Le mois de février souligne chaque année le Mois de l’histoire des Noirs. Il s’agit d’une invitation à connaître et à reconnaître la contribution des communautés et des personnes noires au Québec et au Canada. Cette année, le Mois de l’histoire des Noirs a pour thème Plusieurs nuances, Une Histoire.
Au Département de science politique, le professeur Issiaka Mandé a lancé une invitation aux personnes intéressées à organiser des activités afin de souligner l’occasion. Ces événements se dérouleront tout au long du mois de février.
13 février, de 17 h à 19 h, à la salle des Boiseries (J-2805)
Discussion autour de l’ouvrage Le Contrat racial (Mémoire d’encrier, 2023) du philosophe Charles W. Mills, avec son traducteur, Aly Ndiaye alias Webster. La rencontre sera animée par le professeur Francis Dupuis-Déri.
Publié originalement en 1997 aux États-Unis, Le contrat racial expose les failles du contrat social, qui est avant tout un contrat racial. Celui-ci a façonné le système de domination européenne, qui fait exister les Blancs et les Blanches en tant que personnes à part entière et les non-Blancs et non-Blanches en tant que sous-personnes. Charles W. Mills place la justice raciale au centre de ses analyses. Réfutant l’idée du contrat social, Mills évoque plutôt le contrat racial où l’ordre racial crée les assises de nos sociétés, la reconduction des privilèges et la domination. La présente édition a bénéficié d’une nouvelle préface de l’auteur, rédigée à l’occasion du 25e anniversaire de la parution du livre.
Francis-Dupuis Déri avait publié l’an dernier un entretien portant sur cet ouvrage avec Aly Ndiaye, alias Webster.
15 février, de 12 h 30 à 14 h, au local R-3540
Table ronde: «Qualité de vie des Noirs dans les villes: que nous dit la littérature?»
Cette table ronde réunira le chargé de cours du Département de science politique Mohammed Younouss, la doctorante en droit Madoussou Fofana ainsi que Suzanne Thérèse Ndjoke Ndombi, le temps d’une discussion autour du projet Mitacs visant à comprendre la complexité des enjeux et des tendances liés à la qualité de vie et au bien-être des communautés noires dans les villes, tant à l’échelle nord-américaine qu’internationale.
16 février, de 9 h 30 à 11 h, au local R-3540
Conférence de James Lamare: «L’Afrique et sa diaspora: les Haïtiens en Afrique»
Le pôle afro-caribéen de la diaspora noire se retrouve aujourd’hui intercalé entre l’héritage colonial et l’héritage africain. La réalité socioculturelle d’Haïti illustre ces tiraillements qui, malgré tout, demeurent incapables d’éteindre l’amour de l’Afrique en l’Haïtien. Comment expliquer cette survivance de l’africophilie haïtienne? Quel est l’état des rapports entre les Haïtiens et l’Afrique? Le conférencier James Lamare, enseignant à l’Université Sainte-Anne, en Nouvelle-Écosse, répondra à ces questions en radiographiant la littérature haïtienne et l’histoire des Haïtiens en Afrique.
22 février, de 17 à 19 h, à la salle des Boiseries (J-2805)
Table ronde : «Être étudiant-e international-e afrodescendant-e à l’UQAM»
Les participantes et participants à cet événement sont à confirmer.
23 février, de 9 h 30 à 11 h, au local R-3540
Conférence de Willy Jackson: «Le panafricanisme et sa dimension internationale»
L’auteur Willy Jackson présentera son ouvrage Le panafricanisme, entre politique et droit, paru en 2023 aux éditions L’Harmattan. Ce livre confronte le panafricanisme avec le système de normes juridiques qui l’encadre. Notion indéterminée dans la théorie juridique et la doctrine politique ainsi que dans ses trajectoires historiques, le panafricanisme entretient des rapports contrastés avec le droit international. Les conquêtes du mouvement panafricain ont été obtenues par affranchissement de ce droit de la domination forgé en Occident. L’horizon d’une émancipation panafricaine collective reste, cependant, obstrué par les contradictions propres au panafricanisme. Le concept de souveraineté est, à cet égard, un obstacle à la réalisation d’une communauté politique supranationale. Partant de ce constat, Willy Jackson explique que la refondation du panafricanisme passe nécessairement par une meilleure articulation du droit et du politique.
27 février, de 12 h 30 à 14 h, au local R-3490
Atelier: «Transitions politiques et l’écriture des constitutions en Afrique Subsaharienne: critique de l’écriture multilatérale pour un retour à l’ordre constitutionnel»
Le postdoctorant Adamou Weye coordonne un atelier au cours duquel il défendra l’hypothèse selon laquelle l’écriture des Constitutions en période de transition en Afrique subsaharienne oscille au gré des configurations sociopolitiques, des enjeux et jeux d’acteurs, entre surenchérissement du droit et ruses avec le droit. Dans la première partie, il sera question de rendre compte des dynamiques sociopolitiques, des enjeux et jeux d’acteurs dans l’écriture des Constitutions pour un retour à l’ordre constitutionnel.
Dans la seconde partie, il s’agira de déconstruire l’écriture multilatérale des Constitutions et mettre en lumière les microstratégies des gouvernants de transition façonnant le droit à leur convenance.
28 février, de 9 h 30 à 17 h, à la salle des Boiseries (J-2805)
Journée d’étude: «Frantz Fanon sur les traces d’une pensée indocile»
Depuis la fin des années 1990, l’œuvre de Frantz Fanon suscite un vif intérêt dans le monde académique. Elle constitue désormais une référence centrale des études postcoloniales, afro-américaines ainsi que des théories critiques de la race aux États-Unis et en Europe. En parallèle à cette réception universitaire, Fanon connait aussi un devenir politique. Il s’inscrit dans l’histoire des luttes et des combats du Sud global.
Les «leçons de Fanon» s’arriment ainsi à un effort collectif pour dépasser les contradictions liées à la situation coloniale qui a nourri cette théorie. Indocile par son origine, la pensée fanonienne sous-tend d’innombrables questionnements autant du point de vue militant qu’universitaire.
Organisée par le Centre d’étude en pensée politique (CEPP) de l’UQAM, cette journée d’étude propose de faire un retour sur l’actualité de Frantz Fanon. Elle permettra ainsi d’explorer les trajectoires, les appropriations et les transferts politiques et académiques de sa pensée.
Le vice-recteur à la Recherche, à la création et à la diffusion Christian Agbobli participera à la séance de clôture de cet événement.