La nouvelle Chaire de recherche-innovation en bien-être animal et intelligence artificielle a été lancée le 19 avril dernier. Dirigée conjointement par le professeur du Département d’informatique Abdoulaye Baniré Diallo et par la professeure en science animale de l’Université McGill Elsa Vasseur, la chaire vise à favoriser la longévité et le bien-être animal dans les fermes laitières par la télédétection et l’intelligence artificielle. «Nous pourrions, par exemple, détecter des problèmes de boiterie ou d’autres maladies à l’aide de caméras, ou encore établir des corrélations entre le mouvement des oreilles, l’inspection faciale et le bien-être de l’animal», affirme Abdoulaye Baniré Diallo.
Dotée d’un montant de cinq millions de dollars, la chaire travaillera en priorité sur un grand projet intitulé «WELL-E», un laboratoire digital vivant centré sur les besoins des animaux et des producteurs laitiers. Le projet sera d’abord implanté dans deux fermes de recherche pilotes – la ferme du Campus Macdonald de l’Université McGill à Montréal et une ferme en Ontario –, puis sera étendu à un réseau de plus de 100 fermes au Canada. Le projet est financé par le programme Alliance du CRSNG et PROMPT, fiduciaire du ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Québec, et il bénéficie d’importantes contributions des partenaires industriels Novalait, Les Producteurs laitiers du Canada, Dairy Farmers of Ontario, Les Producteurs de lait du Québec et Lactanet.
«L’objectif du projet est de capter des signaux en temps réels, puis de transformer ces signaux en une information intelligible pour les producteurs laitiers à l’aide des dispositifs d’internet des objets, des méthodes d’apprentissage automatique et de la bioinformatique, souligne le professeur Diallo. Nous voulons identifier les meilleurs indicateurs et concevoir des algorithmes qui peuvent être déployés facilement dans n’importe quelle ferme.»
Des indicateurs non invasifs
Le chercheur souhaite être en mesure de réaliser cet objectif sans utiliser de capteurs physiques, comme des podomètres ou des colliers, qui nuisent au bien-être des animaux. «Nous aimerions pouvoir mettre au point des indicateurs non invasifs basés uniquement sur les caméras, les algorithmes et les bases de données», mentionne Abdoulaye Baniré Diallo.
L’un des défis de ce projet sera de traiter un grand volume d’information, provenant à la fois des bases de données des producteurs et des données acquises en temps réel, afin de créer un environnement dynamique de surveillance en continu. «Nous aborderons le traitement des mégadonnées en utilisant des techniques adaptées de bio-informatique et d’intelligence artificielle tout en garantissant la protection de la vie privée et la sécurité des données.»
Plusieurs professeurs du Département d’informatique (Halima Elbiaze, Wessam Ajib, Petko Valtchev, Roger Nkambou, Mohamed Bouguessa, Sébastien Gambs, Marc-Olivier Killijian, Mounir Boukadoum, Vladimir Makarenkov, Vladimir Reinharz) et du Département de mathématiques (Karim Oualkacha) collaborent à la chaire. «Je me réjouis de cette fructueuse collaboration entre l’UQAM, l’Université McGill et les partenaires industriels, déclare Christian Agbobli, vice-recteur à la Recherche, à la création et à la diffusion. Ce projet de recherche donnera accès à des connaissances à la fine pointe dans les domaines du numérique, de la technologie, de la gouvernance, de l’éthique et de la gestion responsable à l’intention des producteurs laitiers soucieux du bien-être animal.»