L’IA dans tous ses états
L’intelligence artificielle (IA) est devenue l’objet de tous les fantasmes, de tous les espoirs et de toutes les craintes. Au cœur des échanges sociaux, cette technologie génère des initiatives affectant un champ de plus en plus vaste d’activités humaines, qu’il s’agisse de la santé (aide au diagnostic) ou de l’environnement (prédictions météorologiques), tout en comportant des risques. L’ouvrage collectif Intelligence artificielle et société. Machinisme, symbolisme et politique, publié sous la direction des professeurs de l’École des médias André Mondoux et Marc Ménard, aborde l’IA à l’aune des réflexions sur les rapports entre technique et humain, notamment l’automatisation à grande échelle et son déploiement au sein du vivre-ensemble. «Face à un machinisme nourri par un néolibéralisme triomphant, l’humain se trouve indéniablement ancré dans une société confrontée à des choix de plus en plus névralgiques. C’est donc au tour des sciences sociales de se pencher sur ces nouvelles technologies numériques», soulignent les deux chercheurs. L’ouvrage analyse les nouveaux enjeux soulevés par l’IA dans les dynamiques culturelles de représentation, de normativité et de régulation sociale. Il examine également le rôle de l’éthique et du politique, de même que les perspectives d’une réelle émancipation de l’IA. Paru aux Presses de l’Université du Québec.
Créatrices et créateurs de livres à l’école
Chaque année, des personnes auteures et illustratrices de livres rencontrent des milliers d’élèves dans des écoles primaires et secondaires aux quatre coins du Québec. Pour les jeunes, ces rencontres leur permettent de découvrir qui se cache derrière les pages des livres, de susciter leur intérêt pour la lecture et l’écriture et parfois même de développer une vocation précoce pour la création littéraire et artistique. Pour les personnes qui créent les livres, ces rencontres peuvent être à la fois une source de plaisirs ou de questionnements. Dans le livre Rencontres: quand les créatrices et créateurs de livres entrent à l’école, une quinzaine de personnes auteures et illustratrices de livres jeunesse offrent un aperçu de leur expérience en milieu scolaire. Elles parlent de leurs attentes et de leur vision de leur rôle en classe, évoquent des stratégies utilisées pour rejoindre les élèves et rendent compte de l’influence de ces partages sur leur travail de création. À la fin de l’ouvrage, l’équipe de coordination du projet, formée entre autres des professeures Élaine Turgeon (Département de didactique) et Marie-Christine Beaudry (Département de didactique des langues), aborde les enjeux de ces visites en classe et propose des pistes pour que les élèves puissent en tirer un maximum de bénéfices. Publié aux Éditions Druide.
La manufacture du merveilleux
Tout au long de son histoire, le cinéma a provoqué l’émerveillement et a ouvert nos yeux sur d’autres possibles: univers singuliers d’images en mouvement, couleurs envoûtantes, espaces oniriques, sans parler des effets spéciaux – matière première du septième art –, fruits d’une longue histoire multidisciplinaire méconnue. L’ouvrage collectif Plus de cinéma! Images animées et effets spéciaux, publié sous la direction de la professeure de l’École des médias Viva Paci, propose une archéologie de certaines expérimentations menées entre deux régimes d’images, celui de l’animation, qu’elle soit analogique ou de synthèse, et celui des prises de vues réelles. Penser les images de cinéma à partir des interstices, et de leur matérialité, permet ainsi de relier une lecture esthétique et historique avec la voie ouverte par les études critiques qui visent à déconstruire la production des images spectaculaires au cinéma. En présentant un corpus surprenant et diversifié, l’ouvrage renouvelle les canons habituels des films à grand déploiement d’effets spéciaux et fait se côtoyer la science-fiction avec le cinéma expérimental. Enfin, il permet de dépasser les idées reçues, notamment celle de la rupture du «tournant du numérique», et d’élargir notre connaissance de la manufacture du merveilleux. Paru aux Presses de l’Université de Montréal.
Appartenir au patrimoine
Acteur polémique de l’espace public des villes contemporaines ou expression vertueuse de leur urbanité, le patrimoine se révèle dans des lieux tantôt marginaux, tantôt centraux, souvent inattendus, et même parfois méprisés par les intellectuels. En mettant à jour 22 textes écrits pendant trois décennies, la professeure du Département d’études urbaines et touristiques de l’ESG UQAM Lucie K. Morriset explore dans L’esprit, la forme et la mémoire: construire le patrimoine urbain ce qui rattache la ville au passé, mais, surtout, ce qui l’inscrit dans une continuité porteuse d’appartenance. «Quand un artefact nous crie qu’il est symbolique, il suffit de l’écouter. Ainsi devient-il du patrimoine urbain», écrit la titulaire de la Chaire de recherche du Canada en patrimoine urbain, qui aborde quatre thèmes illustrant son itinéraire: l’histoire des objets, l’histoire des idées, les procédés utilisés pour les faire voir, et l’engagement qui les commande. Elle nous invite à découvrir la formation historique de hauts lieux québécois du 20e siècle et leur résonance, en pistant, sur trois continents, leurs racines et leurs échos, tout en apprenant à interroger leurs traces et en suivant les débats que ce patrimoine suscite t. Dans un contexte de décolonisation, de post industrialisation, d’incertitudes et de transformations, il s’agit de revoir comment on a donné du sens à des territoires. Paru aux Presses de l’Université du Québec.
Aider les victimes de stress post-traumatique
Vivre un événement traumatique peut entraîner des séquelles psychologiques graves. Aider les victimes à retrouver leur autonomie, leur qualité de vie, leur confiance en les autres et en la vie représente souvent un énorme défi thérapeutique. Comment accompagner une victime de traumatisme, l’aider à apprivoiser certaines situations et l’amener à calmer des pensées souffrantes qui maintiennent sa détresse? Que faire pour favoriser une saine gestion du souvenir traumatique? Le guide spécialisé Comment aider les victimes souffrant de stress post-traumatique, rédigé par la professeure du Département de psychologie Pascale Brillon, est destiné aux personnes cliniciennes, soignantes et intervenantes qui travaillent auprès de victimes de traumatisme. Il présente de façon détaillée des stratégies thérapeutiques pouvant aider les personnes ayant vécu un événement traumatisant et dont les séquelles sont devenues chroniques, généralisées et incapacitantes. Le livre a été peaufiné au fil des nombreuses années d’expérience de son autrice comme clinicienne, superviseure et formatrice. Il propose de nombreux exemples de cas, des suggestions cliniques, des recommandations aux thérapeutes ainsi que des références sur les données de recherche. Publié aux Éditions de l’Homme.
Les plantes littéraires
«Comment faire pour mieux voir, mieux percevoir, mieux sentir le mouvement des plantes? Les fleurs ouvertes en plein soleil, puis fermées avant la pluie, le bout de branche enroulée autour de la clôture, les racines cherchant les sources d’eau sont tous des exemples quotidiens d’une mobilité végétale auxquels nous sommes restés longtemps aveugles», observent la professeure du Département d’études littéraires Rachel Bouvet et sa collègue de l’Université McGill Stéphanie Posthumus dans Mouvantes et émouvantes: les plantes à travers le récit. Et pourtant, rappellent-elles, les plantes bougent, se déplacent, se transforment, même si leurs mouvements sont souvent imperceptibles. Puisque les concepts issus des sciences botaniques ne permettent pas de décrire leur poéticité ou leur capacité à «faire monde» en nouant des relations avec d’autres organismes vivants et avec les éléments (sol, air, eau, soleil), ce collectif nous convie à chercher le végétal dans le texte littéraire en multipliant les angles d’approche et en privilégiant un regard décentré. On tente ainsi de montrer «que le texte littéraire ne se contente pas de mettre en relief la mobilité des plantes; il contribue lui-même à les mettre en mouvement au sein du récit et suscite par le fait même des émotions chez les lecteurs et lectrices.» Paru aux Presses de l’Université de Montréal.