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Esther Trépanier nous a quittés

La professeure émérite du Département d’histoire de l’art était aussi une commissaire d’expositions réputée.

Par Marie-Claude Bourdon

5 mars 2024 à 16 h 19

Esther Trépanier (B.sp. philosophie, 1973; M.A. études des arts, 1984), professeure émérite du Département d’histoire de l’art, où elle a enseigné de 1981 à 2020, est décédée le 4 mars dernier. L’historienne de l’art était aussi une commissaire d’expositions réputée. Par ses travaux, elle a contribué à révéler des trésors cachés du patrimoine pictural québécois, œuvres de femmes artistes ou de peintres plus ou moins oubliés des premières décennies du 20e siècle. Ses expositions sur le peintre de la modernité industrielle Adrien Hébert (1992), sur le paysage au Québec des années 1910 à 1930 (1997), sur les peintres juifs montréalais dans les années 1930 et 1940 (2008) et sur les femmes artistes du 20e siècle (2009), entre autres, ont permis aux d’amateurs d’art de découvrir ou redécouvrir de magnifiques tableaux.

Ses expositions ont été présentées dans les grands musées québécois, principalement le Musée national des beaux-arts du Québec, qu’elle a dirigé de 2008 à 2011, prenant une pause de l’enseignement, mais aussi le Musée McCord et le Musée d’art de Joliette, où elle a organisé une dernière exposition, en 2022, sur l’abstraction au Québec dans les années 1940, avant l’arrivée des automatistes.

Détentrice d’un doctorat en histoire de l’art de l’Université de Paris I, d’une maîtrise en études des arts de l’UQAM et d’une autre en philosophie de l’Université de Paris VIII ainsi que d’une scolarité de doctorat en sociologie à l’Université de Paris VIII, Esther Trépanier est l’auteure de plusieurs catalogues et ouvrages sur l’art, dont Peinture et modernité au Québec, 1919-1939 (Nota Bene, 1999), qui a reçu le prix Raymond-Klibansky 1999-2000 de la Fédération canadienne des sciences humaines et sociales. Elle a mené des recherches sur la représentation de la ville (surtout de Montréal), sur la réception des œuvres d’art dans les premières décennies du 20e siècle et sur l’avènement d’une première modernité en peinture qui a précédé, au Québec, celle du Refus global et des automatistes.

Esther Trépanier, qui a dirigé l’École supérieure de mode de l’ESG UQAM de 2000 à 2007, était également passionnée par la mode. Ses recherches sur le sujet ont donné lieu à un ouvrage, Mode et apparence dans l’art québécois, 1880-1945 (PUQ, 2012), et à une exposition au MNBAQ. Elles lui ont aussi inspiré un essai sur la mode dans trois romans québécois du 20e siècle, La mode sauvera-t-elle Cendrillon ? (PUM, 2023).

La professeure était membre de la Société royale du Canada et avait reçu le titre de Chevalière de l’Ordre des arts et des lettres de la France.