De multiples recherches à travers le monde ont démontré les bienfaits du sport sur la santé mentale au cours des dernières décennies. Mais existe-t-il des différences entre les types de sports? Une étude publiée récemment par des chercheurs de l’UQAM démontre que oui. «Nos résultats ont démontré que les jeunes qui participent de façon soutenue à des sports d’équipe rapportent moins de dépression, d’anxiété et de retrait social que ceux qui n’en pratiquent peu ou pas, explique le doctorant en psychologie Charles-Étienne White-Gosselin. À l’inverse, nous n’avons observé aucune différence significative pour la pratique des sports individuels.» Réalisée avec ses codirecteurs de thèse, le professeur François Poulin et la professeure associée Anne-Sophie Denault, du Département de psychologie, l’étude a été publiée dans la revue Social Development.
L’équipe de recherche a suivi 785 enfants durant cinq ans, de la maternelle à la quatrième année. Chaque année, la participation à des sports organisés était recensée, en faisant une distinction entre les sports collectifs –soccer, kinball, hockey, baseball, football ou basketball, par exemple – et les sports individuels comme la natation, les arts martiaux, la danse, le ski, la gymnastique ou le tennis. Les indicateurs de santé mentale – anxiété, dépression et retrait social – étaient mesurés à l’aide d’outils psychométriques reconnus.
Sentiment d’appartenance
Comment expliquer que les sports d’équipe apportent davantage de bienfaits psychologiques que les sports individuels? «Notre première hypothèse est que le sentiment d’intégration sociale au groupe de pairs, autrement dit le sentiment d’appartenance à un groupe, est davantage présent dans les sports d’équipe», affirme Charles-Étienne White-Gosselin.
La deuxième hypothèse du chercheur est que les sports d’équipe seraient plus favorables au développement et à l’entretien des amitiés, entre autres parce que l’entraide et la cohésion de groupe sont des facteurs essentiels à la réussite de l’équipe. «Ces deux hypothèses restent à prouver», nuance le chercheur.
Charles-Étienne White-Gosselin ne souhaite pas que l’étude soit perçue comme un dénigrement des sports individuels. «Comme toute activité physique, les sports individuels sont sans doute bénéfiques à la santé mentale, mais on ne l’a pas observé dans notre étude», commente-t-il. Durant la pandémie, seuls les sports individuels étaient autorisés, rappelle-t-il, alors que les sports collectifs auraient apporté plus de bienfaits aux jeunes.
Le chercheur en est à sa troisième année au profil scientifique-professionnel du doctorat en psychologie, un programme d’une durée de six ans. «La publication de cet article est le point de départ de ma thèse doctorale, qui visera justement à démontrer pourquoi on observe des différences entre les deux types de sports», conclut Charles-Étienne White-Gosselin.