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Course au décanat de la Faculté des sciences de l’éducation

Annie Dubeau et Martin Riopel rencontrent la communauté universitaire.

Par Pierre-Etienne Caza

14 mars 2024 à 10 h 57

La vice-doyenne aux études de la Faculté des sciences de l’éducation Annie Dubeau et le professeur du Département de didactique Martin Riopel briguent le poste de doyenne ou doyen de la Faculté des sciences de l’éducation. La candidate et le candidat étaient invités à présenter leur programme à la communauté universitaire, le 13 mars dernier.

Le vice-recteur à la Vie académique Jean-Christian Pleau a commencé la séance en expliquant les prochaines étapes du processus de désignation de la doyenne ou du doyen, avant de céder la parole à la candidate.

Annie Dubeau
Photo: Émilie Tournevache

Professeure au Département d’éducation et formation spécialisées depuis 2010, Annie Dubeau dirige un groupe de recherche dont les travaux visent à comprendre les facteurs influençant la qualité du cheminement scolaire de personnes qui ont suivi ou qui suivent une formation professionnelle. Elle a occupé les fonctions de directrice de département et de directrice de programme avant sa nomination à titre de vice-doyenne aux études l’an dernier. «J’aime me rendre disponible, j’aime rendre service, j’aime m’impliquer dans les projets de la Faculté et j’apprécie vraiment le travail en équipe», souligne celle qui se présente comme une gestionnaire à l’écoute des gens, rassembleuse, capable d’analyser les problématiques et de proposer des solutions pragmatiques et rigoureuses.

«Nous sommes dans une grande période de bouleversements et il faut saisir les occasions qui se présentent pour développer et promouvoir notre mission facultaire de recherche, d’enseignement et de service à la collectivité», affirme Annie Dubeau. La pénurie de main-d’œuvre, qui contribue à la baisse des effectifs étudiants, fait partie de ces grands bouleversements, estime-t-elle. «Le gouvernement procède à une déréglementation de l’accès à certaines professions, notamment celle d’enseignante et d’enseignant. Nos personnes étudiantes sont donc sollicitées pour faire de la suppléance dans les écoles. Quant aux travailleuses et travailleurs déjà en poste dans les écoles, ils sont submergés de travail, ce qui leur laisse peu de temps pour venir faire de la formation continue, analyse-t-elle. Ensemble, nous devons trouver des solutions pour favoriser la conciliation travail-famille-études dans le but d’encourager le recrutement et la persévérance dans nos programmes.»

La mission première de la Faculté des sciences de l’éducation est de former des personnes étudiantes, des citoyennes et citoyens instruits et conscients de leur responsabilité sociale, note Annie Dubeau. «Nos personnes diplômées apportent beaucoup à la société et elles auront l’occasion d’influencer des milliers de personnes durant leur carrière, de l’enfance à l’âge adulte en passant par l’adolescence. Nous avons toutes et tous un rôle à jouer dans la formation de ces futurs professionnels, professionnelles, chercheurs et chercheuses en éducation.» En ce sens, la pédagogie au premier, deuxième et troisième cycle doit être orientée vers le développement de la pensée critique et vers la compréhension des valeurs qui guident notre société, observe-t-elle.

Annie Dubeau se réjouit de l’augmentation marquée du nombre de subventions obtenues au cours des dernières années par les chercheuses et chercheurs de la Faculté. «Nous avons plusieurs unités facultaires – centres de recherche, chaires, observatoires, laboratoires – qui contribuent activement au développement de la recherche en éducation. Le rôle de la Faculté est de soutenir ces efforts de recherche et de rendre les résultats accessibles au plus grand nombre, notamment par le biais de la formation continue, car je suis persuadée que chaque recherche peut contribuer à produire des connaissances essentielles à l’avancement de notre société.»

La vice-doyenne aux études assure qu’elle sera disponible et dévouée envers les directions de programmes et les départements. «Il faut s’assurer que les services appuient principalement les actions de ces derniers en veillant à soutenir concrètement les promoteurs de projets. Pour y arriver, la Faculté doit faciliter le travail du personnel administratif», dit-elle.

Annie Dubeau se dit préoccupée par les enjeux de recrutement. «Nos personnes diplômées sont nos meilleures ambassadrices, car elles parlent positivement de leur programme et elles sont attachées à la Faculté, observe-t-elle. Il faut continuer de les mettre de l’avant.» Elle estime qu’il faut également rejoindre les parents, qui sont fortement impliqués dans les choix de carrière de leurs enfants.

La candidate affirme que toutes et tous, à la Faculté des sciences de l’éducation, méritent un environnement d’études, de travail et de recherche dynamique et stimulant. «Je rêve d’un hall d’accueil animé et investi dans notre pavillon. Il faut y tenir des activités variées pour animer cet endroit», conclut-elle.

Martin Riopel
Photo: Émilie Tournevache

Professeur au Département de didactique depuis 2005, Martin Riopel possède une formation scientifique en physique et en astronomie qui l’a amené à travailler dans plusieurs équipes, dont celle qui a conçu l’un des éléments canadiens sur le télescope James Webb. «J’en suis fier et je vous le mentionne, car à travers ce parcours au bac et à la maîtrise, j’ai appris à travailler dans de grandes équipes. J’y ai appris qu’il est impossible de faire avancer les choses si on ne collabore pas, et c’est ce que je fais depuis que je suis à l’UQAM.»

Martin Riopel dit avoir appris les rudiments du métier d’enseignant au niveau collégial, où il a enseigné la science pendant 15 ans, tout en complétant une maîtrise et un doctorat en éducation. En arrivant à l’UQAM, il s’est investi au sein du Conseil académique de la Faculté pendant six ans. «La Faculté venait d’être créée et les tensions et enjeux m’ont permis de cerner rapidement le fonctionnement de notre institution.» Délégué syndical, il a traversé la période houleuse de l’Îlot Voyageur et a été représentant au conseil exécutif syndical. «Deux de mes collègues autour de la table à cette époque sont aujourd’hui doyens à l’UQAM, observe-t-il. Et les quatre autres doyennes et doyens, j’ai appris à les connaître au fil des ans.»

Martin Riopel a été impliqué dans la création du Département de didactique, un moment délicat, car un nouveau département se joignait à la Faculté des sciences de l’éducation (celui de didactique des langues) et un autre la quittait pour la Faculté des sciences (devenant le Département des sciences de l’activité physique). «Il a fallu négocier pour mener cette opération et nous avons réussi à le faire de belle façon», dit-il.

De 2017 à 2023, il a occupé le poste de vice-doyen à la recherche. «J’ai accompagné une foule de projets, élargissant ainsi ma vision de ce qui se fait à la Faculté en recherche. C’est une période durant laquelle nous avons triplé nos subventions du CRSH et le nombre de chaires a augmenté.»

Martin Riopel lance trois propositions susceptibles de lancer des discussions, rappelant une remarque du recteur Stéphane Pallage à l’effet qu’un plan stratégique doit présenter deux ou trois idées sur lesquelles les gens se sont entendus, être succinct et facilement explicable. «C’est dans cet esprit que je propose des idées qui feront une différence pour nous, insiste-t-il. Il y a plusieurs dossiers importants dont il faut s’occuper, qui sont le propre de toutes les universités, mais il faut aussi trouver des idées qui nous font avancer comme Faculté.»

Son premier projet concerne la révision des programmes, déjà amorcée. «Il faut pouvoir mettre en place des programmes ou réviser des programmes qui s’inscriront dans la durée. Je trouve également intéressante l’idée d’introduire davantage la recherche dans les cours au choix. Cela peut inspirer des carrières chez nos étudiantes et étudiants. Une autre idée: la création de programmes gigognes, plus faciles à modifier et à réviser par la suite.»

Son deuxième projet vise le réaménagement du pavillon Paul-Gérin-Lajoie (N). «C’est un projet que j’ai porté et parrainé à l’époque avec la doyenne Monique Brodeur. J’y crois, car nous avons déserté nos espaces au cours des dernières années. Il faut retrouver le goût d’habiter notre pavillon.»

Finalement, Martin Riopel aimerait créer des partenariats de proximité durables avec une école. «Il y a déjà quelques projets existants, mais cela se fait à la pièce dans différentes écoles, ici ou à l’étranger. Il faut poursuivre en ce sens, certes, mais nous pourrions également nous associer à une école en particulier afin que nos stagiaires puissent s’y former, nos projets de recherche s’y déployer. Nous pourrions aussi y développer des projets spontanés», conclut-il.

Période de scrutin

La campagne d’information se poursuit jusqu’au 20 mars. Le scrutin pour la désignation de la doyenne, du doyen se déroulera à compter de 10 h, le 14 mars, jusqu’à 15 h, le 20 mars, par l’entremise du système Omnivox. Après l’examen des résultats de la consultation, le Comité de sélection, présidé par le vice-recteur à la Vie académique Jean-Christian Pleau, formulera une recommandation au Conseil académique de la Faculté des sciences de l’éducation, lequel fera sa recommandation à la Commission des études. Celle-ci recommandera finalement la nomination de la personne désignée au Conseil d’administration, qui déterminera sa date d’entrée en fonction.

La nouvelle doyenne ou le nouveau doyen succédera au doyen Jean Bélanger, en poste depuis le 1er juin 2019.

Lettres de présentation et curriculum vitæ

On peut consulter la lettre de présentation, le curriculum vitæ et les communiqués facultaires d’Annie Dubeau et de Martin Riopel sur le site du Secrétariat des instances, sous l’onglet «Consultations en cours».

On peut voir ou revoir leur présentation publique sous le même onglet (ce lien sera désactivé à la suite de la période de consultation).