Face à la montée des discours haineux dans un contexte de crises socio-économiques et de conflits internationaux, comment évaluer et prévenir les polarisations sociales et les risques d’extrémisme? Ces questions sont au centre des interventions du Réseau des praticiens et praticiennes canadiens et canadiennes pour la prévention de l’extrémisme violent (RPC-PREV), dirigé par la professeure du Département de psychologie Ghayda Hassan, qui a obtenu une aide financière de 3,2 millions de dollars de Sécurité publique Canada.
Fondé en 2017, le RPC-PREV s’appuie sur la recherche scientifique et les meilleures pratiques sur le terrain. Il soutient l’interdisciplinarité et la collaboration entre les chercheuses et chercheurs, les acteurs et actrices communautaires et les décideurs et décideuses politiques. Grâce à un premier financement de 1,5 M$ de Sécurité publique Canada, en 2018, le RPC-PREV a pu mettre en place des programmes de formation, en plus de réaliser des activités de mobilisation des connaissances, de renforcement partenarial et de rayonnement de la recherche.
«La nouvelle contribution financière nous permettra d’amener nos recherches à un autre niveau, indique Ghayda Hassan, d’élargir et de solidifier notre communauté de pratique afin de poursuivre notre travail de prévention des polarisations sociales et de promotion de la solidarité et de la paix sociale.»
Le recteur, Stéphane Pallage, dit être fier que l’UQAM abrite un réseau visant à promouvoir les meilleures pratiques en matière de prévention de l’extrémisme violent. «Des familles et des communautés sont décimées par des actes extrêmes au nom de la religion, de l’orientation politique, de l’orientation sexuelle ou de la couleur de la peau. Comme université, nous prônons, et nous prônerons toujours la paix et le respect. Les travaux de la professeure Ghayda Hassan et de ses collègues du RPC-PREV contribuent à façonner un monde plus pacifique.»
«En soutenant des initiatives telles que le RPC-PREV, nous appuyons le travail qui vise à prévenir l’extrémisme violent, souligne le ministre de la Sécurité publique, des Institutions démocratiques et des Affaires intergouvernementales, Dominic LeBlanc. Nous croyons en la valeur de la recherche scientifique ainsi qu’aux pratiques et interventions qui assurent la sécurité de toutes les personnes au Canada.»
Réalisations du RPC-PREV
Depuis sa création, le RPC-PREV a développé plusieurs lignes directrices pour les milieux de pratique et conçu diverses formations, dont le cours en ligne «Déconstruire la radicalisation et l’extrémisme violents: vers un cadre anti-oppressif». «Ce cours déconstruit les perceptions courantes de la radicalisation et de l’extrémisme violents en examinant les biais qui les sous-tendent et en explorant leurs impacts sur les individus et les communautés, explique Ghayda Hassan. Le cadre interculturel et anti-oppressif utilisé vise à réduire la stigmatisation et à promouvoir des pratiques plus inclusives dans le travail avec des populations vulnérables.»
Une autre initiative phare du RPC-PREV est sa communauté de pratique vPiP (Virtual Partnering in Practice), qui rassemble et soutient les praticiennes et praticiens à travers le pays. Ce projet leur offre une plateforme en ligne permettant de partager leurs expériences, de développer des collaborations et de renforcer leurs capacités d’intervention auprès de personnes, de familles, de communautés, d’écoles et d’institutions touchées par des enjeux liés aux polarisations sociales et aux risques d’’extrémisme violent.