Une délégation de la Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) était de passage à l’UQAM, le 13 décembre dernier, dans le cadre d’une visite diplomatique au Canada visant à aborder les questions prioritaires relatives aux droits humains, notamment avec des professeurs de différentes institutions universitaires.
Dirigée par la Commissaire Margarette May Macaulay, présidente de la CIDH, Rapporteuse pour le Canada, Rapporteuse pour les personnes d’ascendance africaine et Rapporteuse pour les droits des personnes âgées, la délégation a été accueillie par le recteur Stéphane Pallage, son directeur de cabinet Guy-Joffroy Lord et le professeur du Département des sciences juridiques Bernard Duhaime.
«Nous avons discuté du rôle des universités dans la protection et le fonctionnement de la démocratie, un rôle fondamental qu’elles ne peuvent exercer que si elles sont indépendantes et autonomes, souligne le recteur. Sans cette indépendance et cette autonomie, elles ne peuvent établir de façon crédible ce qui est un fait et ce qui ne l’est pas. Dans un monde où la désinformation atteint des paroxysmes, les universités sont plus importantes que jamais.»
La CIDH est un organe principal et autonome de l’Organisation des États américains (OEA), qui a pour mandat de promouvoir le respect et la défense des droits de l’homme dans la région.
Une conférence sur le Système interaméricain
La présidente de la CIDH participait en fin de journée à une conférence organisée par l’Institut d’études internationales de Montréal (IEIM), la Clinique internationale de défense des droits humains (CIDDHU) et la Faculté de science politique et de droit portant sur les avancées récentes et les opportunités du système interaméricain de protection des droits humains.
Dans le cadre de cette conférence, Margarette May Macaulay a prononcé une allocution intitulée «The Inter-American Human Rights System and Its Recent Achievements in the Defense of Human Rights in the Americas». Le professeur Bernard Duhaime a discuté des apports de l’UQAM au Système interaméricain et a présenté son projet de recherche «S’ouvrir aux Amériques pour mieux protéger les droits humains et s’engager dans la réconciliation au Canada», tandis que la diplômée Marie-Christine Doran (Ph.D. science politique, 2006), professeure à l’Université d’Ottawa, a traité de «L’apport des sciences sociales à la défense des droits humains dans les Amériques». Une discussion a suivi les présentations.
L’UQAM: un acteur clé
L’UQAM, et plus particulièrement sa Clinique internationale de défense des droits humains, sont des acteurs clés dans la promotion du Système interaméricain de protection des droits de la personne. Rappelons que la CIDDHU a participé à de nombreuses audiences à la Commission et obtenu deux jugements favorables à la Cour interaméricaine des droits de l’homme, alors que siégeait l’Honorable Margarette May Macaulay, alors juge à la Cour. Celle-ci rendait d’ailleurs récemment son jugement dans l’affaire Guzman Medina contre la Colombie, portant sur une disparition forcée menée par des forces paramilitaires. Lors de l’audience du 31 janvier dernier, Bernard Duhaime a agi à titre de témoin expert pour la Commission interaméricaine. «À la lecture du jugement, le tribunal a épousé ma position à l’effet que les forces paramilitaires opéraient en l’instance avec l’autorisation, l’appui ou l’acquiescement de l’État, faisant de l’enlèvement de la victime une disparition forcée au sens du droit international», souligne le professeur, ancien membre et Président du Groupe de Travail des Nations Unies sur les Disparitions forcées ou involontaires.