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Visite d’une mine au Saguenay

Les étudiantes et étudiants en sciences de la Terre et de l’atmosphère visitent la mine Niobec, l’une des trois seules mines de niobium au monde.

Par Pierre-Etienne Caza

3 avril 2023 à 10 h 16

Un groupe d’étudiantes et d’étudiants en sciences de la Terre et de l’atmosphère a eu la chance de visiter le 16 mars dernier la mine Niobec située à Saint-Honoré, au Saguenay. «La mine produit du niobium (Nb), une substance métallique dont on entend peu parler, mais qui sert à la fabrication des alliages d’acier que l’on retrouve partout, notamment dans la structure des édifices et des ponts, dans les voitures, dans les moteurs d’avions et dans les appareils d’imagerie médicale», indique le doctorant en sciences de la Terre et de l’atmosphère Florent Bigot, qui a participé à la visite.

Ce sont les chapitres étudiants de la Society of Economic Geologists de l’UQAM et de l’Université McGill qui ont organisé cette visite spéciale, puisqu’il n’existe que trois mines de niobium sur la planète, deux au Brésil, qui fournissent près de 90 % de la production mondiale, et une au Québec, qui en fournit près de 10 %. «La mine de Saint-Honoré est la seule qui soit souterraine, les autres étant des mines de surface», précise Florent Bigot. Ouverte depuis 1976, la mine Niobec appartient à Magris Resources.

En raison de leurs propriétés uniques, les minéraux comme le niobium, mais aussi le cuivre, le graphite, le zinc, le cobalt, le nickel, le titane et le lithium, dont regorge le sous-sol québécois, sont de plus en plus convoités, notamment dans le secteur des hautes technologies. Voilà pourquoi tous ces minéraux sont identifiés comme étant des minéraux critiques et stratégiques par le ministère des Ressources naturelles et des forêts du Québec. «On entend beaucoup parler du lithium depuis quelques mois, mais assez peu des autres minéraux. Notre visite constituait donc une occasion d’en apprendre davantage sur l’extraction du niobium», souligne le doctorant.

Quatre heures sous terre

Arrivés la veille au Saguenay, les étudiantes et étudiants de l’UQAM et de McGill étaient attendus à la mine Niobec à 7 h du matin. Ils étaient accompagnés par les professeurs Stéphane De Souza (UQAM) et Anthony E. William Jones (McGill) ainsi que la chercheuse Olga Vasyukova (McGill). «Après avoir enfilé la tenue de rigueur et écouté les consignes de sécurité, nous sommes descendus dans la mine, à une profondeur se situant entre 400 et 600 mètres, raconte Florent Bigot. Il s’agissait d’une première descente souterraine pour plusieurs membres du groupe.»

Photo: chapitres étudiants SEG-UQAM et McGill

Dans l’une des galeries, les étudiantes et étudiants ont pu observer de près la minéralisation en niobium. «Le gisement se trouve dans une carbonatite, une roche magmatique intrusive principalement composée de carbonates, explique le doctorant. Le niobium se situe principalement dans le pyrochlore, un oxyde de niobium, de calcium et de sodium. Nous avons pu nous familiariser avec les caractéristiques minéralogiques et structurales de ces minerais et mieux comprendre les processus qui mènent à leur formation.»

La visite sous terre a duré environ quatre heures. «De retour à la surface, nous avons visité la carothèque afin d’observer des échantillons renfermant du niobium et nous avons assisté à une présentation sur la géologie de la région», rapporte Florent Bigot.

L’importance du réseau

Cette sortie marquait une reprise post-pandémique attendue de la part des étudiantes et étudiants en sciences de la Terre et de l’atmosphère, puisque ce type de visite permet de développer un réseau de contacts et mène parfois à des offres d’emplois, note le doctorant. «En 2016, alors que j’étais à la maîtrise, nous avions visité la mine Éléonore, dans la région de la Baie-James, rappelle-t-il. J’avais gardé contact avec les responsables et j’avais pu y décrocher un emploi à temps plein l’été suivant, puis à temps partiel durant l’automne.»