Plus de 200 travailleurs humanitaires ont été tués dans les sept premiers mois de la guerre à Gaza. Pour les organisations humanitaires, la situation n’est guère meilleure en Ukraine, au Soudan ou en Haïti. «On observe des violations quotidiennes de la Convention de Genève et du droit international, déplore François Audet, professeur au Département de management de l’ESG UQAM et directeur de l’Observatoire canadien sur les crises et l’action humanitaires (OCCAH). Les populations civiles sont prises en otage et les organisations humanitaires ont de moins en moins d’accès pour faire leur travail.»
Afin de réfléchir aux défis auxquels sont confrontées les organisations humanitaires, l’OCCAH organise la journée Prospectives de l’humanitaire et du développement international, le 31 mai prochain, de 9 h à 16 h. Plusieurs activités sont au programme de la journée, entre autres un panel réunissant la sommité internationale en droit humanitaire Philippe Ryfman, la directrice générale de Médecins du Monde Canada Nadja Pollaert et la directrice générale d’Oxfam-Québec Béatrice Vaugrante.
«Les enjeux migratoires et la crise climatique vont compliquer le travail des organisations humanitaires au cours des prochaines décennies, s’inquiète le directeur de l’Observatoire. On estime que de 20 à 30 millions de personnes sont en déplacement, et ça continuera d’augmenter, surtout si des états insulaires sont appelés à disparaître sous la montée des eaux.»
Cette journée de réflexion s’inscrit dans le cadre du 15e anniversaire de l’OCCAH. Fondé en 2009, l’Observatoire, qui regroupe près de 80 chercheuses et chercheurs du Québec, du Canada et de l’international, vise à arrimer la recherche, les communautés de pratique et le politique autour des enjeux liés à l’action humanitaire et la gestion de crises. «Notre programme de formation en gestion intégrée des risques et de la sécurité, que nous développons depuis 2016, a acquis une réputation internationale dans le domaine», souligne François Audet.
Gestion de projets internationaux avec les Suds
Plusieurs membres de l’OCCAH, dont François Audet et ses collègues du Département de management Marie-Pierre Leroux et Caroline Coulombe, organisent le premier colloque sur les pratiques responsables de gestion de projets internationaux avec les Suds, les 29 et 30 mai prochains, à l’UQAM. Le colloque, qui vise à établir une justice plus inclusive, propose de mettre en lumière des pratiques innovantes qui favorisent la co-création des connaissances dites indigènes ou endogènes dans le cadre de l’aide publique au développement.
Par ailleurs, l’UQAM offrira un nouveau microprogramme de deuxième cycle en gestion critique de projets internationaux à compter de l’automne 2024. Créé par François Audet et sa collègue Olga Navarro-Flores, le microprogramme vise à renforcer les compétences cruciales pour la conduite de projets internationaux, particulièrement ceux financés par l’aide publique au développement. Il est possible de faire une demande d’admission à ce programme avant le 1er juin pour l’automne 2024 ou avant le 1er octobre pour l’hiver 2025.