Trois projets uqamiens ont été retenus lors du concours de subventions de l’automne 2022 des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC).
Une équipe dirigée par la professeure émérite du Département des sciences biologiques Donna Mergler et par la professeure de l’Université TÉLUQ Myriam Fillion (Ph.D. sciences de l’environnement, 2011) a obtenu un financement de 1,3 million de dollars sur trois ans pour mieux comprendre les effets à long terme de l’exposition au mercure sur les membres de la communauté autochtone de Grassy Narrows, dans le nord de l’Ontario. Christian Duval, professeur au Département des sciences de l’activité physique, a obtenu une subvention transitoire de 100 000 dollars afin de poursuivre ses recherches sur la dyskinésie dans la maladie de Parkinson. Le professeur du Département des sciences biologiques Nicolas Pilon a quant à lui obtenu une subvention de transition de 100 000 dollars pour approfondir la recherche sur le syndrome CHARGE, un ensemble de graves anomalies congénitales qui touche environ 1 nouveau-né sur 10 000.
Exposition au mercure à Grassy Narrows
L’équipe de recherche dirigée par Donna Mergler et Myriam Fillion a démontré que les membres de la communauté autochtone de Grassy Narrows sont à risque d’une mort précoce avant l’âge de 60 ans pour avoir été exposés au mercure pendant des années. Cette découverte avait fait l’objet d’un article publié en 2020 dans la revue scientifique The Lancet Planetary Health et avait été retenue parmi les 10 découvertes de l’année du magazine Québec Science en 2021.
L’empoisonnement à Grassy Narrows aurait débuté en 1962, quand l’ancienne papetière Dryden Chemical a commencé à déverser 10 tonnes de mercure dans le réseau hydrographique English-Wabigoon, où pêchent les membres de la communauté pour s’alimenter. Experte de renommée internationale des effets du mercure sur la santé depuis plus de 25 ans, Donna Mergler a dirigé l’équipe de recherche qui a procédé à l’analyse de plusieurs milliers de mesures de mercure dans le sang ou dans les cheveux, recueillies chez 657 membres de la communauté par les gouvernements de l’Ontario et du Canada entre 1970 et 1997.
La subvention de 1 342 575 $ servira à mieux comprendre les effets à long terme de l’exposition au mercure afin d’améliorer la santé des populations affectées, que ce soit à Grassy Narrows ou ailleurs.
Les impacts de la dyskinésie dans la maladie de Parkinson
L’équipe dirigée par Christian Duval s’intéresse à la dyskinésie – un mouvement anormal et involontaire – induite par les médicaments utilisés pour traiter la maladie de Parkinson. Pour évaluer les impacts de la dyskinésie sur la mobilité des patients, le professeur utilise des senseurs inertiels et des GPS. Il développe aussi un système de détection et de quantification automatique de la symptomatologie parkinsonienne à l’aide de technologies pouvant capturer les mouvements du corps au complet.
La subvention de 100 000 dollars des IRSC permettra, pour la première fois, de déterminer comment les effets secondaires des médicaments antiparkinsoniens affectent les patients et leur entourage dans la vie de tous les jours. Ces recherches visent à raffiner les évaluations cliniques pour identifier la dyskinésie et à mieux contrôler ces mouvements involontaires.
Améliorer les connaissances sur le syndrome CHARGE
L’équipe de Nicolas Pilon travaille depuis plusieurs années sur le syndrome CHARGE, un ensemble de graves anomalies congénitales qui touche environ 1 nouveau-né sur 10 000. L’équipe avait entre autres découvert que la mutation du gène FAM172A pouvait causer le syndrome CHARGE, ce qui permettait d’envisager pour la première fois une thérapie.
La subvention de 100 000 dollars octroyée dans le cadre de ce concours permettra à l’équipe de Nicolas Pilon de poursuivre les recherches sur le gène FAM172A et ses relations avec d’autres gènes qui jouent un rôle dans l’évolution du syndrome CHARGE.