Plusieurs produits cosmétiques – shampoings, revitalisants, colorations, vernis, maquillage – contiennent des molécules synthétiques qui perturbent le système endocrinien et présentent des risques pour la santé des personnes qui les utilisent. Afin d’évaluer l’exposition aux perturbateurs endocriniens et de déterminer les effets de ces perturbateurs sur le risque de cancer, les fonctions reproductrices et la santé de la descendance, une équipe de recherche recrute 500 femmes qui offrent des soins personnels dans les salons de coiffure, esthétiques et manucure.
Cette étude, à laquelle collaborent Mathieu Philibert, professeur au Département de sexologie, et Johanne Saint-Charles, professeure au Département de communication sociale et publique, est dirigée par la chercheuse Isabelle Plante de l’Institut national de la recherche scientifique. Financée par l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail, l’étude est également réalisée en collaboration avec Santé Canada.
Le projet s’appuie sur deux collectes de données. Mathieu Philibert et Johanne Saint-Charles sont responsables de la première, qui consiste à mener une enquête (sous la forme d’un questionnaire en ligne) auprès de femmes travaillant dans les professions liées aux soins personnels, mais aussi de femmes ayant d’autres professions – enseignantes, commis de bureau – pour constituer un groupe témoin. «L’enquête évalue leurs connaissances en matière de perturbateurs endocriniens et vis-à-vis de leur propre exposition, leur utilisation de produits cosmétiques et de soins capillaires, leur santé générale et leur histoire reproductive», souligne Mathieu Philibert. «Notre expertise est sollicitée dans ce projet en regard de la prise en compte, dans l’analyse, des inégalités sociales dans l’exposition», ajoute Johanne Saint-Charles.
La deuxième collecte de données sera faite parmi les participantes à l’enquête. Des volontaires seront recrutées afin d’obtenir un échantillon d’urine qui permettra d’évaluer, en laboratoire, les effets toxiques des perturbateurs endocriniens.
Les personnes intéressées à participer à l’étude doivent remplir le questionnaire en ligne.