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Enseigner l’ostéopathie à l’université

Un colloque invite à réfléchir aux stratégies pédagogiques et à la place de cette nouvelle discipline universitaire.

Série

Acfas 2024

Par Jean-François Ducharme

14 mai 2024 à 10 h 09

L’automne prochain, l’UQAM deviendra la première université québécoise à offrir des programmes en ostéopathie. Ces programmes répondent à une forte demande, tant chez le public (plus de deux millions d’actes ostéopathiques sont pratiqués chaque année et près du tiers de la population adulte a déjà eu recours à un traitement) que dans la communauté ostéopathique. «Une centaine d’ostéopathes en exercice ont déposé une demande d’admission à l’un des programmes depuis leur création en février dernier», se réjouit le professeur associé du Département des sciences de l’activité physique François Lalonde.

Comme dans toutes les disciplines de la santé, la recherche et les données probantes sont des pierres angulaires pour assurer la crédibilité et l’évolution d’une profession. Le colloque L’ostéopathie: l’enseignement d’une future discipline universitaire (17 mai) a pour objectif d’inviter la communauté ostéopathique – cliniciens, formateurs, personnel des écoles privées et des associations d’ostéopathie – à entamer un processus de réflexion quant à la place que pourrait occuper l’ostéopathie dans le système universitaire ainsi qu’aux meilleures stratégies pédagogiques pour enseigner l’ostéopathie à l’université. «Nous voulons faire évoluer les manières d’enseigner», mentionne François Lalonde, qui organise le colloque avec son collègue Alain Steve Comtois, l’étudiante à la maîtrise en sciences de l’activité physique Maude Cavanagh et les ostéopathes Anaïs Beaupré et David Trottier. «Notre but est d’offrir des cours novateurs, qui ne seront pas redondants par rapport à la formation donnée dans les écoles privées.»

La pratique de l’ostéopathie n’est pas encore légalement encadrée au Québec. En avril dernier, la ministre responsable de l’application des lois professionnelles, Sonia LeBel, a mentionné que le gouvernement attendait la mise sur pied d’un programme complet de formation universitaire en ostéopathie avant d’approuver la création d’un ordre professionnel des ostéopathes ou leur intégration à un ordre existant. «Nous travaillons à la création d’un continuum baccalauréat-maîtrise, une formation complète de 3100 heures similaire à ce que l’on voit en physiothérapie ou en ergothérapie, affirme le professeur associé. Les travaux vont bon train. Nous pourrons présenter un projet au Bureau de coopération interuniversitaire bientôt.»

Des conférences, des sessions d’affiches et deux groupes de discussion sont au programme du colloque. «Les échanges dans ces activités alimenteront justement notre réflexion sur la création du baccalauréat et de la maîtrise», conclut François Lalonde.