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Dans une galaxie… près de l’UQAM!

La série culte Dans une galaxie près de chez vous a été écrite à la cafétéria du pavillon Hubert-Aquin, racontent ses auteurs dans une série documentaire.

Par Pierre-Etienne Caza

23 mai 2024 à 8 h 43

Diffusée entre 1999 et 2001 à Canal Famille, Dans une galaxie près de chez vous est rapidement devenue une émission culte au Québec. Afin de souligner le 25e anniversaire de sa mise en ondes, la plateforme Crave propose ces jours-ci une série documentaire intitulée Dans une galaxie près de chez vous: 25 ans de mission, réalisée par le diplômé Étienne Fournier (B.A. communication/cinéma, 2003).

Animée par l’humoriste et comédien Matthieu Pepper, la série documentaire réunit tous les membres d’équipage du célèbre vaisseau spatial Romano Fafard, parmi lesquels le comédien Réal Bossé (B.A. art dramatique, 1991) et la comédienne Sylvie Moreau (B.A. art dramatique, 1991). Les trois épisodes sont riches en anecdotes sur l’écriture, la production et le tournage de l’émission dont tous les jeunes de l’époque se rappellent.

Pierre-Yves Bernard et Claude Legault ont écrit Dans une galaxie près de chez vous à la cafétéria de l'UQAM. Photo: Crave

Dès les premières images tournées au pavillon Hubert-Aquin, on apprend que ses deux auteurs, Pierre-Yves Bernard et Claude Legault, ont écrit leur série à la cafétéria de l’UQAM. Aucun des deux n’y étudiait à l’époque, mais le lieu était un point de rassemblement convivial à proximité d’un métro. «Quand j’ai appris qu’ils n’avaient pas étudié à l’UQAM, j’ai trouvé ça très drôle et absurde… à l’image de la série, observe le réalisateur Étienne Fournier. Mais ce n’est pas un hasard, car l’UQAM est synonyme de créativité. J’en conserve moi-même des souvenirs impérissables: tout était possible, les contraintes créatives n’existaient pas et nous enchaînions les projets à un rythme effréné. Pas surprenant que Pierre-Yves et Claude aient voulu s’y installer pour absorber cette énergie et s’en imprégner!»

Le comportement des fans expliqué

La professeure du Département de communication sociale et publique Mélanie Millette apparaît dans le troisième épisode de la série documentaire afin d’expliquer l’engouement de ceux et celles qui vouent un véritable culte à Dans une galaxie près de chez vous. Une ferveur qui n’est pas sans rappeler celle que suscite la saga américaine Star Wars.

En fait, peu importe l’objet culturel – on peut adorer une série télé, l’œuvre de Taylor Swift ou les Canadiens de Montréal – les fans («qui ne sont pas de simples admirateurs ou des personnes qui aiment un peu», précise Mélanie Millette), se caractérisent par au moins deux dimensions: un engagement passionné envers l’objet de leur ferveur ou envers ses personnages, et une connaissance experte dudit objet. «Par exemple, ils vont visionner plusieurs fois les épisodes, apprendre certains passages par cœur, retenir les noms des personnages secondaires, des inventions ou des planètes, mémoriser les dates marquantes et s’intéresser au processus de production.»

Certaines personnes collectionnent ou modélisent sur ordinateur les vaisseaux de Star Wars dans leur temps libres, illustre Mélanie Millette. Dans le documentaire, l’animateur rencontre justement un fan qui a reproduit le Romano Fafard à l’écran. «Plus un fan est investi, plus la dimension experte tend à prendre de l’ampleur», ajoute la professeure.

Même si la série ou la saison de son club préféré est terminée, le fan poursuit son engagement sous différentes formes. «On échange entre fans dans des événements, comme le Comiccon, ou dans des forums en ligne, illustre Mélanie Millette. Certaines personnes collectionnent des objets, analysent les épisodes de leur série préférée (ou les paroles des chansons de leur artiste préféré). Les fans de Dans une galaxie près de chez vous ont créé un groupe Facebook et les plus motivés ont profité du lancement du documentaire pour venir rencontrer les acteurs et les actrices.»

De néophyte à expert!

Anecdote plutôt inusitée: Étienne Fournier n’avait jamais regardé un épisode de la série avant l’été 2023. «Ma conjointe était en vacances avec les enfants et ils sont tombés sur des reprises diffusées sur Unis TV, raconte le réalisateur. Elle m’a appelé pour me dire que nos deux enfants, de 6 et 9 ans, avaient instantanément été accrochés. Ils étaient même rendus obsédés par la série et ils planifiaient dévorer tous les épisodes à leur retour.»

Trois jours plus tard, la productrice Caroline Lavoie l’approchait pour réaliser la série documentaire. «J’ai pris ça comme un signe de la vie», observe Étienne Fournier. Un mois plus tard, il avait visionné les 65 épisodes de la série, le making of, les deux films, tous les extras DVD et toutes les entrevues qu’il avait pu trouver sur le web. «Dans les mois suivants, j’ai revu tous les épisodes une deuxième fois avec les enfants, puis une troisième, une quatrième et même une cinquième fois pendant la production et le montage. Je suis désormais incollable sur la série!», conclut-il.

Du montage à la réalisation

Après avoir obtenu son diplôme, Étienne Fournier a fait ses premières armes comme monteur sur des téléréalités des années 2000 et 2010 comme Loft Story, Occupation Double, Les Chefs et La Voix. Il est passé graduellement à la réalisation à partir de 2010, entre le magazine (Station Potluck, Savourer, Sucré Salé), le documentaire (La vie secrète des animaux, Les 5 saisons de Louis-José Houde) et la téléréalité (Le Restaurant).

Il termine actuellement le tournage de La vie secrète des animaux marins, qui sera en ondes sur la chaîne Explora l’automne prochain. «Je suis également en charge de toutes les expériences hors studio du jeu questionnaire scientifique Génial! diffusé à Télé-Québec, ajoute-t-il. Il s’agit de leur 15e saison et de ma cinquième avec l’équipe. On fait exploser des trucs, on visite des mines, on découvre des technologies surprenantes. On ne s’ennuie jamais!» Il travaille également à la préproduction d’une nouvelle compétition de téléréalité intitulée Les bricoleurs du dimanche: la compétition qui sera diffusée sur CASA cet automne.