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«Tous les dons comptent»

Michelle Niceforo réitère la pertinence sociale de la Fondation de l’UQAM à l’occasion de la Journée nationale de la philanthropie.

Par Pierre-Etienne Caza

14 novembre 2023 à 10 h 53

Un an après la clôture de la campagne majeure de financement 100 millions d’idées, l’équipe de la Fondation de l’UQAM est toujours à pied d’œuvre. «Nous souhaitons profiter du retentissant succès de la campagne, qui a permis d’amasser près de 119 millions de dollars tout en offrant une nouvelle visibilité à l’UQAM dans certains cercles philanthropiques. Nous allons poursuivre le travail de sollicitation et consolider les relations avec nos donateurs et donatrices», souligne sa directrice générale, Michelle Niceforo.

Plusieurs dons effectués dans le cadre de la campagne majeure provenaient de membres de la communauté universitaire, se réjouit Michelle Niceforo. «Le 15 novembre à l’heure du dîner, nous serons à l’agora du pavillon Judith-Jasmin pour souligner la Journée nationale de la philanthropie et, surtout, remercier nos donateurs et donatrices.»

Deux millions de dollars en bourses

À la tête de la Fondation de l’UQAM depuis février 2021, Michelle Niceforo estime que les fondations sont plus essentielles que jamais, tant en éducation qu’en santé ou en culture. «Les montants amassés par la Fondation de l’UQAM aident, d’une part, les étudiantes et étudiants à atteindre leurs objectifs académiques, et contribuent, d’autre part, à des projets de recherche importants pour la société.» Lors de la dernière campagne, il a été déterminé que le tiers de l’argent récolté irait en bourses d’études et le reste à des projets de recherche prioritaires et des chaires, précise-t-elle.

Chaque année, la Fondation de l’UQAM décerne un total de deux millions de dollars en bourses, lesquelles peuvent varier de 1 000 dollars à 60 000 dollars, souligne la directrice générale.

L’impact d’une bourse est majeur dans le parcours d’un étudiant ou d’une étudiante, insiste-t-elle. «Quand on décerne une bourse à une personne étudiante, c’est comme si on lui disait: “Nous croyons en toi, tu as ta place à l’UQAM”», témoigne-t-elle.

Pourquoi donne-t-on ?

Œuvrant dans le domaine de la philanthropie depuis 20 ans, Michelle Niceforo a pu observer qu’il existe plusieurs raisons poussant une personne ou une organisation à donner. Une personne ayant reçu une bourse par le passé peut souhaiter qu’une autre puisse profiter à son tour d’un coup de pouce financier, illustre-t-elle. Plusieurs entreprises ou organisations veulent soutenir un projet de recherche porteur ou participer financièrement à la formation des étudiantes et étudiants, car elles ont à cœur la mission de l’UQAM et l’importance de ses personnes diplômées pour la société québécoise. Enfin, il y a le cas de figure de donateurs et donatrices qui n’ont pas eu la chance d’aller à l’université, mais qui veulent offrir cette chance à des jeunes. «Quand j’y pense, j’ai des frissons tellement c’est émouvant!», confie-t-elle.

Organisées depuis quelques années en mode virtuel, les cérémonies de remise de bourses mettent en contact les personnes boursières et les personnes donatrices dans des salles individuelles. Le donateur ou la donatrice peut alors expliquer le sens de son engagement, tandis que le boursier ou la boursière témoigne de l’impact de la bourse sur son cheminement. «Après ses rencontres, il n’est pas rare que les donateurs et donatrices m’appellent pour augmenter le montant de leur contribution tellement ils sont touchés de constater l’effet de leur don», raconte Michelle Niceforo.

La directrice générale de la Fondation de l’UQAM ne répétera jamais assez le credo de la philanthropie: il n’y a pas de don inutile. «Parfois nous sommes choyés par un don de 12 millions de dollars comme celui de la Fondation Courtois, et c’est merveilleux, mais pour créer un fonds de bourses, tous les dons sont importants. C’est un cliché, mais c’est la réalité. Tous les dons comptent.»

Un rôle-conseil

Environ 90 % des donateurs et donatrices établissent eux-mêmes les critères de la ou des bourses qu’ils décident de créer. «Nous respectons la volonté de la personne qui donne», explique Michelle Niceforo, mais cela n’empêche pas la Fondation de l’UQAM de jouer un rôle-conseil. «À mon arrivée en poste, par exemple, j’ai lancé une opération visant à contacter certains donateurs et certaines donatrices pour les inviter à modifier les critères de bourses qui n’avaient pu être octroyées depuis des années faute de postulants. C’était une façon de réajuster le tir pour continuer d’avoir un impact.»

Les dons planifiés

L’avenir des fondations repose sur les dons planifiés, qui ont réellement pris leur envol au cours des dernières années, analyse Michelle Niceforo. «Il faut toutefois s’assurer de poursuivre le travail d’éducation. Qu’une personne indique par testament vouloir donner un montant d’argent à la Fondation de l’UQAM à son décès est une bonne nouvelle pour nous, mais nous n’en sommes pas toujours informés avant le décès. L’avantage de faire affaire directement avec nous, c’est que nous pouvons orienter le don planifié de la meilleure manière possible.»

Des liens forts avec l’UQAM

Quand elle réfléchit au chemin parcouru en presque trois ans, Michelle Niceforo évoque, bien sûr, le succès de la campagne majeure lancée en janvier 2018, notamment le fait que celle-ci ait rejoint 48 % de nouveaux donateurs et de nouvelles donatrices. «C’est énorme!», souligne-t-elle fièrement.

Elle se réjouit également des efforts pour revoir la structure du développement philanthropique à la Fondation de l’UQAM afin d’optimiser les processus. «Je salue le formidable travail ainsi que le dévouement de toute l’équipe qui adhère entièrement à la mission de la Fondation», dit-elle à propos de la vingtaine de personnes qu’elle dirige, auxquelles s’ajoutent une vingtaine d’étudiantes et d’étudiants travaillant au centre d’appels.

La directrice générale insiste pour souligner les liens privilégiés qui unissent la Fondation à l’UQAM. «Pour pouvoir parler d’un projet de recherche ou comprendre les orientations de l’Université afin d’en discuter avec un donateur ou une donatrice, il faut que les canaux de communication soient ouverts avec la Direction de l’UQAM et c’est le cas depuis mon arrivée en poste, témoigne-t-elle. Le recteur Stéphane Pallage nous offre sa collaboration pleine et entière ainsi que celle de ses équipes, des doyennes et doyens, et des porteurs des projets de recherche qui bénéficient d’un coup de pouce de la Fondation. Cela est inestimable!»

Hommage à Patrick Pichette

Après avoir organisé à l’automne 2021 une soirée-hommage en l’honneur de Jean-Marc Eustache (B.Sp. économique, 1975), alors président sortant de son conseil d’administration, la Fondation de l’UQAM reprendra la formule en janvier prochain en l’honneur de Patrick Pichette (B.A.A., 1987), qui fut premier vice-président et chef de la direction financière de Google de 2008 à 2015 et qui est associé directeur chez iNovia Capital.

«Lauréat d’une bourse de la Fondation de l’UQAM lors de sa dernière année d’études, Patrick Pichette est demeuré engagé auprès de son alma mater et de notre fondation, souligne Michelle Niceforo. Il fut membre du conseil d’administration de la Fondation de 2004 à 2008, membre du cabinet de la campagne majeure 2002-2007 de la Fondation et membre du mouvement des Originaux de l’UQAM. Même à l’autre bout du monde, il est demeuré un très proche allié de l’UQAM et de la relève, et cela en conjuguant ses engagements bénévoles à une carrière impressionnante.»

Patrick Pichette a également créé un fonds de bourses capitalisé qui permet d‘appuyer chaque année des étudiantes et étudiants de l’UQAM. «C’est toujours un immense plaisir de constater la générosité de nos diplômés qui témoignent de l’impact majeur qu’a eu l’UQAM sur leur parcours», observe Michelle Niceforo.

En février 2020, grâce à un don exceptionnel, Patrick Pichette et son épouse Tamar ont permis de mettre sur pied la Chaire de recherche sur l’eau et la conservation du territoire.

«Sa présence à l’événement-bénéfice “À l’honneur” est l’illustration parfaite de son soutien et de sa volonté constante de faire rayonner l’UQAM et sa Fondation», conclut la directrice générale.

Deux boursières et un boursier témoignent

«Cette bourse m’apporte beaucoup de fierté et de motivation. Il s’agit d’une précieuse aide financière qui me permettra de me concentrer sur la rédaction de mon mémoire de maîtrise en histoire de l’art.»

– Anna Brunette, candidate à la maîtrise en histoire de l’art, lauréate de la Bourse Jules-Arbec en histoire de l’art

«Cette reconnaissance m’apporte un sentiment de fierté, mais surtout une motivation à poursuivre les études doctorales et ce désir d’avoir une carrière dans le milieu académique, ainsi qu’à prendre la parole pour continuer à défendre des communautés marginalisées.»

– Yannick Gaudette, doctorant en travail social et récipiendaire du Fonds de bourses de la Faculté des sciences humaines

«Merci encore  d’avoir investi dans mon avenir, je vous en suis extrêmement reconnaissante et je tiendrai comme mandat d’atteindre mes objectifs académiques et professionnels, tout en redonnant au prochain.»

– Émilie Trépanier, étudiante au bac en administration, lauréate de la Bourse Richard-Guay