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Lectures de janvier

Actualités UQAM présente chaque mois une sélection d’ouvrages publiés par des membres de la communauté universitaire.

15 janvier 2024 à 10 h 49

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L’effet Frankenstein

L’ouvrage collectif Frankenstein et sa créature, d’hier à aujourd’hui. La puissance d’une double figure, publié sous la direction des professeurs associés du Département d’études littéraires Jean-François Chassay et Élaine Després, s’intéresse aux adaptations du célèbre roman de Mary Shelley, Frankenstein ou le Prométhée moderne, publié en 1818. Considérée comme un texte précurseur de la science-fiction, cette œuvre est sans doute celle ayant subi le plus de transformations dans l’histoire. Cinéma, théâtre, littérature, bande dessinée, jeux vidéo, musique et arts visuels n’ont cessé d’en proposer des versions différentes. Comment expliquer ce succès jamais démenti? «Être polymorphe, Frankenstein (et son double, la créature) s’ancre dans une foule de représentations culturelles, qui offre un spectre très large de réflexions autour de l’éthique scientifique et de l’altérité, de la nature et de la culture, de la violence et du pouvoir, et même du végétarisme et du rapport au monde animal», soulignent les deux professeurs. L’ouvrage s’interroge aussi sur l’idée même d’adaptation: à partir de quel moment peut-on affirmer qu’une œuvre s’inspire de l’original? Les amateurs de fiction apprécieront les interprétations variées des œuvres étudiées ainsi que l’imposante médiagraphie des productions inspirées par le savant et son double monstrueux. Paru aux Presses de l’Université de Montréal.

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Le conservatisme russe expliqué

Depuis 10 ans, la Russie s’affiche comme un bastion mondial du conservatisme face à des mœurs libérales jugées décadentes, notamment en matière de politique familiale et de droits des minorités sexuelles. La guerre en Ukraine, selon le credo officiel russe, est une bataille pour la défense des valeurs traditionnelles contre l’influence subversive des idéologies occidentales. Comment en est-on arrivé là? Pourquoi l’État russe endosse-t-il un tel programme et quel écho obtient-il dans la population? Un conservatisme à la carte en Russie explore les dynamiques internes, conflictuelles et changeantes du régime russe contemporain en évitant les clichés et les jugements à l’emporte-pièce. «Faut-il rappeler que, dans les années 1920, la Russie était à l’avant-garde de la lutte pour le droit des femmes et qu’elle a été le premier pays du monde à légaliser l’avortement, plus de soixante ans avant le Canada? Le conservatisme qu’affiche le gouvernement russe aujourd’hui n’est pas inscrit dans la culture nationale, il relève bel et bien d’un “virage”, d’un choix politique», souligne le chargé de cours du Département de science politique Guillaume Sauvé. Selon lui, ce conservatisme russe est le reflet d’un bricolage «à la carte», volontairement flou et sans cesse redéfini, qui participe des stratégies de légitimation des autorités politiques en contexte autoritaire. Publié aux Presses de l’Université de Montréal.

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Qu’entend-on par musique classique au XXIe siècle?

Au cours des deux dernières décennies, le milieu des musiques classiques s’est ouvert à la diversité de son répertoire, mais aussi aux autres répertoires. «Plusieurs phénomènes musicaux se sont imposés et on en voit les impacts à plusieurs niveaux dans la relation aux musiques classiques, que ce soit dans les programmes de concert, dans les revues consacrées à ces musiques, dans les prises de parole de ses principaux acteurs, dans les questionnements qui agitent le milieu ou encore dans les valeurs qui guident le choix des pièces enregistrées», souligne le professeur du Département de musique Danick Trottier dans Musiques classiques au XXIe siècle: le pari de la nouveauté et de la différence. Dans cet essai, le musicologue s’attarde aux phénomènes musicaux qui marquent le renouvellement des musiques classiques: l’ouverture inédite du canon à la faveur d’un rééquilibrage de ses principales composantes, le croisement entre genres musicaux à la faveur d’un dialogue entre les musiques, et les questions propres aux valeurs et à la décolonisation à la faveur d’une mise en perspective critique de notre rapport au classique. Il s’intéresse plus particulièrement aux voies empruntées par des artistes comme le chef Yannick Nézet-Séguin, la soprano et cheffe Barbara Hannigan et le pianiste et chef David Greilsammer. Publié aux Éditions universitaires de Dijon.

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Hommage à Michel Goulet

Le professeur retraité Michel Goulet, qui a enseigné à l’UQAM de 1987 à 2004, est considéré par plusieurs comme l’une des figures marquantes de sa génération dans le domaine de la sculpture. Membre de l’Académie royale des arts du Canada, il a remporté de nombreux prix prestigieux, dont le Prix Paul-Émile Borduas, le Prix du Gouverneur général en arts visuels et en arts médiatiques et le titre d’officier de l’Ordre national du Québec. Ses œuvres ont été présentées dans plus d’une centaine d’expositions, notamment la Biennale de Venise en 1988, et lors d’une importante rétrospective au Musée d’art contemporain de Montréal en 2005. Depuis deux décennies, il inscrit des textes poétiques sur des chaises, l’objet emblématique de sa sculpture, faisant de lui l’un des artistes les plus visibles hors Québec. Dans Des mots, des lieux, des choses, l’auteur Pierre Delorme, chargé de cours au Département d’études urbaines et touristiques, s’entretient avec Michel Goulet sur son parcours, personnel autant que créateur ainsi que sur sa démarche artistique. «Le rapport au regardeur, qui fait le tour d’une œuvre, qui la traverse, est aussi important que le matériau lui-même, raconte l’artiste. J’ai une préoccupation pour le lieu dans lequel ma sculpture va être vue: les murs, la hauteur des plafonds, comment les choses vont être distribuées sur le plancher, comment les gens vont l’aborder.» Publié aux Éditions Liber.

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Portrait des mouvements sociaux au Québec

Mouvement étudiant, mobilisations pour la justice climatique ou les droits des locataires, luttes autochtones, engagements syndical, antiraciste et antispéciste: l’ouvrage collectif Le Québec en mouvements: continuité et renouvellement des pratiques militantes, dresse un panorama des mouvements sociaux contemporains au Québec ainsi que des groupes émergents (y compris d’extrême droite). Dans une perspective aussi bien historique que cartographique, l’ouvrage, publié sous la direction de la professeure du Département de science politique Geneviève Pagé et des professeures de l’Université de Montréal Laurence Bherer et Pascale Dufour, traite de formes renouvelées d’activisme et de pratiques culturelles. Il rassemble les points de vue de différentes générations de chercheuses et chercheurs engagés, qui portent un regard élargi sur ces mouvements devenus incontournables. Dans l’introduction, les trois professeures affirment que «les mouvements sociaux sont des mal-aimés, autant comme objet de recherche que comme acteurs politiques légitimes». Pourtant, soulignent-elles, ces mouvements revendiquent des réformes, inventent d’autres manières de considérer les problèmes et les solutions et se portent à la défense de certains droits qu’ils jugent en danger ou bafoués. Enfin, «ils exercent un rôle de vigilance sur l’action des pouvoirs publics et, surtout, participent à la réinvention ou à la refondation du social». Paru aux Presses de l’Université de Montréal.

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Maturité en gestion de projet

La nature des projets ainsi que le contexte social, environnemental, économique et technologique dans lequel ils sont réalisés ont changé drastiquement au cours des dernières années. Pour respecter les nouvelles contraintes liées au développement et rehausser leur performance ainsi que les compétences de leur personnel, de plus en plus d’organisations s’engagent dans un processus d’amélioration de leur maturité en gestion de projet. Une organisation dite mature répond aux critères d’excellence à tous les niveaux et atteint ses objectifs stratégiques. Le livre La maturité en gestion de projet, auquel ont collaboré les professeurs du Département de management Alejandro Romero-Torres et Monique Aubry, est le premier ouvrage en français à aborder directement la question de la maturité en gestion organisationnelle de projet. S’adressant aux spécialistes et aux cohortes étudiantes en gestion de projet, le livre présente les fondements, les cadres de référence, les processus ainsi que les résultats d’une évaluation de maturité. Il combine des résultats de recherches et des pratiques réelles vécues dans les organisations. Publié aux Presses de l’Université du Québec.