Des membres du corps professoral rattachés à différents départements se sont réunis au Cœur des sciences, le 6 février, pour participer au lancement du Pôle institutionnel sur la santé mentale, organisé par le Service des partenariats et du soutien à l’innovation (SePSI). En créant ce nouveau pôle de recherche, l’UQAM s’engage à promouvoir le bien-être psychologique, social et émotionnel de la population, à miser sur une approche partenariale et transdisciplinaire, et à répondre aux multiples besoins en expertise des actrices et acteurs des milieux concernés.
L’activité de lancement a permis de présenter la mission, les objectifs et les thématiques de recherche du Pôle. Les chercheuses et chercheurs présents ont pu également échanger sur leurs travaux et leurs projets.
«Je suis ravi du lancement de ce Pôle sur la santé mentale qui met en lumière la richesse des expertises multidisciplinaires présentes à l’UQAM dont la combinaison favorisera l’émergence de données scientifiques, probantes et pertinentes, pour répondre aux enjeux traités», a souligné le vice-recteur à la Recherche, à la création et à la diffusion Christian Agbobli.
«Nous sommes très heureux au SePSI, en collaboration avec l’Institut Santé Société, les facultés et l’École, de développer un second pôle de recherche partenariale multidisciplinaire pour favoriser les collaborations qui répondent aux enjeux et besoins des partenaires sur le terrain», a déclaré le directeur du service Gabriel Goyette-Côté.
Croissance des enjeux de santé mentale
Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), les enjeux de santé mentale sont en augmentation à travers le monde, y compris au Québec, affectant les populations sans égard au sexe, à la culture, au revenu ou à la région. Une personne sur huit dans le monde est atteinte d’un trouble psychique et une sur quatre serait touchée par un trouble psychiatrique ou neurologique au cours de sa vie, souligne l’OMS. La récente pandémie a, par ailleurs, mis en lumière la vulnérabilité des personnes faisant face à des ressources publiques mises sous pression.
Les troubles de santé mentale ont des conséquences préoccupantes pour le monde du travail et le développement économique de la société québécoise. L’Enquête québécoise sur la santé de la population (2014-2015) rapportait que 19 % de travailleurs et travailleuses au Québec, âgés de 25 à 44 ans, se situaient à un niveau élevé sur l’échelle de détresse psychologique liée au travail.
Une approche écosystémique et inclusive
Le Pôle sur la santé mentale de l’UQAM stimulera la recherche partenariale en adoptant une approche inclusive et écosystémique autour des enjeux de prévention, d’intervention, de traitement et d’accès équitable aux soins, tout en favorisant le partage des connaissances et la participation sociale. Les activités du Pôle seront menées sur la base de la reconnaissance de la pluralité des profils neurocognitifs au sein de la société. Enfin, la communication de données scientifiques probantes et la formation de la relève étudiante et des personnes des milieux de pratique en santé mentale seront au cœur des moyens déployés.
À l’UQAM, quelque 80 chercheuses et chercheurs dédient leurs activités de recherche à la santé mentale. Le Centre de recherche et d’intervention sur le suicide, enjeux éthiques et pratiques de fin de vie (CRISE) et la Chaire de déficience intellectuelle et troubles du comportement (Chaire DITC), notamment, sont des références internationales.
Objectifs et thèmes de recherche
Le Pôle poursuivra plusieurs objectifs: favoriser un accès équitable aux services destinés à soutenir la santé mentale, soutenir la mise en place et le maintien de milieux de vie sains et inclusifs, et développer des outils de prévention ainsi que promouvoir l’intervention active.
Visant à répondre à de nouveaux besoins sociaux, les thématiques de recherche couvriront, entre autres, les conditions neurodéveloppementales, le contexte suicidaire, les troubles de la personnalité et du comportement, et les maladies neurodégénératives.
Les membres du Pôle développeront des pratiques innovantes dans divers domaines, tels que la santé mentale au travail, l’intervention artistique, le bien-être physique, la santé comportementale et la sexologie développementale. De nombreuses collaborations avec les milieux communautaires, scolaires et hospitaliers sont aussi à prévoir. Des liens existent déjà avec plusieurs ministères et au moins quatre Centres intégrés de santé et de services sociaux. Des regroupements, tels que la Fédération québécoise de l’autisme et le Regroupement des organismes spécialisés pour l’emploi des personnes handicapées, sont également des partenaires récurrents.
Retombées potentielles
Les travaux de recherche des membres du Pôle seront susceptibles d’avoir diverses retombées: identification et anticipation des besoins des milieux de vie structurants liés à la santé mentale; développement de programmes d’intervention, de prévention et de soutien clinique avec les acteurs du milieu au bénéfice des populations vulnérables; production d’outils d’aide à la décision pour les intervenants et organismes du milieu; amélioration des stratégies d’appropriation des innovations en recherche et reconnaissance de l’expertise de partenaires à titre de citoyens experts; création de mécanismes de veille des meilleures pratiques des acteurs du domaine de la santé mentale et préventive.
Les prochaines semaines seront consacrées à la mobilisation de la communauté professorale, à la nomination des membres de la direction scientifique du Pôle, à la formation de ses comités de gouvernance et à la mise en place des premières approches partenariales.