Voir plus
Voir moins

Périple scientifique en Arctique

L’équipe de Julie Thériault participe à un projet de recherche aux confins des Territoires du Nord-Ouest.

Par Pierre-Etienne Caza

4 avril 2024 à 8 h 59

L’étudiant stagiaire Joseph Durat et l’assistant de recherche Hadleigh Thompson ont participé récemment à une campagne de terrain en Arctique, plus précisément à 50 kilomètres au nord du village d’Inuvik, dans les Territoires du Nord-Ouest. «L’objectif du projet ASNOW est d’améliorer les techniques pour mesurer les quantités de neige et comprendre les différents types de précipitations neigeuses», explique la professeure du Département des sciences de la Terre et de l’atmosphère Julie Thériault, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en événements météorologiques hivernaux extrêmes.

Plus spécifiquement, les deux Uqamiens avaient pour mandat de consigner les conditions météorologiques afin de documenter les moments où il neige et ceux où l’on a plutôt affaire à de la poudrerie, lorsque la neige au sol est soulevée et poussée sous l’effet du vent.

Julie Thériault codirige le projet ASNOW avec le professeur Philip Marsh, de l’Université Wilfrid-Laurier, dans le cadre d’un financement du fonds Nouvelles frontières en recherche du CRSH. «Les travaux sont menés à l’Observatoire de recherche multi-institutionnel de Trail Valley Creek, géré par l’Université Wilfrid-Laurier, qui comporte plusieurs instruments pour mesurer la neige», précise la professeure.

Le site de Trail Valley Creek se situe à environ deux kilomètres de la route. «Les chercheuses et chercheurs doivent donc s’ y rendre à pied ou à motoneige, tandis que nos équipements doivent être transportés par hélicoptère», note Julie Thériault. Lorsque les premiers membres de l’équipe de recherche sont arrivés sur le site, plus tôt cet hiver, il y faisait moins 37 degrés Celsius. «À cette température, il est difficile d’effectuer du travail à l’extérieur, observe-t-elle. Heureusement, il faisait un peu plus chaud et les journées étaient un peu plus longues lorsque Joseph et Hadleigh s’y sont rendus.»

Un ciel d'aurores boréales derrière le campement de Trail Valley Creek. Photo: ASNOW

Spécialisé dans le déploiement et l’exploitation d’équipements météorologiques dans des environnements sauvages, Hadleigh Thompson s’est rendu sur le site de Trail Valley Creek une première fois en octobre dernier. Il devait y aller au mois d’août, mais les feux de forêts dans les Territoires du Nord-Ouest l’en ont empêché.

Stagiaire de deuxième cycle en provenance de l’Université Grenoble Alpes, Joseph Durat travaille sur l’amélioration des mesures de précipitations solides dans l’Arctique canadien. «En plus des observations sur le terrain, il a utilisé un éventail d’instruments permettant de mesurer les précipitations, notamment un disdromètre optique, qui mesure la taille et la vitesse de chute des particules, un radar météorologique, qui mesure les précipitations en altitude, et un célomètre pour mesurer la hauteur du plafond nuageux», souligne Julie Thériault.

La candidate à la maîtrise Christine Duguay travaillera également sur ce projet de recherche. «Elle étudiera les conditions météorologiques en altitude menant aux précipitations de neige dans cette région», précise la professeure.

La spécialiste des événements météorologiques hivernaux multiplie les collaborations et les projets de recherche pancanadiens depuis quelques années. En 2019, son équipe s’était jointe au projet SPADE sur les précipitations hivernales dans les Rocheuses, puis, en 2021 au projet SAJESS sur les tempêtes hivernales et printanières au Nouveau-Brunswick, et au projet TRARE sur les dynamiques hydrologiques dans les montagnes côtières de la Colombie-Britannique. À l’hiver 2022, son équipe avait participé au projet WINTRE-MIX sur les conditions de formation des précipitations mixtes, telles que le verglas et le grésil, des deux côtés de la frontière canado-américaine.

À l’hiver 2023, Actualités UQAM avait assisté, dans le cadre de la série «En Classe!», à un cours pratique du baccalauréat en sciences de la Terre et de l’atmosphère (météo et climat) donné sur le toit du pavillon Président-Kennedy. Les étudiantes et étudiants y étaient invités à se familiariser avec les instruments de mesure de la station météo de l’UQAM. «Avant de participer à une campagne de terrain, il est primordial que les étudiantes et étudiants connaissent et maîtrisent le fonctionnement des instruments de mesure. La station météo du PK sert à cela!», conclut Julie Thériault.