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Pour mieux s’adapter aux changements climatiques

Québec accorde 600 000 $ au Centre ESCER pour poursuivre le développement d’un modèle régional du climat à haute résolution spatiale.

11 avril 2024 à 14 h 56

Mis à jour le 16 avril 2024 à 15 h 08

Dans le but de mieux comprendre la façon dont les changements climatiques affectent le Québec, aujourd’hui comme dans le futur, et afin de guider ses efforts en matière d’adaptation, le ministère québécois de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) accorde 600 000 dollars au Centre pour l’étude et la simulation du climat à l’échelle régionale (ESCER). Cette aide financière, étalée sur deux ans, permettra au Centre de poursuivre le développement d’un modèle régional de simulation du climat à très haute résolution spatiale.

La nouvelle subvention fait suite à un premier financement de 900 000 $ sur trois ans, attribué en 2021 par le MELCCFP, qui correspondait à l’étape 1 du projet intitulé «Simulation et analyse du climat à haute résolution». L’objectif général de ce projet est de consolider l’expertise en modélisation climatique au Québec et de développer un nouveau modèle climatique régional. L’entente initiale prévoyait la possibilité de prolonger le financement du projet pour deux années supplémentaires, en fonction des retombées et des progrès de l’étape 1. Le soutien financier du MELCCFP découle du Plan pour une économie verte 2030 du gouvernement du Québec.

«Depuis ses débuts en 2021, le projet a permis de développer la sixième génération du modèle régional canadien du climat (MRCC6/GEM5), utilisant la version la plus récente de la composante atmosphérique du modèle de prévision du temps développé par Environnement et Changement Climatique Canada (ECCC)», explique le professeur du Département des sciences de la Terre et de l’atmosphère Alejandro Di Luca, membre du Centre ESCER et chercheur principal du projet.

«Nous travaillons avec deux configurations de ce modèle: la première avec une résolution spatiale de 12 km couvrant l’Amérique du Nord, et une seconde avec une résolution de 2,5 km centrée sur le Québec, précise le professeur. Cette dernière configuration constitue un développement unique au Canada, car elle offre la possibilité de produire des mises à jour de projections climatiques encore plus fiables, tout en approfondissant nos connaissances pour l’étude des aléas hydrométéorologiques complexes, comme les pluies torrentielles, le verglas et les crues subites.» Par ailleurs, à ce degré de résolution, les effets d’îlots de chaleur urbains commencent à être représentés, contribuant ainsi à mieux simuler les canicules.

Le MRCC6/GEM5 est désormais utilisé comme principal outil de modélisation dans plusieurs projets, notamment le projet ARRIMÉ qui, sous la direction du professeur du Département de géographie Philippe Gachon, vise à anticiper les conséquences des événements climatiques extrêmes sur les infrastructures hydroélectriques et minières, et le projet de recherche interuniversitaire CANO sur le cycle de l’eau dans l’Est du Canada, dirigé par les professeures du Département des sciences de la Terre et de l’atmosphère Marie Larocque et Julie Thériault.

Outre le professeur Alejandro Di Luca, le projet de modèle régional du climat MRCC6/GEM5 est mené par trois autres cochercheurs, tous professeurs au Département des sciences de la Terre et de l’atmosphère et membres du Centre ESCER: René Laprise, Philippe Lucas-Picher et Julie Thériault. Le MELCCFP, ECCC, ainsi que le consortium Ouranos sur la climatologie régionale et l’adaptation aux changements climatiques sont les partenaires du projet. Ouranos utilise déjà la nouvelle version du modèle développé par le Centre ESCER afin de mettre à jour ses projections climatiques pour le Québec.

«Notre projet permettra d’assurer la formation d’experts en modélisation climatique à haute résolution et contribuera à renforcer les effectifs qualifiés dans ce domaine, tant à ESCER, à Ouranos que dans la société québécoise en général, souligne Alejandro Di Luca. Cet aspect est important étant donné la rareté de personnel hautement qualifié en modélisation climatique au Québec.»

Le Centre ESCER mène depuis plus de 30 ans des recherches de pointe en modélisation climatique régionale et dans des disciplines connexes. Ses études visent à la fois la compréhension du système climatique, sa modélisation à des fins prévisionnelles et l’application des connaissances pour réduire la vulnérabilité des systèmes naturels et humains. Il a aussi pour but de favoriser la résilience des organisations, des communautés et des individus face aux aléas météorologiques et aux changements climatiques et environnementaux appréhendés.