L’École de design de l’UQAM était bien représentée lors de l’annonce des résultats du prestigieux concours de l’International Society of Typographic Designers (ISTD) Student Assessment Scheme, qui avait lieu en vidéodiffusion depuis Londres, le 20 novembre dernier. Les projets de six finissantes et finissants en design graphique ont été sélectionnés parmi 240 soumissions provenant de plusieurs pays à travers le monde pour l’édition 2024, alors que cinq personnes diplômées ont été récompensés pour l’année 2023. Exceptionnellement, les lauréates et lauréats des deux éditions ont été annoncés en même temps cette année.
L’ISTD existe depuis 1928 et le concours étudiant, depuis 1975. Pour participer, on doit être inscrit au bac ou à la maîtrise et obligatoirement être supervisé par une professeure ou un professeur. «Il s’agit d’une occasion pour nos groupes d’expérimenter et de concrétiser un projet typographique en édition», observe Mélissa Pilon.
Contrairement à de nombreux concours de design, ce prix reflète non seulement le résultat final, mais également la réussite globale du processus de design. Le travail est évalué dans son ensemble par des équipes de designers professionnels et d’enseignants qui remettent un rapport écrit à chacun des participants.
Édition 2023
Supervisés par la professeure invitée Mélissa Pilon dans le cadre du cours Typographisme: illustration, à l’hiver 2023, les travaux uqamiens ont été conçus à partir de l’un des cinq thèmes proposés: «Open | Close», «How Sustainable is it?», «Mapping the World», «The Body Politic» et «The Spaces Between». «Des matériaux utilisés jusqu’aux détails typographiques, les travaux et les étapes de la recherche ont été méticuleusement évalués par le jury du concours», précise Mélissa Pilon.
Adhésion ISTD (Réussite)
Point de fuite: mémoires de David’s Creek, Alexis Charrette, 2023
Alexis Charette (B.A. design graphique, 2024) élabore à l’aide de l’intelligence artificielle un récit d’horreur folklorique à partir de documents d’archives fictifs brouillant la frontière entre la réalité et la fiction.
Beauté et Décomposition, Sandrine Desaulniers, 2023
Sandrine Desaulniers (B.A. design graphique, 2024) célèbre dans son livre la beauté éphémère et le caractère indispensable du processus de décomposition, entre la vie et la mort, et des cycles qui le composent.
Maison de verre, Félix Rainville, 2023
Félix Rainville, avec son projet Maison de verre, présente en trois volumes une série typographique et poétique représentant la dégradation de la perception visuelle du cerveau chez une personne atteinte de démence.
Ode au mycélium, Catherine Robert, 2023
Catherine Robert (B.A. design de l’environnement, 2020; B.A. design graphique, 2024) génère, dans un livre à la couverture fongique, un alphabet original à partir du mycélium et met en valeur le potentiel des champignons dans l’économie durable.
Mémoire de torrents, Anne-Marie Turcot, 2023
Anne-Marie Turcot (B.A. design graphique, 2024) rend hommage à la rivière Romaine avec un ouvrage composé de textes, de cartes et de photographies d’archives qui mettent en lumière l’état du territoire et de la rivière avant l’installation du projet hydroélectrique.
Édition 2024
Les projets réalisés dans le cadre du cours Typographisme: illustration donné à l’hiver 2024 étaient supervisés par la professeure Judith Poirier, qui avait également rédigé l’un des cinq briefs du concours, intitulé «Hybridité de la langue». «Directement lié au projet de recherche-création Hypercodex, ce brief invitait les étudiantes et étudiants à choisir un exemple de pratique multilingue et à analyser la manière dont les différentes langues sont codées et déchiffrées à travers la typographie», explique Judith Poirier.
Adhésion ISTD (Réussite avec mention)
Ligne-outil, Samuel Chevalier, 2024
Sous le thème de la ligne, cette publication de Samuel Chevalier documente la création et l’utilisation de neuf outils permettant de créer de manière aléatoire ou réfléchie, formant ainsi une collection de lignes abstraites automatisées.
Adhésion ISTD (Réussite)
Montréal, Sandrine Désilets, 2024
Explorant typographiquement l’hybridité linguistique montréalaise, ce petit livre de Sandrine Désilets transpose des conversations entendues ici et là. Il en résulte une série de poèmes et de récits, parfois absurdes, mais toujours révélateurs, qui capturent l’essence même de notre langage quotidien.
Amalgame, Annabelle Ducharme, 2024
Ce livre immersif d’Annabelle Ducharme est rempli de petits plaisirs qui apportent de la joie au quotidien. Un seul morceau de papier allongé et une loupe pour bien lire le texte, mais aussi pour encourager le lecteur à ralentir et savourer chaque réponse.
Bridger le gap, Théo-Rose Fréchette, 2024
Sous le thème de l’«Hybride linguistique», ce livre de Théo-Rose Fréchette réunit les témoignages de plus de 40 personnes queers bilingues vivant au Québec et compare la manière dont elles se décrivent dans chacune des deux langues. Le contenu est présenté de manière accessible et engageante, avec des polices de caractères non binaires.
Le chemin des fleurs, Laurie Trottier, 2024
Sous le thème de la joie, ces poèmes mettent en lumière des contemplations au quotidien qui favorisent la pleine conscience, notamment à travers des activités créatives et manuelles. Laurie Trottier a produit à la main, de la composition au plomb à l’impression sur presse typographique en passant par la sérigraphie, l’objet lui-même, qui souligne l’importance de ralentir.
Fonem, Frédérick Walsh, 2024
Dans cet ouvrage, Frédérick Walsh explore le langage par phonèmes à partir d’une expérience de malentendant. Un texte en phonétique est imprimé au verso d’une ligne d’ondes sonores pour chacune des 39 lettres, totalisant 11 mètres de papier. Plié en accordéon, l’ouvrage est accompagné d’un petit cahier offrant une traduction en français.
Les étudiantes et étudiants de l’UQAM participeront de nouveau à ce concours cet hiver, à l’occasion de sa 50e édition.