Le plus grand champ de tournesols de Montréal est en pleine floraison à l’intersection de l’avenue de l’Esplanade et de la rue de Louvain Ouest. «Nous y avons planté 10 000 tournesols de cinq variétés différentes. On peut y observer des rouges, des jaunes et des orangés spectaculaires», se réjouit le chargé de cours de l’Institut des sciences de l’environnement Jean-Philippe Vermette (M.Sc. sciences de l’environnement, 2014), directeur intervention et politiques publiques au Laboratoire sur l’agriculture urbaine (AU/LAB).
Les artisans du projet de requalification urbaine du District central, anciennement connu comme la Cité de la mode, souhaitaient miser sur l’agriculture urbaine afin d’augmenter la biodiversité, diminuer les îlots de chaleur et créer un milieu de vie agréable pour les gens du quartier, souligne Jean-Philippe Vermette. «La Ville de Montréal possède cet immense terrain au cœur du quartier, qui deviendra une cour de voirie. En attendant, il a été proposé d’en faire un usage transitoire et d’y planter 250 000 tournesols. L’avis du Laboratoire sur l’agriculture urbaine a été sollicité. Nous avons proposé de faire un projet de plus petite envergure et de planter 10 000 tournesols, ce qui donne tout de même un bel effet!»
Puisque le terrain est une ancienne friche industrielle, l’équipe du AU/LAB a installé une membrane sur le sol et créé quatre immenses bacs ou bassins de 4000 pieds carrés et 18 pouces de profondeur pour y planter les tournesols.
C’est l’entreprise Terre Promise, située à l’Île-Bizard, qui a fourni les semences. «Nous avons fait don de 500 sacs de semences à des citoyens dans le cadre d’un autre projet visant à favoriser la pollinisation», note Jean-Philippe Vermette.
AU/LAB a installé une immense serre chauffée sur le site afin de faire pousser les semences, puis transplanter les plants dans les bacs. «Les tournesols ayant été plantés à la fin du mois de mai, la floraison est au plus fort jusqu’à la mi-septembre», indique le directeur. Le nom officiel du site est la Prairie Louvain.
La serre sert également à produire du compost et à faire pousser des poivrons, dans le cadre d’un autre projet conjoint avec une équipe de l’École de technologie supérieure.
«Le temps où l’on abandonnait les friches industrielles est révolu. Désormais, on peut les embellir avec ce type de projet, même s’il est transitoire, et ainsi ramener l’agriculture en ville tout en favorisant la biodiversité», conclut Jean-Philippe Vermette.