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L’UQAM représentée au Village numérique du festival MUTEK

Le professeur Sofian Audry ainsi que des étudiantes et étudiants en arts visuels et médiatiques participent à un parcours d’installations.

Par Claude Gauvreau

7 août 2024 à 14 h 54

Mis à jour le 13 août 2024 à 9 h 59

L’UQAM compte parmi les partenaires du festival de musique électronique et de créativité numérique MUTEK qui, pour son 25e anniversaire, offre gratuitement à la population montréalaise une expérience sensorielle unique à travers un parcours d’une vingtaine installations. Baptisé le Village numérique, ce parcours se déploiera du 15 au 29 août prochains en soirée (entre 18 h et 23 h) dans quatre zones (dans des lieux extérieurs et intérieurs) du Quartier des spectacles: le Complexe des sciences de l’UQAM, le parterre du Quartier des spectacles, la Place des Arts et le boulevard Saint-Laurent.

Le public pourra interagir avec des installations immersives et des œuvres numériques qui brouillent les frontières entre art et réalité, découvrir de nouveaux mondes grâce à des expériences de réalité virtuelle et admirer des projections murales donnant vie aux bâtiments. «C’est la première fois que MUTEK propose un tel événement, souligne le professeur de l’École des médias Sofian Audry, qui y présentera une installation. Le Village numérique, véritable sentier urbain, permettra de démocratiser l’accès à l’art numérique, de célébrer la créativité numérique québécoise et de l’étranger, et d’animer le centre-ville de Montréal, à l’instar d’autres festivals tels que les festivals de jazz et de l’humour.»

En plus du professeur, des étudiantes et étudiants de l’École des art visuels et médiatiques présenteront des œuvres dans le cadre du Village numérique. «La création numérique est l’une des forces de l’UQAM», rappelle Sofian Audry, qui est aussi membre de l’équipe de direction du réseau de recherche-création Hexagram en arts, cultures et technologies. «L’Université regroupe plusieurs artistes-chercheurs dans ce domaine et offre des programmes de formation, tant à l’École des médias qu’à l’École des arts visuels et médiatiques, souligne le professeur. Depuis une dizaine d’années, nos finissants et finissantes du programme de bac en médias interactifs, par exemple, interviennent dans l’espace public en présentant divers types d’installations ainsi que des projections sur les façades de bâtiments.»

Des robots aquatiques

Dans le cadre du Village numérique, Sofian Audry exposera l’installation Vessels sur l’esplanade de la Place des Arts (de 20 h à 23 h). Réalisée en collaboration avec les artistes Stephen Kelly et Samuel St-Aubin, l’installation met en scène dans un bassin d’eau une communauté de robots autonomes – entre 15 et 20 – qui communiquent entre eux d’une manière que le public cherchera à interpréter.

«En se déplaçant sur l’eau, chacun des robots collecte et interprète au moyen d’un capteur des données sur différentes conditions environnementales, comme la qualité de l’eau et de l’air, la température, la pression atmosphérique ainsi que la lumière et le son ambiants, faisant émerger des comportements distincts, complexes et imprévisibles, que le public pourra contempler et commenter», explique Sofian Audry.

Selon l’artiste-chercheur, l’installation Vessels simule un écosystème social. «On est face à une installation qui évoque une société de robots, dont la vie artificielle est marquée par des échanges entre les caractéristiques de l’environnement et entre les dynamiques des différents agents.»

Vidéos numériques

La mosaïque d’écrans numériques de l’Espace culturel Georges-Émile-Lapalme de la Place des Art accueillera Constellation, un projet de cinq vidéos numériques réalisées par des étudiantes et étudiants de l’École des arts visuels et médiatiques, illustrant la créativité et l’innovation d’artistes émergents.

Les œuvres présentées sont Star système, par Laurence Thérien, Noémie Parent-Barber et Louis-Jean Baillargeon; Bisou orbital, par Marie Di Caro, Ahlyssa-Eve Dulay, Simon Lavallée, et Pierre-Emilien Le Peuch; L’aube des étoiles, par Alaë Brown, Julien Hétu, Tician Lagier et Vickie Tsaï; Croissance, par Alie Hébert, Éloïse Loriot-Noël et Llewellyn-Wayland Demiroglu; Petit manifeste de l’errance, par Allyson Belleau, Mia De Bonis, Zélie Delespierre et Elvis Rallon.

Musique et bien-être

Sur le parterre du Quartier des spectacles, l’installation Duetti: Mobili Musicali explore l’intersection entre le design urbain, la musique et le bien-être collectif. Elle a été réalisée par le studio de renommée internationale Daily tous les jours, fondé et dirigé par la chargée de cours de l’École de design Mouna Andraos et la diplômée Melissa Mongiat (B.A. design graphique, 2002)

L’installation est composée de deux modules distincts. Un banc berçant, issu de la série Daydreamer, génère une musique apaisante et des animations lumineuses visant à réduire le stress et à favoriser la rêverie. Une borne musicale, appartenant à la série des Lignes musicales, réagit au toucher et au mouvement. En effleurant les lignes encastrées, le public déclenche des harmonies vocales, encourageant une exploration rythmique. Ensemble, ces deux éléments créent une atmosphère sonore générative et contemplative.

Au Complexe des sciences

La cour du pavillon des Sciences biologiques accueille l’installation interactive Laser Symphony, fusionnant technologie et architecture. Un réseau de faisceaux laser rouges parcourt le sol, invitant le public à une exploration ludique. Chaque interaction déclenche une réponse audiovisuelle spécifique: des sons spatialisés émergent tandis que des projections laser illuminent l’architecture environnante, révélant ses formes et sa signification sous un nouveau jour. La chorégraphie audiovisuelle qui en résulte est une symphonie dynamique de lumière et de son, constamment renouvelée par les mouvements du public.

L’installation a été conçue par les artistes Marcello Arosio et Davide Cappelletti, en collaboration avec AreaOdeon, un studio italien créant des œuvres immersives et interactives qui explorent la nature, les espaces urbains et les comportements sociaux à l’ère numérique.

L’agora du Cœur des sciences présente en avant-première l’installation Voix intérieures, une expérience immersive combinant plus de 12 œuvres issues du catalogue d’Iregular, un studio d’art numérique montréalais fondé en 2010 par Daniel Iregui. Ses œuvres d’art interactives numériques explorent la géométrie, la lumière, le son et les algorithmes.

L’installation Cycles de l’artiste montréalais Martin Messier, présentée en avant-première à la Chaufferie du Cœur des sciences, invite le public à prendre conscience des relations liant les phénomènes cycliques et imprévisibles.

Martin Messier crée depuis 15 ans des œuvres mêlant art sonore, lumière, robotique et vidéo. Ses performances et installations ont été présentées dans 50 pays et ont remporté de nombreuses distinctions internationales. Il dirige la compagnie 14 lieux depuis 2010.

Forum MUTEK

Toujours dans le cadre du festival MUTEK, Sofian Audry participera à une table ronde concernant l’impact de l’intelligence artificielle (IA) générative sur les pratiques créatives, lors de la 10e édition du Forum MUTEK (20 au 23 août), le rassemblement international et marché d’idées pour la culture, l’art, la technologie et la société numériques. La table ronde, qui réunira également Yves Jacquier, directeur exécutif de La Forge d’Ubisoft, Pia Baltazar, de la Société des arts technologiques (SAT), Éric Desmarais, de Sporobole et Rose Landry, de l’Institut d’intelligence artificielle du Québec Mila, aura lieu le 20 août au Monument-National (boulevard Saint-Laurent), à 13 h 30.

Le Forum abordera le rôle de la technologie dans la pratique artistique à travers 60 conférences, ateliers et laboratoires avec plus de 90 experts internationaux. Le thème de cette année, «Utopia or Oblivion: Crafting Human-Centered Technological Futures», appelle à une réflexion critique sur ce que signifie être humain dans un monde hyperconnecté.

Organisme sans but lucratif, MUTEK, dont le fondateur et directeur artistique est le diplômé Alain Mongeau (Ph.D. communication, 1994), a contribué depuis 2000 à faire de Montréal une plaque tournante de la création numérique en Amérique du Nord, souligne Sofian Audry. «Montréal est aussi considérée comme l’une des villes les plus importantes dans le monde dans le domaine de l’art numérique. Elle s’appuie sur une tradition remontant aux années 1980 et sur un écosystème regroupant des acteurs industriels, des universités, dont l’UQAM, des centres d’artistes et de grands festivals, tels que MUTEK et Elektra.»