Voir plus
Voir moins

Lancement du Laboratoire d’analyses environnementales

La nouvelle plateforme collaborative offre des instruments scientifiques de pointe.

Par Pierre-Etienne Caza

29 avril 2024 à 15 h 29

L’Institut des sciences de l’environnement (ISE) ajoute une corde à son arc avec la création du Laboratoire d’analyses environnementales (LAE), dont le lancement officiel avait lieu le 26 avril dernier en présence du recteur Stéphane Pallage, de la vice-doyenne à la recherche de la Faculté des sciences Isabelle Marcotte, du directeur de l’ISE Claude Codjia, de membres et de partenaires de l’ISE.

«Depuis de nombreuses années, l’UQAM est aux premières loges de la recherche en sciences de l’environnement, se réjouit Stéphane Pallage. Avec son Institut des sciences de l’environnement, son Pôle sur la ville résiliente et ses nombreuses infrastructures de recherche, l’UQAM favorise l’expansion des connaissances pour aborder la complexité des défis de notre société. Grâce au LAE, l’Université pourra s’affirmer encore davantage comme lieu d’excellence dans ce domaine en réunissant les forces vives de l’analyse environnementale.»

Plusieurs professeures et professeurs se sont réunis pour concrétiser ce projet, parmi lesquels Maikel Rosabal, Violaine Ponsin, David Widory, David Dewez, Marie Larocque, Philippe Juneau et Marc Lucotte, «sans oublier l’inestimable contribution de Matthieu Moingt, fort de son expertise en analyse environnementale», indique Isabelle Marcotte, vice-doyenne à la recherche de la Faculté des sciences.

«Il y avait un besoin de personnel hautement qualifié pour entretenir les instruments de pointe nécessaires à leurs recherches et pour contribuer à la formation des étudiantes et étudiants passionnés par ce domaine, souligne la vice-doyenne. L’idée était de les réunir au sein d’une plateforme collaborative inspirée des modèles éprouvés de centres de recherche tels que le Géotop, NanoQAM ou le CERMO-FC.»

Le lancement s’est déroulé dans le cadre d’une journée consacrée au Colloque étudiant interdisciplinaire de l’ISE, au cours duquel les étudiantes et les étudiants en sciences de l’environnement ont présenté leurs projets de recherche. On y a souligné également le 50e anniversaire de la maîtrise en sciences de l’environnement.

Traçage des contaminants

Au cours des dernières années, les enjeux environnementaux comme la contamination de l’environnement par différents polluants chimiques ainsi que les pénuries d’eau ont fait l’objet d’une attention croissante dans les médias et dans la société en général. L’apparition de nouveaux contaminants dans les écosystèmes terrestres et aquatiques appelle au développement de nouvelles méthodes analytiques, plus poussées, afin de bien cerner les comportements biogéochimiques, les phénomènes de bioaccumulation et les effets de ces nouvelles substances sur les organismes vivants.

«Les chercheuses et chercheurs, étudiantes et étudiants en écotoxicologie, en géochimie, en biologie et en hydrologie de la Faculté des sciences ont besoin de moyens analytiques pour effectuer un meilleur traçage des contaminants et des flux d’eau dans l’environnement, tout en générant des données originales pour combler certaines lacunes dans les sciences environnementales, précise Maikel Rosabal, directeur du nouveau laboratoire et professeur au Département des sciences biologiques. Notre plateforme répond à ce besoin.»

«Le parc d’instruments du laboratoire permet d’offrir des services analytiques spécialisés à la fine pointe des connaissances, de développer de nouveaux types d’analyses selon les besoins des usagers et de fournir une formation et un encadrement optimaux aux étudiantes et étudiants ainsi qu’un accompagnement aux chercheuses et chercheurs dans le cadre de leurs projets de recherche», souligne le directeur analytique du LAE et professeur associé Matthieu Moingt.

Recherches à proximité de la Fonderie Horne, au lac Osisko et dans les terres agricoles

Le LAE compte des appareils de haute performance pour l’analyse chimique des contaminants. L’un de ces appareils, le ICP-QQQ, est le meilleur sur le marché pour le dosage des éléments traces métalliques, incluant les éléments critiques et stratégiques de terres rares et les éléments du groupe du platine. Le professeur Maikel Rosabal et ses étudiantes et étudiants s’en servent, par exemple, dans le cadre de projets de recherche sur la contamination métallique des écosystèmes, parmi lesquels des potagers urbains à proximité de la Fonderie Horne à Rouyn-Noranda. Un autre projet, une collaboration entre l’UQAT et l’UQAM au sein du LAE, porte sur la contamination passée et la présence d’éléments traces métalliques dans le lac Osisko, parmi les plus contaminés de la région.

Le professeur du Département des sciences de la Terre et de l’atmosphère Marc Lucotte et ses étudiantes et étudiants mènent pour leur part des projets sur les grandes cultures au Québec. Ils utilisent à cet égard deux autres appareils du LAE permettant d’effectuer des analyses de glyphosate et de son principal produit de dégradation dans différents contextes environnementaux: les sols agricoles, les sédiments, l’eau, ou même les organismes vivants.