Voir plus
Voir moins

Jeanne Leblanc, réalisatrice de la douceur

La chargée de cours et diplômée signe la nouvelle série Bellefleur, sur Crave.

Par Jean-François Ducharme

16 mai 2024 à 14 h 20

Les deux premiers épisodes de la série Bellefleur ont été diffusés le 16 mai dernier sur les ondes de Crave. Encensée par la critique pour sa douceur, sa bienveillance et ses personnages authentiques, la série propose un sujet rarement abordé dans les séries québécoises: l’amitié entre hommes et la masculinité positive. «C’est une série très différente, affirme la réalisatrice Jeanne Leblanc (B.A. communication, 2001), chargée de cours à l’École des médias, en plus d’y avoir fait ses études en cinéma. Les personnages peuvent être à la fois gris, blancs, noirs, drôles, joyeux et tristes, sans que ce soit toxique. On ne mise pas sur des antagonistes forts, mais plutôt sur la subtilité, la finesse et la délicatesse.»

Cette finesse se reflète dans tous les aspects de la série: la direction artistique, les images, la musique, les costumes, la mise en scène… «Le tournage des 10 épisodes a été à l’opposé de la pression, de la performance et du stress qui caractérisent habituellement le milieu des médias, souligne la réalisatrice. Sur le plateau, on pouvait sentir le respect et la douceur. Ce fut une grande partie de plaisir.»

«Le tournage des 10 épisodes a été à l’opposé de la pression, de la performance et du stress qui caractérisent habituellement le milieu des médias.»

Jeanne Leblanc

Diplômée et chargée de cours à l’École des médias

Jeanne Leblanc se considère choyée d’avoir dirigé une brochette d’acteurs et d’actrices de talent, qui inclut entre autres Guillaume Laurin, Marc-André Grondin, Sarah-Jeanne Labrosse et Guillaume Cyr. «Mon dada comme réalisatrice est le jeu d’acteur, confie-t-elle. J’aime faire les lectures en amont et rencontrer la distribution pour discuter de la façon de camper les personnages. Diriger des acteurs et des actrices de cette envergure m’a permis d’essayer de nouvelles choses et d’amener le jeu à un niveau encore plus haut.»

Les comédiens Guillaume Laurin et Guillaume Cyr incarnent respectivement Nicolas et Alex dans la série. Photo: Laurence Grandbois-Bernard
Une carrière en envol

Après sa sortie du bac en cinéma, en 2001, Jeanne Leblanc a commencé sa carrière en réalisant divers courts métrages de fiction, dont Une nuit avec toi (2011) et Carla en 10 secondes (2016). Ses deux premiers long métrages, Isla Blanca (2018) et Les nôtres (2019), ont remporté plusieurs prix, notamment au Gala Québec Cinéma, au Brooklyn Film Festival et au Sante Fe Independant Film Festival.

«Même si on reste dans une grammaire de l’image et du son, il y a une énorme différence entre réaliser un film, un vidéoclip et une série télé.»

Au cours des dernières années, elle s’est principalement consacrée à des séries télé comme 5e rang, Les yeux fermés et Transplant. Elle a aussi réalisé le vidéoclip de la chanson de Vincent Vallières Elle n’entend plus battre son cœur, qui met en vedette la comédienne Hélène Florent. «Même si on reste dans une grammaire de l’image et du son, il y a une énorme différence entre réaliser un film, un vidéoclip et une série télé, dit-elle. C’est un peu comme un auteur qui écrit un poème, une nouvelle ou un roman: le rythme, le débit et les courbes du récit diffèrent grandement.»

Après le feu roulant des dernières années, la réalisatrice profitera d’un été moins chargé, une première depuis très longtemps. «J’ai bien hâte de prendre du recul et de renouer avec l’écriture scénaristique, qui est aussi l’une de mes passions», conclut-elle.