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Plus de 300 000 $ pour la recherche sur la valorisation du personnel scolaire

Les professeures Annie Charron et Mélanie Lefrançois obtiennent des subventions du Fonds de recherche du Québec – Société et culture.

Par Pierre-Etienne Caza

18 avril 2024 à 10 h 19

Les professeures Annie Charron (didactique) et Mélanie Lefrançois (organisation et ressources humaines) ont obtenu du financement du Fonds de recherche du Québec – Société et culture (FRQSC) dans le cadre du concours «Programme de recherche pour la valorisation du personnel scolaire».

Collaboration interprofessionnelle en éducation préscolaire

Annie Charron a obtenu un peu plus de 140 000 dollars pour son projet de recherche intitulé «Analyse des aspects individuels, de groupe et organisationnels liés aux pratiques de collaboration interprofessionnelle à l’éducation préscolaire et leur degré d’influence quant à l’engagement, le sentiment d’appartenance, la satisfaction au travail du personnel scolaire et sa rétention en emploi».

«L’objectif principal de la recherche est d’analyser les aspects individuels, comme la motivation ou les attentes, les aspects de groupe, comme le leadership et le soutien social, et les aspects organisationnels, comme la culture et les objectifs, liés aux pratiques de collaboration interprofessionnelle à l’éducation préscolaire, et leur degré d’influence quant à l’engagement, au sentiment d’appartenance et à la satisfaction au travail du personnel scolaire et sa rétention en emploi», précise Annie Charron.

Il est question de collaboration interprofessionnelle quand au moins deux professionnels (le personnel enseignant, le personnel de soutien, le personnel professionnel et le personnel d’encadrement) unissent leurs expertises respectives afin de pouvoir les mettre à profit, dans ce cas-ci, au service de la réussite éducative de l’enfant à l’éducation préscolaire.

«La recherche qui se déroulera durant les trois prochaines années avec mes co-chercheuses innove en s’intéressant au contexte spécifique de l’éducation préscolaire, peu représenté dans les recherches traitant des pratiques de collaboration interprofessionnelle», souligne la professeure.

L’équipe vise la participation de 600 personnes parmi les catégories de personnel scolaire mentionnées. «Nous avons jusqu’à présent l’appui de 16 centres de services scolaires et commissions scolaires au Québec», précise la chercheuse.

Les participantes et participants seront invités à compléter quatre questionnaires en lien avec les concepts à l’étude. De plus, des entretiens semi-dirigés seront menés auprès de volontaires de chacune des catégories de personnel scolaire ayant répondu préalablement au questionnaire en ligne et, si possible, auprès d’équipes complètes au sein d’une même école (incluant les quatre catégories de personnel scolaire) qui utilisent déjà des pratiques de collaboration interprofessionnelle dans leur milieu.

Gestion du temps de travail du personnel de soutien

Mélanie Lefrançois a obtenu près de 165 000 dollars pour son projet intitulé «Démarche d’évaluation participative de pratiques collaboratives liées au temps de travail pour attirer et retenir le personnel de soutien en milieu scolaire».

«Le personnel de soutien scolaire en soutien direct aux élèves est exposé à une précarité d’emploi élevée, des horaires fragmentés et une faible valorisation. Dans le contexte actuel de pénurie de main-d’œuvre dans les écoles du Québec, il est impératif de s’intéresser aux pistes pour améliorer l’attraction et la rétention de ces emplois sous-étudiés», explique Mélanie Lefrançois.

Entreprise dans le cadre du protocole UQAM/CSN/CSQ/FTQ du Service aux collectivités de l’UQAM, cette recherche-action participative et interdisciplinaire d’une durée de trois ans vise à cartographier les pratiques collaboratives liées à la gestion du temps de travail du personnel de soutien scolaire en soutien direct aux élèves en fonction du contexte et des caractéristiques de la main-d’œuvre; à évaluer les effets de pratiques collaboratives liées à la gestion du temps de travail sur la satisfaction au travail, le sentiment d’appartenance, l’engagement et le bien-être physique et mental du personnel; et à identifier les processus qui sont associés à ces effets.

«Il s’agit de la première étude québécoise à cartographier et évaluer l’efficacité des innovations liées aux horaires en service de garde en milieu scolaire, observe Mélanie Lefrançois. Cette évaluation fournira des données probantes pour soutenir et éclairer la prise de décision sur l’implantation d’innovations sociales visant l’amélioration de la planification des horaires en repérant les innovations les plus efficaces selon une diversité d’indicateurs organisationnels et de bien-être au travail et une prise en compte des caractéristiques particulières des milieux ainsi que des rapports sociaux.»

Outre Mélanie Lefrançois, qui en est la chercheuse principale, l’équipe de recherche est composée de plusieurs membres de l’Équipe interdisciplinaire Santé Genre Égalité (SAGE) rattachée à l’ESG UQAM et au CINBIOSE.