mes interventions.»
Afin de diminuer le bruit dans la classe, l’enseignante a développé un système de communication par signes pour aller à la salle de bain, pour boire de l’eau, pour poser une question ou pour émettre un commentaire. Parallèlement à son enseignement, Myriam Landry est entraîneuse de l’équipe féminine de basketball de l’école. «Comme pour la période de confidences, je prends le temps de parler avec les joueuses, de discuter de nos forces et de nos défis, dit-elle. Cela crée un lien entre moi et le groupe, et développe un sentiment d’appartenance envers l’équipe.»
Aimer apprendre
Orthopédagogue au Centre de services scolaire de la Pointe-de-l’Île, Étienne Chrétien-Duguay développe les habiletés prédictives en lecture, en écriture et en mathématiques ainsi que les habiletés sociales des élèves du préscolaire. Il travaille aussi avec des élèves de première et de deuxième année dans un volet de rééducation, que ce soit en classe ou en sous-groupe. «Chaque élève a une histoire qu’il est important d’écouter afin de créer une relation, mentionne l’orthopédagogue. On doit aussi montrer aux élèves qu’il est normal de faire des erreurs.»
Pour Étienne Chrétien-Duguay, l’élément crucial de son travail est que les élèves développent l’amour de l’apprentissage. Il collabore quotidiennement avec l’ensemble des intervenantes et intervenants du Centre de services scolaire. «C’est en équipe que l’on arrive à cibler les difficultés des élèves et à ajuster nos interventions», conclut-il.