La Faculté des sciences humaines a souligné, le 29 novembre dernier, l’excellence de ses membres à l’occasion de la célébration annuelle Les sciences humaines en tête et en fête, qui en est à sa 12e édition. Au cours de cette soirée festive, qui a réuni une centaine de personnes, 13 professeures et professeurs, personnes chargées de cours, employées et diplômées ont été honorés pour leurs contributions exceptionnelles à la mission de leur département, de la Faculté et de l’Université.
«Notre fête annuelle des sciences humaines est un événement rassembleur dont je souhaite perpétuer la tradition, souligne la nouvelle doyenne de la Faculté depuis juin dernier, Lucie Dumais Elle nous offre un cadre agréable où nous avons l’occasion de connaître nos pairs et de reconnaitre leurs réalisations. Les sciences humaines sont d’une importance capitale pour notre société, pour la penser et pour agir sur elle. Par leur travail, les membres de notre communauté produisent et transmettent des connaissances qui contribuent à l’essor de la culture scientifique, à l’avancement social et au bien-être individuel et collectif.»
Prix d’excellence en enseignement – Carrière
La professeure Daphnée Simard enseigne au Département de linguistique depuis 2003. Attachée à la formation de la relève, elle a dirigé une trentaine d’étudiantes et d’étudiants aux cycles supérieurs, cherchant à développer leur réflexion et leur créativité. Elle a cosigné, avec la professeure Diane Huot de l’Université Laval, un livre d’introduction à l’acquisition des langues secondes, qui paraîtra aux Presses de l’Université du Québec en 2024. Ses intérêts de recherche concernent le rôle des caractéristiques cognitives et de la conscience linguistique dans l’acquisition des langues secondes. Ses travaux ont été publiés, notamment, dans les prestigieuses revues Bilingualism, Language and Cognition et Journal of Psycholinguistic Research. Après avoir siégé au bureau de direction de la Revue canadienne des langues vivantes/Canadian Modern Language Review, de 2002 à 2008, Daphnée Simard en est la rédactrice en chef depuis 2018. Plus récemment, elle est devenue membre du comité de rédaction du Canadian Journal of Experimental Psychology.
Prix d’excellence en enseignement – Relève
Originaire de l’île de la Réunion, Sandrine Roux est professeure au Département de philosophie depuis 2018. Spécialiste de la philosophie moderne, elle a créé plusieurs cours consacrés aux doctrines philosophiques des 17e et 18e siècles. Son souci est de faire découvrir aux étudiantes et étudiants les œuvres de femmes philosophes, longtemps restées dans l’ombre des auteurs canoniques et auxquelles elle redonne une visibilité aussi bien dans son enseignement que dans le cadre d’activités parascolaires, comme le groupe de lecture en philosophie moderne qu’elle anime. La professeure propose aussi des séminaires sortant de son champ de spécialisation, sur des sujets qu’elle d’aborde de manière transdisciplinaire. Ses étudiantes et étudiants apprécient les continuités et les ruptures entre les réflexions philosophiques du passé et celles d’aujourd’hui, tout comme les relations pouvant s’établir entre la philosophie et les autres champs du savoir.
Prix d’excellence en enseignement – Chargée de cours
Doctorante en science politique à l’Université d’Ottawa, la chargée de cours Marianne Di Croce enseigne au Département de philosophie depuis 2017 ainsi qu’au Cégep de St-Jérôme depuis 2007. Ses recherches portent sur la pensée politique d’Hannah Arendt, la démocratie, l’espace public et la liberté politique. Chercheuse associée à l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS), elle a cofondé l’UPop Montréal, une université populaire visant à démocratiser la connaissance et à favoriser l’esprit critique. Dans son enseignement, Marianne Di Croce valorise la participation étudiante, tout en veillant au partage de la parole et au respect dans les échanges. Elle porte une attention particulière au choix des textes à l’étude, afin que les réflexions et discussions soient nourries par différentes perspectives.
Prix d’excellence en recherche – Carrière
La professeure du Département de sociologie Louise Vandelac est corédactrice en chef de VertigO, la revue de la Francophonie en sciences de l’environnement, membre de l’Institut des sciences de l’environnement et directrice du Collectif de recherche écosanté sur les pesticides, les politiques et les alternatives (CREPPA). Elle siège au Conseil scientifique de la Maison de recherche en sciences humaines de l’Université de Caen et aux conseils d’administration de Justice pesticide et de la Déclaration des droits de l’humanité et des générations futures. Louise Vandelac a mené 70 recherches subventionnées, publié 4 ouvrages, près de 200 articles scientifiques et chapitres de livres et donné plus de 500 conférences au pays et à l’étranger. Ses travaux touchent actuellement les systèmes alimentaires, leurs faibles dispositifs d’évaluation et d’encadrement et leurs impacts sur la santé et l’environnement. Ses réalisations lui ont valu plusieurs distinctions – Prix multidisciplinarité de l’ACFAS, doctorat honorifique du Collège royal de Kingston, Cercle des Phénix de l’environnement du Québec, Prix YMCA des femmes de mérite – et plusieurs nominations, notamment à la Commission royale sur les technologies de reproduction et à la Commission canadienne pour l’UNESCO.
Prix d’excellence en recherche – Jeune chercheur
Professeur au Département d’histoire et membre de l’Institut de recherches historiques du Septentrion, en France, Benjamin Deruelle est le directeur du Groupe de recherche en histoire de la guerre (GRHG). Ses travaux portent sur l’histoire de l’État, de la guerre et des élites ainsi que sur la culture et les pratiques martiales au tournant du Moyen Âge et de l’époque moderne. Benjamin Deruelle est l’auteur de nombreux ouvrages et articles, dont De papier, de fer et de sang: chevaliers et chevalerie à l’épreuve de la modernité (Publications de la Sorbonne, 2015). Il a aussi signé les chapitres sur la première modernité dans L’histoire militaire de la France (Perrin, 2018) et collaboré à Mondes en guerre (Passés composés, 2019). L’historien dirige le programme de recherche international La Construction du militaire ainsi que les projets Sapientia et Justice militaire en Europe occidentale et en Amérique du Nord (14e-20e siècle). Il codirige les collections Guerre et paix aux Éditions de la Sorbonne et War Studies aux Presses universitaires du Septentrion, et siège au Conseil scientifique de la recherche historique de la défense du ministère français des Armées.
Prix d’excellence en recherche – Chargée de cours
Après une maîtrise en anthropologie (Université Laval), un DESS en gestion des organismes culturels (HEC Montréal) et une dizaine d’années à travailler comme gestionnaire en milieu universitaire, la chargée de cours Isabelle Lemelin a complété un doctorat en exégèse biblique en 2017, sous la direction du professeur Jean-Jacques Lavoie du Département de sciences des religions. Depuis, elle a multiplié les projets de recherche en partenariat avec des collègues de l’Université Cadi Ayyad de Marrakech, de l’Université de Montréal, du Centre d’expertise et de formation sur les intégrismes religieux, les idéologies politiques et la radicalisation, du Cégep Édouard-Montpetit, de l’Université Concordia et de l’École biblique et archéologique française de Jérusalem. Spécialiste du judaïsme et des religions du Proche-Orient ancien, Isabelle Lemelin a obtenu une subvention du CRSH pour travailler sur les figures maccabéennes dans l’iconographie sioniste. Membre du Réseau québécois en études féministes (RéQEF) et de l’Institut de recherches et d’études féministes (IREF), elle est directrice générale, depuis mai 2023, du Centre justice et foi et de la revue Relations.
Prix Atlas – Certificat de mérite
Agente de recherche et de planification, Geneviève Shields (B.A. sexologie, 1996; B.A. travail social, 1999; M.A. intervention sociale, 2005) est membre de l’équipe du décanat de la Faculté depuis 2010, où elle a été conseillère à la recherche et adjointe des vice-doyens et vice-doyennes à la recherche. Auparavant, elle a œuvré comme administratrice et employée dans les milieux syndicaux et communautaires, puis comme chargée de projet en coopération internationale, en plus d’avoir été chargée de cours à l’École de travail social. Après avoir coordonné l’Alliance universités-communautés en économie sociale, un consortium québécois de recherche partenariale ancré à l’UQAM, Geneviève Shields a conseillé plus de 150 professeures et professeurs nouvellement embauchés dans la planification de leur carrière en recherche. Elle a aussi accompagné le développement de plus d’un millier de projets de recherche au sein de la Faculté, soit par le biais des programmes facultaires qu’elle a contribué à mettre sur pied ou par le truchement de demandes de subvention à des organismes externes.
Prix Atlas – Entraide et amabilité
Technicienne en informatique au Département de géographie depuis 2016, Sylvie Trudeau a amorcé son parcours à l’École supérieure de mode de l’UQAM, en 1996, où elle a été responsable du laboratoire d’informatique. Cette touche-à-tout devient vite une référence pour ses collègues, qui lui demandent conseil pour tout ce qui concerne les technologies: caméras vidéo, photo, projecteur, etc. Dans le cadre de ses fonctions, elle soutient les étudiantes et étudiants dans leurs travaux, en leur proposant, par exemple, des séances d’initiation à Photoshop. Puis, elle intègre le Carrefour technologique de l’ESG UQAM, où elle offre son aide au personnel enseignant et de soutien. Engagée dans la défense de l’environnement, Sylvie Trudeau est reconnue pour sa gentillesse, sa courtoisie et son sens de l’entraide. Elle apprécie les défis et aime trouver des solutions aux problèmes dont il faut trouver la source.
Prix Atlas – Initiative et développement
L’esprit d’équipe de Paule Lespérance, chargée de formation pratique, et de Geneviève Vaillancourt, agente de stage, est vital pour le bon fonctionnement de l’École de travail social. Leur sens de l’initiative, leur créativité, leur enthousiasme et leur complémentarité ont permis de mettre en place de nouvelles procédures contribuant à améliorer l’expérience de la formation pratique en travail social. Engagée socialement, Paule Lespérance a été organisatrice communautaire durant 10 ans, avant de compléter une maîtrise en travail social à l’UQAM en 2022. Sa collègue Geneviève Vaillancourt, déjà détentrice d’un baccalauréat et d’une maîtrise en sociologie, a regagné les bancs d’école pour effectuer des études en travail social à l’UQAM en 2019. Son travail d’organisatrice communautaire depuis plus de 10 ans et son implication dans les mouvements étudiants durant son parcours académique l’ont convaincue de l’importance du travail social pour faire progresser la société.
Prix de la meilleure thèse – Premier prix
Lauréate d’un Prix du mérite de l’UQAM en 2023, Cloé Caron (M.A histoire, 2013) a soutenu avec brio sa thèse de doctorat en histoire en décembre 2021, obtenant la mention d’excellence sans correction, une distinction rarissime. Réalisée sous la codirection du professeur du Département d’histoire Jean Revez et de l’égyptologue Bernard Mathieu, de l’Université Montpellier 3, sa thèse porte sur la nature du concept du Nou(ou) dans les textes des pyramides et des sarcophages qui font référence à la création de l’univers. Elle démontre que cette instance, perçue traditionnellement par les chercheurs comme une divinité généralement passive et unidimensionnelle, revêtait des formes et des fonctions très diverses qui évoluèrent avec le temps et selon les contextes. Elle établit aussi que le rôle du Nou(ou) dans la trajectoire de l’âme du défunt est plus nuancé et multivalent qu’escompté jusque-là. Présidente du chapitre de Montréal de la Société pour l’étude de l’Égypte ancienne et récipiendaire d’une bourse postdoctorale du CRSH, elle poursuit ses recherches sur les textes des pyramides à l’Université de Genève.
Prix de la meilleure thèse – Deuxième prix
Après des études de logique et de philosophie ancienne en France, Zoé McConaughey a fait ses études doctorales sous la direction des professeurs Mathieu Marion, du Département de philosophie, et Shahid Rahman, de l’Université de Lille. Unifiant l’approche formelle des logiciens et l’approche herméneutique des historiens de la philosophie, elle propose une interprétation dialogique de la logique d’Aristote. Sa thèse, «Aristotle, science and the dialectician’s activity. A dialogical approach to Aristotle’s logic», a été reconnue en 2022 comme la meilleure en logique mathématique et en sciences exactes par la société savante allemande DVMLG. La chercheuse a collaboré à la monographie Immanent Reasoning or Equality in Action (Springer, 2018) et à l’entrée «Dialogical Logic» (2022) de la Stanford Encyclopedia of Philosophy. Outre ses travaux sur le développement de la logique formelle contemporaine, elle continue de s’intéresser à la recherche en philosophie ancienne. Zoé McConaughey a ainsi co-édité le volume Women’s Perspectives on Ancient and Medieval Philosophy (Springer, 2021), qui fait la promotion du travail de femmes philosophes dans le domaine.
Prix Les sciences humaines changent le monde
Le Conseil de diplômés de la Faculté remet ce prix à Jean Hébert (B.Sc. Géographie, 1982), qui fut chargé de projets en environnement à Hydro-Québec pendant 30 ans, où il a réalisé des évaluations environnementales pour des projets de production et de transport électriques dans les pays du Sud et au Québec. Il a aussi participé à plus d’une centaine de projets d’infrastructures dans différentes régions du Québec et dans une trentaine de pays. Le diplômé assure aujourd’hui la direction générale de l’Association québécoise pour l’évaluation d’impacts (AQÉI) et du Secrétariat international francophone en évaluation environnementale (SIFÉE). Il est également vice-président du Regroupement des géographes du Québec et membre à temps partiel du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement. À l’AQÉI, Jean Hébert a mis sur pied et dirigé le projet Mieux communiquer les évaluations environnementales. Lancé en septembre 2021, ce projet vise à mieux faire connaitre la pratique de l’évaluation environnementale au Québec et à assurer une meilleure compréhension du rôle des principaux intervenants dans ce domaine.
Professeures et professeur émérites 2023
L’événement Les sciences humaines en tête et en fête a aussi été l’occasion de rendre hommage à trois membres du corps professoral de la Faculté – Francine Descarries (sociologie), Georgette Goupil (psychologie) et Michel Tousignant (psychologie) – auxquels l’UQAM a attribué le titre de professeure ou professeur émérite l’été dernier.
Ce titre, qui récompense une carrière exceptionnelle à tous égards, est accordé à des professeures et professeurs qui se sont illustrés par leur contribution au rayonnement de l’Université et qui maintiennent une activité sur le plan de l’encadrement aux études supérieures, de la recherche et de la création.