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Réduction de GES: les villes à l’avant-scène

Georges A. Tanguay participe à un projet pancanadien avec les municipalités souhaitant atteindre la carboneutralité d’ici 2050.

Par Pierre-Etienne Caza

20 janvier 2023 à 11 h 22

Le professeur du Département d’études urbaines et touristiques de l’ESG UQAM Georges A. Tanguay figure parmi les chercheurs et chercheuses d’un projet pancanadien visant à soutenir les municipalités canadiennes dans leurs efforts pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES). «Tout en nous assurant que les cibles et les plans mis en place sont conformes aux engagements du Canada en matière de réduction des GES, nous analyserons et tenterons d’améliorer les outils de mesure et pratiques développés jusqu’ici par les villes pour réduire leurs émissions de GES», explique le chercheur. Le projet s’intitule «Partenariat de recherche-action sur la carboneutralité municipale».

Financé par le Fonds d’action et de sensibilisation pour le climat d’Environnement et Ressources naturelles Canada, ce projet de 4 millions de dollars est mené par la professeure Amelia Clarke, de l’Université de Waterloo. Onze universités collaborent au projet ainsi que neuf organisations nationales et dix municipalités, dont Montréal et Laval.

Frappées de plein fouet par des inondations, des canicules, des feux de forêt ou des événements météorologiques extrêmes, plus de 500 municipalités canadiennes ont reconnu l’urgence climatique au cours des dernières années. «Plusieurs d’entre elles se sont engagées à atteindre des cibles de réduction des émissions de GES calquées sur celles du gouvernement fédéral, soit une réduction de 40 à 45 % d’ici 2030 afin d’atteindre la carboneutralité en 2050», note Georges A. Tanguay.

Le Conseil international pour les initiatives écologiques locales, volet Canada, et la Fédération canadienne des municipalités soutiennent actuellement plus de 450 municipalités au pays qui souhaitent réduire leurs émissions de GES et lutter contre les changements climatiques à travers le réseau Partenaires dans la protection du climat et la Convention mondiale des maires. «Ce sont les outils de veille, de mesure et d’analyse des émissions de GES développés au sein de ces programmes que nous souhaitons améliorer, pour ensuite les rendre accessibles à toutes les municipalités canadiennes souhaitant atteindre la carboneutralité d’ici 2050», précise le professeur.

Les trois quarts de la population en ville

En 2021, près de 75 % des Canadiennes et Canadiens vivaient dans l’un des grands centres urbains au pays, rappelle Georges A. Tanguay. On estime qu’environ la moitié des émissions de GES canadiennes sont produites dans les municipalités, principalement dues au chauffage des bâtiments, aux transports et aux matières résiduelles. «Plusieurs villes prennent des initiatives pour réduire leurs émissions de GES, mais ce n’est pas uniforme, observe le chercheur. L’objectif du projet est d’offrir des solutions standardisées pour mesurer ces émissions et des outils pour identifier les moyens à prendre pour les réduire.»

Implication au sein de deux groupes de travail

Le projet mené par Amelia Clarke comportera cinq groupes de travail. Georges A. Tanguay participera aux deux premiers. Le travail du premier groupe consiste à effectuer un état des lieux concernant les cibles fixées par les municipalités canadiennes ainsi que les outils et pratiques dont elles se servent à l’heure actuelle. Le deuxième groupe se penchera sur l’amélioration des indicateurs de suivi et sur les outils permettant d’identifier les meilleures mesures d’atténuation des émissions de GES.

Deux étudiantes ou étudiants à la maîtrise de l’ESG UQAM auront l’occasion de participer à ces travaux sous la supervision du professeur Tanguay.

Amorcé en décembre dernier, le projet s’échelonnera sur six ans. «Il permettra en bout de piste de diffuser les meilleures pratiques afin que les villes et les municipalités canadiennes puissent atteindre leurs cibles de réduction de GES d’ici 2050», conclut le professeur.