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Aléas hydrométéorologiques: 3,6 M $ pour évaluer les risques

Philippe Gachon dirigera un projet visant à anticiper les conséquences des événements climatiques extrêmes sur les infrastructures hydroélectriques et minières.

19 juillet 2023 à 14 h 35

Le professeur du Département de géographie Philippe Gachon, membre du Centre pour l’étude et la simulation du climat à l’échelle régionale (ESCER), dirigera un projet de recherche de 3,6 millions de dollars sur cinq ans afin d’identifier et d’évaluer les risques associés aux aléas hydrométéorologiques pour les infrastructures hydroélectriques et minières du Québec considérées comme stratégiques et névralgiques.

Financé par le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG Alliance), le projet réunit l’UQAM, l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT), Polytechnique Montréal et plusieurs partenaires: Hydro-Québec, Ouranos, Mine Canadian Malartic d’Agnico Eagle, Mine Éléonore appartenant à Newmont Corporation, Mine Raglan et le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs du Québec (MELCCFP). Il compte également sur l’expertise de quatre membres réguliers et de cinq autres chercheurs associés au Centre ESCER. Le modèle climatique utilisé pour ce projet a été financé par le gouvernement du Québec dans le cadre de l’action «Améliorer les modèles climatiques» du Plan pour une économie verte 2030. Ce modèle régional du climat à haute résolution, développé au Centre ESCER, permettra une meilleure prévisibilité des aléas et des événements climatiques extrêmes.

Réduire les risques grâce à la science

L’objectif du partenariat est d’améliorer la connaissance des risques associés aux aléas hydrométéorologiques dans un contexte de changements climatiques, afin de prévoir les conséquences possibles sur les activités d’Hydro-Québec, des entreprises minières et du MELCCFP lors de précipitations et crues maximales probables, et de vents intenses. Grâce à ce projet, Ouranos pourra bénéficier de nouvelles données et de scénarios hydrométéorologiques plus précis à des échelles locales, en appui à l’adaptation aux changements climatiques.

Ce partenariat vise aussi l’intégration des informations scientifiques générées par Hydro-Québec, le MELCCFP et le secteur minier dans leurs processus de décision et d’ingénierie requérant un cadre formel d’analyse de risques. Les retombées sont de nature à influencer la prise de décision, l’intégrité sécuritaire des infrastructures et la continuité de service, et à contribuer au développement de systèmes de surveillance et d’alerte pour prévenir les risques de dommages reliés aux changements dans l’occurrence et l’intensité des événements hydrométéorologiques extrêmes.

«Nous avons le devoir d’évaluer les impacts des changements climatiques sur nos infrastructures, notamment les barrages, déclare Benoit Charette, ministre de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs. Le modèle climatique régional développé par l’UQAM, soutenu dans le cadre du Plan pour une économie verte 2030, apportera une belle contribution en vue d’assurer la sécurité de ces infrastructures et de renforcer la résilience du Québec aux effets des changements climatiques.»

Selon le recteur Stéphane Pallage, l’UQAM peut s’enorgueillir d’avoir participé à la création du premier modèle régional du climat développé au Canada dans les années 1990. «Aujourd’hui, plus que jamais, la recherche scientifique est une alliée de taille pour lutter contre les changements climatiques, souligne-t-il. Les résultats attendus de cet ambitieux projet, qui réunit de nombreux partenaires et des expertises diversifiées sous la direction du professeur Philippe Gachon, contribueront concrètement à prévenir et diminuer les risques de dommages découlant des bouleversements climatiques.»

Christian Bélanger, directeur principal, Recherche et innovation, chez Hydro-Québec, rappelle que des événements météorologiques à fort impact ont affecté les activités d’Hydro-Québec au cours des dernières années. «En plus de nous doter d’un plan d’adaptation aux changements climatiques, il nous importe d’investir dans la formation de la relève et d’approfondir nos connaissances des risques hydrométéorologiques et climatiques à venir, dit-il. Les chercheuses et chercheurs du Centre de recherche (CRHQ) ainsi que les ingénieures et ingénieurs spécialisés en sécurité de barrages codirigeront les étudiantes et étudiants formés dans le cadre du projet, grâce à leur expertise en hydrologie, climatologie, statistique, modélisation probabiliste et télédétection.»

Pour Ouranos, ce projet collaboratif vient appuyer une des priorités de sa programmation scientifique: mieux comprendre l’évolution des aléas dans le contexte d’un climat en constante évolution en vue de faciliter l’adaptation aux défis complexes auxquels la société québécoise est et sera confrontée. «En plus de contribuer concrètement à la formation de la relève scientifique québécoise, les multiples projets renforceront le système de modélisation climatique régional codéveloppé et opéré par Ouranos offrant ultimement les connaissances nécessaires au renforcement de la résilience du Québec», observe Alain Bourque, directeur général d’Ouranos.

Le professeur Philippe Gachon se dit enthousiaste à l’idée de bénéficier de la collaboration de ses partenaires pour mettre en commun des données probantes à l’aide de la modélisation climatique régionale. «Ceci permettra, entre autres, de garantir une performance adéquate des ouvrages miniers et hydroélectriques, incluant la sécurité des infrastructures. À terme, nous visons à mettre en œuvre des solutions concrètes pour mieux nous adapter aux changements climatiques irréversibles à venir, et demeurer à la fine pointe des développements technologiques», conclut-il.