En 2023, le Québec a eu droit à un épisode de pluie verglaçante majeur, des inondations, des feux de forêt historiques, des vagues de chaleur, des précipitations intenses qui ont détruit des routes et occasionné des décès, une tornade… et l’année n’est même pas terminée! «Peu de régions dans le monde sont affectées par tous les phénomènes météorologiques extrêmes. C’est le cas au Québec, avec un continuum qui va de la neige à la pluie, incluant sécheresse, chaleurs accablantes, vents violents, tornades et ouragans comme on l’a vu l’an dernier avec Fiona aux Îles-de-la-Madeleine. Et ces effets des changements climatiques vont s’amplifier dans les prochaines années», observe le professeur du Département de géographie Philippe Gachon (Ph.D. sciences de l’environnement, 1999), directeur général du Réseau Inondations InterSectoriel du Québec (RIISQ).
Le directeur général du Consortium Ouranos sur la climatologie régionale et l’adaptation aux changements climatiques, Alain Bourque (M.Sc. sciences de l’atmosphère, 1998), partage cette analyse. Et, comme son collègue du RIISQ, il s’intéresse aux effets des bouleversements en cours. «Sur notre radar, il y a autant les événements météorologiques extrêmes et les changements climatiques comme tels que la prédisposition des infrastructures, en raison de leur fragilité ou de leur inadaptation, à être affectées par ces changements», dit celui qui vient d’être nommé coprésident du Groupe d’experts en adaptation aux changements climatiques. Ce groupe conseillera désormais le gouvernement du Québec en la matière.
Les phénomènes météo extrêmes comme les sécheresses, les inondations et les feux de forêt seront plus fréquents, estiment les spécialistes, et ils seront surtout plus forts, plus soudains, plus soutenus. «Avez-vous remarqué qu’on tend à qualifier chaque événement météo extrême d’historique ou d’exceptionnel? observe le professeur du Département de géographie Yannick Hémond (B.A.A. administration, 2005). Si on le fait chaque fois, c’est que ça devient la norme.»
«On vit présentement le début des impacts d’un réchauffement de 1,5 à 2 degrés. Imaginez ce qui se produira à 3 degrés…»
Alejandro Di Luca
Professeur au Département des sciences de la Terre et de l’atmosphère
Référence mondiale en la matière, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) modélise plusieurs scénarios de réchauffement climatique dans chacun de ses rapports. «Le pire scénario envisage 4,5 degrés Celsius de réchauffement global, mais nous nous dirigeons plutôt vers une augmentation de 3 degrés Celsius en 2100 par rapport à la période de référence 1850-1900», observe le professeur du Département des sciences de la Terre et de l’atmopshère Alejandro Di Luca, qui est membre de l’un des groupes de travail du GIEC. Peut-on se réjouir d’éviter le pire scénario? «On vit présentement le début des impacts d’un réchauffement de 1,5 à 2 degrés. Imaginez ce qui se produira à 3 degrés…», laisse-t-il tomber.
L’année 2023 risque d’être la plus chaude jamais enregistrée dans le monde. Pas étonnant, dans ce contexte, de voir surgir un discours marqué par l’écoanxiété, toutes générations confondues. «L’écoanxiété est une réaction normale, valide, face à une menace réelle: on anticipe un avenir difficile et on craint même l’effondrement des écosystèmes», observe la professeure du Département de communication sociale et publique Anne-Sophie Gousse-Lessard (Ph.D. psychologie, 2016). «Le paradoxe de l’écoanxiété, c’est que nous vivons dans une société qui n’a jamais été aussi sécuritaire et aussi riche, mais nous sentons tout de même une menace peser sur nous en raison des impacts des changements climatiques», constate Yannick Hémond.
«Je comprends pourquoi des personnes éprouvent un sentiment d’écoanxiété, mais cela n’apporte pas de solutions. Je préfère trouver des façons de réduire les risques pour améliorer la situation», observe pour sa part Alain Bourque.
Que peut-on faire, comme citoyens et citoyennes, pour s’adapter à ces bouleversements? Que doit-on attendre de nos gouvernements? Peut-on envisager l’avenir avec un peu d’optimisme?
Attention à l’effet domino
Il faut d’abord regarder les choses en face pour jauger les risques que posent les événements météo extrêmes. «Un peu plus de 60 % des gens au pays admettent qu’il y a bel et bien un changement climatique d’origine anthropique, mais à peine 45 % considèrent être à risque. Or, le risque peut affecter tout le monde», affirme sans détour Philippe Gachon.
Les récents feux de forêt qui ont menacé des municipalités entières ainsi que les inondations survenues dans Charlevoix constituent des exemples éloquents d’incidents pouvant survenir là où on ne les attendait pas. Pendant son postdoctorat, Anne-Sophie Gousse-Lessard a participé à une étude portant sur 2000 personnes vivant en zone inondable. «Le quart ne le savaient même pas!», raconte-t-elle, encore étonnée.
«Un peu plus de 60 % des gens au pays admettent qu’il y a bel et bien un changement climatique d’origine anthropique, mais à peine 45 % considèrent être à risque. Or, le risque peut affecter tout le monde.»
Philippe Gachon
Professeur au Département de géographie et directeur général du Réseau Inondations InterSectoriel du Québec
La possibilité d’être touché par des événements météo extrêmes à répétition assombrit l’avenir de nombreuses populations. «Les sécheresses, les inondations et les feux de forêt vont se combiner dans le temps et dans l’espace, générant des effets en cascade qui ont non seulement des impacts économiques énormes, mais aussi, et surtout, des coûts sociaux – dépression, perte d’emploi, divorce, etc. – pour les gens qui en sont affectés, explique Philippe Gachon. C’est ce que l’on appelle l’effet domino.»
À Gatineau, par exemple, les résidentes et résidents ont vécu des inondations (2017), une tornade (2018) et d’autres inondations (2019), illustre Anne-Sophie Gousse-Lessard. «Cela engendre beaucoup de stress financier, physique et psychologique. Il est même probable, dans plusieurs cas, que la phase de rétablissement ne soit pas terminée lorsque surviendra le prochain événement météo extrême.»
Dans le chaos engendré par une série de catastrophes, il faut surtout s’occuper des personnes, plaide Philippe Gachon. «C’est une chose de reconstruire une route ou un bâtiment, c’en est une autre de reconstruire des familles ou des individus qui ont tout perdu à cause d’une inondation ou d’un feu de forêt», observe-t-il.
Les effets psychosociaux ne sont pas bien intégrés dans la gestion des risques et dans les politiques publiques, déplore Anne-Sophie Gousse-Lessard. Anxiété, dépression, troubles d’adaptation et stress financier ont un impact sur l’efficacité au travail et débouchent souvent sur des congés de maladie prolongés, une augmentation de la violence conjugale, de la consommation de drogue et d’alcool, explique-t-elle. «On offre une compensation financière ou un soutien financier à court terme, mais les ressources en santé mentale ne sont pas au rendez-vous six mois plus tard lorsque certaines personnes développent un syndrome post-traumatique.»
Des attentes et des responsabilités
Dans l’impossibilité de savoir où surviendra le prochain événement météo extrême, mieux vaut se préparer. On peut ainsi apprendre comment Faire son plan familial d’urgence et sa trousse d’urgence.
Au-delà de ces considérations pratico-pratiques, il importe d’énoncer nos attentes envers les élus. «Les citoyens s’attendent à ce que les organisations et les gouvernements livrent la marchandise, observe Alain Bourque. On veut un système sécuritaire, efficace, capable de réagir à un événement climatique extrême. On ne veut pas de décès à cause d’une canicule ou d’une inondation.»
Ces attentes, en revanche, viennent avec des responsabilités, insiste-t-il. «Il faut connaître les risques si on s’installe en zone inondable ou si on sait que notre sous-sol est à risque d’être inondé lors de fortes pluies.» Fermer les yeux et ne rien faire en s’en remettant totalement aux pouvoirs publics (et aux compagnies d’assurance) n’est pas le meilleur plan…
Réduire les GES: un incontournable
Pour se prémunir contre les événements météorologiques extrêmes, les spécialistes sont unanimes. Il faut poursuivre la lutte, qui se joue sur deux fronts: la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) et l’adaptation aux changements climatiques.
«La réduction des GES est incontournable. Il faut atteindre la carboneutralité à l’échelle mondiale», rappelle Alain Bourque. Les solutions sont connues: moins consommer (consommer local, consommer autrement) et réduire l’utilisation de la voiture à essence au profit des transports actifs.
Il s’agit d’un programme impliquant de modifier nos comportements tant sur le plan individuel – c’est le citoyen qui génère la demande en énergie, observe Alain Bourque – que collectif. «Le gouvernement doit mettre en place des alternatives efficaces et cohérentes, en favorisant des mesures incitatives plutôt que coercitives afin que le citoyen soit capable d’amorcer une transformation de son mode de vie», estime Yannick Hémond.
«Il faut revoir notre mode de vie, qui n’est pas cohérent avec l’environnement. C’est la seule façon de s’en sortir.»
Yannick Hémond
Professeur au Département de géographie
«On parle beaucoup de transition, mais rarement de ce vers quoi on veut aller, remarque Anne-Sophie Gousse-Lessard. Qu’est-ce qu’on doit changer? Développer? Laisser de côté? Ce n’est pas évident, car on est face à une véritable crise socioécologique. Tout ce qu’il faut faire va à l’encontre des fondements du système économique en place.»
Faudra-t-il envisager une forme de décroissance? Au Québec, le ménage moyen pourrait ne posséder que la moitié de ce qu’il y a dans sa maison et ne s’en porterait pas plus mal, analyse Yannick Hémond, bien conscient que le nœud du problème est que tout le monde souhaite conserver ses acquis. «Il faut revoir notre mode de vie, qui n’est pas cohérent avec l’environnement. C’est la seule façon de s’en sortir», affirme-t-il.
Miser sur la science
Le premier principe à mettre en place pour lutter contre les effets des changements climatiques? «Chaque organisation doit arrêter de travailler en silo, soutient Philippe Gachon. Il faut une meilleure collaboration à tous les niveaux, tant du côté des autorités gouvernementales que dans la société civile.» Anne-Sophie Gousse-Lessard partage cette analyse. «Les solutions émergeront d’un dialogue citoyen et les villes auront un rôle majeur à jouer», estime-t-elle.
«En travaillant ensemble, il sera possible de développer des outils de prévision mieux adaptés aux besoins locaux, car nous n’avons pas les mêmes conditions météorologiques et environnementales partout sur notre vaste territoire», rappelle Philippe Gachon.
«Les décideurs semblent toujours 20 ans en retard sur la science!»
Alain Bourque
Directeur général d’Ouranos
Il faudra aussi s’assurer de revoir les processus opérationnels et stratégiques en intégrant la notion que le climat passé n’est plus garant du climat futur, souligne Alain Bourque. «Terminé le temps où l’on pouvait se fier aux données historiques. Il faut désormais anticiper en se basant sur des données scientifiques, explique-t-il. Par exemple, lorsque nous travaillons avec des producteurs agricoles, nous utilisons ce que nous appelons des analogues spatiaux, c’est-à-dire que l’on utilise le climat actuel de la Pennsylvanie pour simuler le climat du Québec en 2050.»
Pour Philippe Gachon, il est urgent de réinvestir en sciences. «Entre 70 % et 90 % des publications scientifiques dans le domaine du climat proviennent du réseau universitaire, dit-il. La recherche, c’est un investissement, pas une dépense. Ça peut, ça va sauver des vies.» Si on avait écouté la science depuis des décennies, on n’en serait pas là, renchérit Alain Bourque. «Les décideurs semblent toujours 20 ans en retard sur la science!», se désole-t-il.
Comment s’adapter?
Même si tous les pays atteignaient la carboneutralité, cela n’empêcherait pas le climat de continuer à se réchauffer pour au moins deux décennies. Il faut donc dès à présent s’adapter aux changements et aux événements météo extrêmes que nous subissons, estiment les experts. Encore là, les solutions sont en partie connues: ne pas s’installer en zones inondables, reboiser les forêts avec des espèces moins vulnérables à la sécheresse et aux feux de forêt, revoir les principes d’aménagement des villes et du territoire, et mettre à jour le code du bâtiment dans la foulée.
«S’adapter ne veut pas dire se protéger, nuance Yannick Hémond. Construire une digue pour permettre à des gens d’habiter en zone inondable, ce n’est pas de l’adaptation, c’est se protéger à court terme. Or, il faut viser le long terme. Plusieurs études récentes et plutôt conservatrices démontrent que, pour un dollar investi en prévention, on économise sept dollars en intervention.» Racheter des maisons en zones inondables, au prix du marché, coûterait sans doute des millions de dollars au gouvernement. «Mais on serait assurément gagnant lors de la prochaine inondation», soutient Yannick Hémond.
«Plusieurs études récentes et plutôt conservatrices démontrent que, pour un dollar investi en prévention, on économise sept dollars en intervention.»
Yannick Hémond
«Je ne crois pas que ce soit envisageable de délocaliser toutes les personnes vivant en zone inondable, estime pour sa part la doctorante en études urbaines Marilyne Gaudette (B.Sc. géographie, 2011; M.Sc. géographie, 2015). Il faut plutôt réapprendre à vivre avec l’eau, comme on l’a fait avec la cité fluviale de Matra, située dans la commune de Romorantin-Lanthenay, à 200 kilomètres au sud de Paris. Lors des inondations historiques de 2016, les quartiers adjacents ont été noyés sous 1,5 mètre d’eau pendant une semaine, mais la nouvelle cité, imaginée par l’architecte Éric Daniel-Lacombe, a été épargnée en raison des bassins de rétention.»
Depuis quelques années, plusieurs villes dans le monde situées au bord de l’eau, comme Rotterdam, aux Pays-Bas, et Hambourg, en Allemagne, multiplient les projets pilotes et testent des dispositifs urbains, architecturaux et paysagers qui intègrent la montée potentielle de l’eau plutôt que de tenter de la combattre. «On aménage des stationnements et des places publiques inondables, par exemple, ou des rez-de-chaussée perméables sans pièce habitable, des parcs éponges et des maisons sur pilotis», illustre Marilyne Gaudette, qui déplore que le Québec soit à la remorque de ces nouvelles expériences. Elle avait d’ailleurs cosigné une lettre ouverte à ce propos dans le Devoir en 2019, insistant sur le fait que «la maîtrise humaine de certains risques naturels est illusoire», et sur la nécessité de repenser nos modes d’aménagement.
À Montréal, l’architecte paysagiste Catherine Blain (B.Sc. biologie en apprentissage par problème, 2006) a conçu l’aménagement de la place des Fleurs-de-Macadam pour en faire une place multifonctionnelle inondable. «Le Service de l’eau de la Ville de Montréal reconnaît que le réseau d’égout pluvial n’a pas été conçu pour recueillir le volume d’eau des épisodes de précipitations abondantes qui surviennent depuis quelques années. Les entrées de garage, les cours arrière et les trottoirs se retrouvent systématiquement inondés, causant beaucoup de dommages aux propriétés et aux infrastructures», explique la spécialiste qui œuvre au sein de l’entreprise NIPPAYSAGE.
Inaugurée en août 2022 sur le Plateau-Mont-Royal, la place des Fleurs-de-Macadam recueille l’eau de pluie des rues Boyer et Mentana ainsi qu’une partie de celle de l’avenue du Mont-Royal. «Les bassins de rétention, agrémentés d’arbres et de plantes, permettent d’accueillir jusqu’à 30 centimètres d’eau, drainée par le sol en 48 heures. Et les gens peuvent continuer à circuler à travers la place lorsque ses bassins sont inondés», précise Catherine Blain. Ses collègues et elle travaillent présentement sur un autre parc-éponge encore plus ambitieux à Outremont.
Une occasion ratée à New York
Dans le cadre de sa thèse, Marilyne Gaudette s’est intéressée au projet de la Dryline à New York. «À l’origine, le projet visait à transformer l’East River Park en parc éponge (ci-contre, figure du haut), mais après quatre ans de consultation, on a finalement misé sur une approche traditionnelle: la résistance. Plutôt que de s’accommoder de la présence de l’eau, on a choisi de rehausser le parc de trois mètres au-dessus du niveau de la mer (ci-contre, figure du bas).» La création de cette nouvelle digue ne réglera pas les problèmes créés par les épisodes d’inondation qui surviennent de plus en plus fréquemment à Manhattan. Surtout que l’agglomération s’enlise de quelques millimètres par année. «Lors des pluies intenses, l’île se transforme en cuvette, constate la chercheuse. Il faudrait transformer New York en ville-éponge…»
Même si la Ville a abandonné le concept original de la Dryline, Marilyne Gaudette estime qu’il faut retenir l’idée de traiter les fronts d’eau urbains (ou les zones inondables de manière générale) non pas comme des frontières contestées, mais plutôt comme des interfaces négociées. «En modifiant le projet de la Dryline, on a raté une occasion d’apprendre à vivre avec l’eau et d’éduquer la population. Comment susciter l’adaptation et la prévention si on camoufle les menaces?», s’interroge-t-elle.
Solidarité intergénérationnelle
Au-delà de ce que l’on pourrait ou devrait faire à court ou moyen terme, le narratif sur les impacts des changements climatiques converge presque inexorablement vers la prochaine génération, celle qui sera en mesure de trouver des réponses et d’innover pour renverser la tendance actuelle.
«Les jeunes n’ont pas créé le problème et ils portent le fardeau de la solution. Ils veulent être entendus et impliqués, oui, mais ils veulent aussi brasser les décideurs et que ceux-ci réagissent maintenant, pas dans 20 ans!»
Anne-Sophie Gousse-Lessard
Professeure au Département de communication sociale et publique
«Les jeunes sont tannés de se faire dire que ce sera à eux de trouver des solutions», tonne Anne-Sophie Gousse-Lessard, qui travaille étroitement avec des jeunes militants. «Les jeunes n’ont pas créé le problème et ils portent le fardeau de la solution. Ils veulent être entendus et impliqués, oui, mais ils veulent aussi brasser les décideurs et que ceux-ci réagissent maintenant, pas dans 20 ans!», ajoute-t-elle.
Nous trouverons des solutions si nous nous sentons toutes et tous redevables et imputables, ajoute Philippe Gachon. «Nous devons développer une solidarité intergénérationnelle et intersectorielle pour s’attaquer aux défis qui viennent et cela implique de bien former les jeunes à la recherche et de les aider à se faire entendre.»
Des compétences pour le futur
Dans le cadre du programme court et du DESS en résilience, risques et catastrophes, Yannick Hémond et ses collègues forment les intervenantes et intervenants de demain. «Nous leur apprenons les rouages de la gestion de catastrophes et de la gestion des risques, tout en les amenant à effectuer de meilleures analyses de risque. Ils travaillent sur les deux temporalités: le court et le long terme», explique-t-il.
Ces programmes préparent les étudiantes et étudiants aux compétences du futur: être créatif, collaborer, résoudre des problèmes complexes et négocier. «Ces compétences seront nécessaires pour traiter les problèmes qui surviendront mais dont on ne connaît pas encore la nature», précise-t-il.
Ces diplômés se trouvent un emploi dans les municipalités, en entreprise ou dans les directions régionales des ministères, ou à Québec, à titre de conseiller à la sécurité civile ou de coordonnateur en sécurité civile.
Un espoir lucide
En somme, il faut développer notre résilience et nous transformer comme société, car nous allons faire face à des phénomènes que nous n’avons jamais vu dans l’histoire, insiste Philippe Gachon. «Il ne faut pas se décourager. Toutes nos initiatives vont finir par aboutir si nous développons ensemble notre intelligence collective. Il faut revoir nos façons de faire, innover et exiger plus de nos gouvernements… ou élire des partis politiques plus écologistes, prêts à agir concrètement pour l’environnement.»
Anne-Sophie Gousse-Lessard ne compte pas céder au découragement elle non plus. «Je prône l’espoir lucide, qui n’est pas ancré dans le déni ou la banalisation des risques, mais dans le fait d’espérer malgré tout, comme une façon de lutter: l’espoir comme résistance», conclut-elle.