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Trois experts de l’UQAM cités dans le Rapport économique du président Biden

Le rapport annuel de l’administration américaine contient les références d’articles signés par Catherine Hæck, Pierre Lefebvre et Philip Merrigan.

Par Marie-Claude Bourdon

24 mars 2023 à 10 h 04

L’édition 2023 du Rapport économique du Président, un rapport annuel de l’administration américaine, cite des travaux des professeurs du Département des sciences économiques Catherine Hæck, Pierre Lefebvre et Philip Merrigan à l’appui d’une politique publique de garde d’enfants. Produit par le Council of Economic Advisers, ce document est un véhicule important pour présenter les politiques économiques nationales et internationales de la Maison-Blanche.

Deux articles des experts uqamiens sont cités dans le rapport. Le premier, «Child Care Policy and the Labor Supply of Mothers with Young Children: A Natural Experiment from Canada», un article de Pierre Lefebvre et Philip Merrigan, est paru en 2008 dans le Journal of Labor Economics. La citation apparaît dans le chapitre 4, Investing in Young Children’s Care and Education. Le rapport souligne que les investissements dans les services de garde et d’éducation à la petite enfance ont des effets positifs importants sur le taux d’emploi des mères d’enfants en bas âge, tels que documentés dans des pays comme le Canada, l’Allemagne et la Norvège.

Le deuxième article, signé par Catherine Hæck, Pierre Lefebvre et Philip Merrigan, va dans le même sens. Publié en 2015 dans Labour Economics et intitulé «Canadian Evidence on Ten Years of Universal Preschool Policies: The Good and the Bad», il est cité à deux reprises dans le chapitre 6 du rapport, Supply Challenges in U.S. Labor Markets.

Aux États-Unis, mentionne le rapport, les services de garde d’enfants représentent une part importante du budget des familles, jusqu’à un tiers des revenus moyens d’une mère monoparentale. Or, les données empiriques démontrent que des services de garde subventionnés ont pour conséquence de gonfler la part des femmes sur le marché du travail, affirment les auteurs, citant parmi leurs sources l’article des Uqamiens.

Un peu plus loin dans le chapitre 6, l’exemple québécois en matière de politique nationale sur les services de garde subventionnés est explicitement mentionné. «Une partie de la preuve [à l’effet que les programmes publics ont un impact positif] provient de recherches sur un changement de politique au Québec, qui a introduit des services de garde universels fortement subventionnés à la fin des années 1990. Ces subventions ont entraîné une forte hausse du recours aux services et un impact significatif et durable sur la participation des mères», écrivent les auteurs du rapport [notre traduction], citant de nouveau l’article des professeurs de l’UQAM comme référence.

La professeure Catherine Hæck, qui a eu la surprise de recevoir un courriel du Council of Economic Advisers, le 21 mars dernier, l’avisant qu’elle avait été citée dans le Rapport du président, se dit fière de voir que son travail et celui de ses collègues a fait son chemin jusqu’à la Maison-Blanche. «C’est important quand on sait ce que peuvent représenter les frais de service de garde pour une famille et encore plus pour une mère monoparentale aux États-Unis, dit-elle. Une politique publique de subvention, ça démocratise vraiment l’accès aux services.»