Plus de 120 personnes ont participé au premier congrès scientifique en ostéopathie, le 17 juin dernier, au Cœur des sciences de l’UQAM. Organisé par l’organisme AxeSo, dont le président est François Lalonde, professeur associé au Département des sciences de l’activité physique, l’événement visait à faire rayonner les différents acteurs de la communauté ostéopathique qui s’intéressent à la recherche dans le domaine.
Après le mot d’ouverture de François Lalonde, des conférences et tables rondes portant, entre autres, sur les défis de la profession et sur les façons de rallier la pratique clinique et la recherche étaient au programme. «Le congrès se voulait rassembleur, puisque toutes les écoles et associations d’ostéopathie étaient invitées, mentionne le professeur associé. Il a ouvert la porte à diverses possibilités de collaboration et à la création d’une culture de la recherche dans le domaine.»
Formation et ordre professionnel
L’ostéopathie fait parfois l’objet de critiques sur son efficacité et sur sa pertinence scientifique. «Certaines approches, comme l’ostéopathie viscérale ou cranio-sacrée, peuvent sembler ésotériques, admet François Lalonde. Ces approches ne sont toutefois qu’une infime partie de ce qui se fait dans le domaine. C’est comme dire que la psychologie n’est pas pertinente parce que l’on trouve des failles dans l’approche freudienne.»
La création d’un programme universitaire en ostéopathie pourrait grandement améliorer la crédibilité scientifique de la profession. À ce sujet, le recteur Stéphane Pallage a mentionné à La Presse qu’un nouveau programme était dans les cartons. «Le Québec est en retard par rapport à plusieurs pays, commente François Lalonde, qui est impliqué dans la création de ce nouveau programme. Une trentaine d’universités américaines offrent des programmes en ostéopathie, et des pays comme l’Australie, le Royaume-Uni, la Belgique et la Suisse sont à l’avant-garde dans le domaine.» Au Canada, le premier programme en ostéopathie sera offert par le Collège Sheridan, en Ontario, à l’automne 2023.
La création d’un ordre professionnel des ostéopathes ferait aussi un grand bien à la profession, croit François Lalonde. L’Office des professions du Québec a d’ailleurs publié un avis favorable à ce sujet au printemps dernier, mais le gouvernement du Québec ne s’est pas encore prononcé sur le sujet. «La création d’un ordre professionnel permettrait d’assurer la protection du public en garantissant des soins uniformes, sécuritaires et basés sur la science», conclut le professeur associé.