Sylvie Fortin, Georgette Goupil, Francine Descarries, René Laprise, Yves Bergeron, Louis Phaneuf, Steven Ambler et Michel Tousignant ont reçu officiellement le statut de professeure ou professeur émérite. Ce titre, qui récompense une carrière exceptionnelle à tous égards, est accordé à des professeures et professeurs qui se sont illustrés par leur contribution au rayonnement de l’Université et qui maintiennent une activité sur le plan de l’encadrement aux études supérieures, de la recherche et de la création.
Sylvie Fortin (danse)
Sylvie Fortin a mené une carrière remarquable de près de 35 ans au Département de danse, tant en enseignement qu’en recherche dans les champs complémentaires de l’éducation par la danse et de l’éducation somatique. Titulaire d’une maîtrise en sciences de l’activité physique de l’Université de Montréal, obtenue en 1985, elle se joint l’année suivante au corps professoral du Département de danse et complète en 1992 un doctorat en éducation artistique à l’Université Ohio State. Enseignante certifiée de la méthode Feldenkrais, sa pratique somatique s’est également enrichie d’une variété d’approches corporelles, telles que le Pilates, le Body-Mind Centering, le Godelieve Denys-Struff – une méthode de chaînes musculaires et articulaires – et l’Ageless Grace, un programme qui vise le bien-être des personnes de tous âges. Elle s’est aussi intéressée aux méthodologies de recherche-création et de recherche post-positiviste en art.
Au sein du Département de danse, Sylvie Fortin a été très active tant dans les programmes de premier cycle qu’à la maîtrise en danse et au DESS en éducation somatique, programme qu’elle a développé afin de répondre aux besoins du milieu montréalais de la danse. Elle a aussi grandement contribué à former des étudiantes et des étudiants à la maîtrise en danse et au doctorat en études et pratiques des arts, notamment dans les séminaires de méthodologie de recherche en arts et de recherche-création.
Georgette Goupil (psychologie)
Engagée dans les milieux de la recherche et de l’intervention auprès des élèves ayant des difficultés d’adaptation et d’apprentissage, la professeure Georgette Goupil a enseigné au Département de psychologie de 1983 à 2021. Elle a dirigé une quarantaine de mémoires et de thèses. Son enseignement était caractérisé par des approches pédagogiques complémentaires et convergentes, par des modes d’enseignement diversifiés ainsi que par une variété d’outils pédagogiques.
S’intéressant à l’éducation, à l’intégration en situation de handicap et aux transitions, la professeure a aussi collaboré à la Chaire de déficience intellectuelle et troubles du comportement, où elle a participé à plusieurs comités d’évaluation d’essais et de thèses et à de nombreux comités d’experts.
Francine Descarries (sociologie)
Spécialiste de l’histoire du mouvement des femmes, des discours féministes contemporains et des rapports maternité-famille-travail, Francine Descarries s’est intéressée également aux représentations et à la construction sociale du féminin et du masculin ainsi qu’au rôle et à la place des femmes dans divers secteurs professionnels. La professeure a mis sur pied le premier cours de sociologie de la condition féminine, dispensé à l’Université de Montréal en 1978. Elle a fait œuvre de pionnière en faisant paraître, en 1988, Le mouvement des femmes et ses courants de pensée: essai de typologie, qui a été traduit en anglais et en portugais. Cet ouvrage demeure une référence incontournable pour l’enseignement et la recherche féministe universitaire.
En 1986, Francine Descarries obtient un poste de professeure au Département de sociologie de l’UQAM, où elle rejoint les rangs du Groupe interdisciplinaire d’enseignement et de recherche féministes (GIERF). En 1990, elle participe à la fondation de l’Institut de recherches et d’études féministes (IREF). Sous sa direction, l’Institut a notamment établi une alliance de recherche sur le mouvement des femmes au Québec avec Relais-femmes (ARIR), un organisme féministe de liaison et de transfert de connaissances. La sociologue est également à l’origine de la création, en 2011, du RéQEF (Réseau québécois en études féministes).
Francine Descarries a reçu, en 2019, le prix du Québec Marie-Andrée-Bertrand, la plus haute distinction attribuée par le gouvernement du Québec à une personne dont l’envergure et la qualité des recherches en sciences humaines et sociales ont mené au développement et à la mise en œuvre d’innovations sociales. Elle a aussi obtenu le prix Ursula-Franklin pour l’étude du genre de la Société royale du Canada, en 2012, et le Prix d’excellence en recherche et création, volet Carrière, de l’Université du Québec, en 2011.
René Laprise (sciences de la Terre et de l’atmosphère)
Embauché à l’UQAM en 1988, après avoir œuvré à Environnement Canada, le professeur associé du Département des sciences de la Terre et de l’atmosphère René Laprise est reconnu pour son expertise en dynamique de l’atmosphère et pour sa vaste contribution à l’avancement des sciences du climat.
Au début de sa carrière, le professeur a contribué, notamment, à la formulation numérique de modèles météorologiques et climatiques. Les approches qu’il a développées sont si performantes qu’elles sont toujours utilisées, 40 ans plus tard, par les plus grands centres de prévision météorologique et de recherche climatique. La renommée de René Laprise est liée à ses recherches fondamentales en modélisation du climat régional, qui permettent d’effectuer des projections climatiques et de simuler le climat avec une grande précision. Les utilisateurs de tels modèles se comptent aujourd’hui par dizaines de milliers à travers le monde.
Le professeur a créé, en 2003, le Centre pour l’étude et la simulation du climat à l’échelle régionale (Centre ESCER), qu’il a dirigé jusqu’en 2011. Il a aussi participé, au tournant des années 2000, à la mise sur pied du Consortium Ouranos, chef de file en adaptation aux changements climatiques. Il a signé plus de 150 articles scientifiques, plusieurs rapports techniques, des chapitres de livres et a offert plus d’une centaine de conférences. Le professeur a remporté plusieurs prix et distinctions, dont le prix Michel-Jurdant de l’Acfas, en 2008, le prix Andrew Thomson en météorologie appliquée de la Société canadienne de météorologie et d’océanographie, en 2015, et la médaille Patterson décernée par le Service météorologique du Canada, en 2016. Membre de la Société royale du Canada, René Laprise figure parmi les auteurs du quatrième rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), qui a reçu le prix Nobel de la Paix en 2007 pour ses efforts de production et de diffusion des connaissances sur les changements climatiques.
Yves Bergeron (sciences biologiques)
Yves Bergeron a enseigné à l’UQAM à compter de 1985 et à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue à partir de 1994. Titulaire de la Chaire de recherche du Canada en écologie et aménagement forestier, il est aussi membre du Centre d’étude sur la forêt (CEF) et de la Chaire industrielle CRSNG/UQAT/UQAM en aménagement forestier durable.
Le professeur a obtenu un doctorat honoris causa de l’Université de Montpellier en 2022 et le prix Adrien-Pouliot 2019 de l’Acfas, pour l’excellence de ses travaux menés en collaboration avec la France. Il a aussi remporté, en 2007, le Prix du Québec Marie-Victorin en sciences naturelles et en génie et, en 2014, la médaille de bronze Miroslaw Romanowski de la Société royale du Canada pour ses contributions en environnement.
Spécialiste en écologie forestière, Yves Bergeron collabore depuis la fin des années 1990 avec des chercheurs français, notamment de l’Université de Montpellier et de l’Université Paul-Sabatier. Ces collaborations ont mené à la création, en 2012, du Laboratoire international associé (France-Canada) sur les forêts montagnardes et boréales. En 2017, il a participé à la création du Laboratoire international sur les forêts froides, qui réunit des chercheurs du Québec et de la France, mais aussi de l’Islande, de la Norvège, de la Finlande et de la Chine. Le Laboratoire vise à caractériser la dynamique du carbone terrestre et à retracer sur plusieurs millénaires la dynamique des incendies et des végétations en réponse aux changements climatiques.
Louis Phaneuf (sciences économiques)
Détenteur d’un doctorat en économique de l’Université Laval obtenu en 1985, Louis Phaneuf a été professeur à l’UQAM durant plus de 35 ans. Il a notamment été directeur du Centre interuniversitaire sur le risque, les politiques économiques et l’emploi (CIRPÉE) et du Research Center on Employment and Economic Fluctuations (RCEEF). Auteur d’une quarantaine d’articles scientifiques et de livres sur la macroéconomie, il a été professeur invité à la Sorbonne, à l’Université Paris Nanterre, à l’Université des Antilles, à l’Université Carleton et à l’Université McGill.
En 2011, Louis Phaneuf a reçu le prix hommage de l’ESG UQAM pour sa carrière exceptionnelle en macroéconomie et pour sa contribution au rayonnement de l’ESG UQAM dans le domaine des sciences économiques, tant au niveau national qu’international. Il a dirigé une quarantaine de mémoires de maîtrise et de thèses doctorales.
Steven Ambler (sciences économiques)
Détenteur d’un doctorat en économique de l’Université Stanford, en Californie, obtenu en 1986, Steven Ambler a enseigné à l’UQAM durant près de 40 ans. Il a aussi été professeur invité à l’Institut d’études avancées de Vienne, à l’European University Institute, à l’Université de Paris 1, à l’Université de Montréal et à l’Université Laval. Il est chercheur à la Chaire en macroéconomie et prévisions de l’ESG UQAM et membre du C.D. Howe Institute.
Steven Ambler a publié une cinquantaine d’articles scientifiques, de livres ou de chapitres de livres durant sa carrière. Il a aussi dirigé une dizaine de thèses doctorales et plus de 40 mémoires de maîtrise. Il a remporté de nombreux prix et distinctions, dont le Doug Purvis Memorial Prize de la Canadian Economics Association.
Michel Tousignant (psychologie)
Professeur associé au Département de psychologie depuis 1975, Michel Tousignant a été directeur du Laboratoire de recherche en écologie humaine et sociale (LAREHS) de 1984 à 1990. Chercheur de réputation internationale, le professeur s’est spécialisé dans les champs de l’épidémiologie sociale du suicide, de la contagion du suicide, des événements de vie déclencheurs du suicide et de la prévention du suicide en milieu autochtone.
Cofondateur de l’Institut Santé et société, Michel Tousignant a publié six livres et une centaine d’articles scientifiques. Il a aussi été coéditeur de la revue Canadian Journal of Behavioural Sciences.