Voir plus
Voir moins

Plus de 1,7 M$ pour un projet sur la sécurisation des ressources en eau dans le Pacifique

Florent Barbecot obtient cette aide du fonds Nouvelles Frontières en recherche.

10 juin 2024 à 14 h 09

Le professeur du Département des sciences de la Terre et de l’atmosphère Florent Barbecot est le chercheur principal d’un projet visant à sécuriser les ressources en eau pour les communautés du Pacifique. Ce projet a obtenu une aide de 1 737 131 $ du fonds Nouvelles Frontières en recherche, dans le cadre de l’Initiative internationale conjointe de recherche 2023 sur l’adaptation aux changements climatiques et l’atténuation de leurs effets. L’annonce des projets retenus dans le cadre de cette initiative du gouvernement fédéral a eu lieu le 3 juin dernier.

Le projet du professeur Barbecot porte plus précisément sur les changements climatiques, les dynamiques démographiques et les stratégies d’adaptation au Vanuatu, un archipel du Pacifique Sud où il conduit des recherches depuis quelques années. Il vise à développer des méthodes de caractérisation des ressources en eau, et à concevoir et mettre en œuvre des stratégies d’adaptation spécifiques au contexte des îles du Pacifique pour assurer la gestion durable de ces ressources.

Les pays insulaires du Pacifique sont parmi les plus vulnérables aux changements climatiques, responsables de l’augmentation de l’intensité et de la fréquence des cyclones, sécheresses et inondations, ainsi que de l’accélération d’autres phénomènes délétères plus lents tels que la hausse du niveau de la mer, l’érosion côtière et l’intrusion d’eau salée. La dégradation des terres disponibles pour l’agriculture traditionnelle et la perturbation de la productivité agricole entraînent une hausse de la pauvreté et de l’insécurité alimentaire ainsi que le mouvement des populations vers les zones urbaines. Alors que les pays insulaires du Pacifique contribuent peu aux émissions mondiales de gaz à effet de serre, les changements climatiques compromettent leur accès à l’eau douce, qui constitue déjà un défi majeur dans cette partie du monde.

L’archipel du Vanuatu est constitué de 83 îles. La recherche se concentrera sur deux groupes d’îles représentatifs: les petites îles de faible altitude, où les populations dépendent de réservoirs d’eau de pluie et de minces lentilles d’eau douce souterraine qui reposent sur l’eau salée (très sensibles aux changements climatiques et à la hausse du niveau de la mer), et les grandes îles volcaniques à haut relief, qui disposent à la fois de cours d’eau et de ressources en eaux souterraines, et où la majeure partie de la population vit en milieux urbanisés.

L’approche interdisciplinaire et trans-sectorielle du projet se caractérise par l’intégration des sciences naturelles et des sciences sociales. Des projections climatiques régionales à l’échelle des îles seront effectuées, suivies d’études hydrogéochimiques et de modélisations hydrologiques pour caractériser les ressources en eau et tester des mesures d’adaptation telles que la recharge artificielle. Les stratégies d’adaptation seront basées sur les connaissances locales et indigènes, en particulier celles des femmes. Afin d’améliorer l’appropriation des mesures d’adaptation, elles seront proposées de manière participative, en suivant les pratiques de gestion traditionnelles.

L’équipe de recherche compte 12 professeures, chercheuses, professeurs et enseignants chercheurs du Québec, du Pacifique Sud, de l’Allemagne et de la Suisse.