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Nouveaux programmes en gouvernance, contrôle des risques et détection de la fraude

Ces programmes destinés aux personnes siégeant à des conseils d’administration sont les seules formations créditées dans le domaine.

Par Jean-François Ducharme

28 février 2023 à 11 h 41

Mis à jour le 22 janvier 2024 à 10 h 59

Fraude financière chez Enron et Norbourg, conflit d’intérêt chez SNC-Lavalin et Bombardier, fuite de données personnelles chez Desjardins et Capital One: plusieurs scandales d’ordre financier ou technologique ont éclaboussé des organisations au cours des dernières années. «Ces scandales ont démontré que les personnes qui siégeaient aux conseils d’administration de ces organisations n’étaient pas suffisamment formées ni informées de leurs responsabilités et des risques encourus», affirme Saidatou Dicko, professeure au Département des sciences comptables de l’ESG UQAM. Une enquête mondiale effectuée par une firme américaine a d’ailleurs montré que seulement 15 % des administrateurs et administratrices d’entreprises comprennent bien les risques auxquels leur organisation fait face.

À compter de l’automne 2023, l’ESG offrira deux nouveaux programmes pour combler les besoins de formation dans ce domaine. Le programme court de deuxième cycle en gouvernance et contrôle des risques vise à outiller les personnes qui siègent ou siégeront à un conseil d’administration (CA), que ce soit celui d’une entreprise privée, d’un OSBL ou d’une organisation gouvernementale comme un Centre intégré de santé et de services sociaux ou un Centre de services scolaires. Le DESS en gouvernance, contrôle des risques et prévention de la fraude comptable va plus loin en matière d’éthique et de prévention de la fraude. «Le DESS pourrait aussi être une porte d’entrée pour des personnes qui souhaitent faire une maîtrise dans le domaine», précise la professeure.

Les deux nouveaux programmes sont les seules formations universitaires créditées destinées spécifiquement aux membres des conseils d’administration. «Quelques institutions offrent de la formation continue, mais celle-ci est généralement plus coûteuse», mentionne Saidatou Dicko. Il est difficile d’évaluer avec précision combien de personnes siègent à des CA au Québec, mais le potentiel d’intérêt pour ces formations est très grand. «On compte plus de 250 000 entreprises au Québec et la taille médiane des CA d’entreprises québécoises est de 10 personnes, mentionne la professeure. Seulement pour les 11 000 entreprises d’économie sociale, on compte plus de 90 000 administratrices et administrateurs.»

Fraude, éthique, environnement et numérique

Le programme court compte quatre cours à suivre (12 crédits), tandis que le DESS est une formation de 10 cours (30 crédits). Les deux programmes offrent un cours de base sur les administrateurs et administratrices des conseils d’administration. «Nous verrons notamment les rôles et responsabilités, les obligations légales, les compétences managériales, les conflits d’intérêt et le fonctionnement d’un CA», explique la professeure.

Les personnes intéressées par le programme court choisiront un cours parmi chacun des trois blocs suivants: les risques, le contrôle de risques et l’analyse des états financiers et de la performance. «En plus d’apprendre à analyser des budgets et des états financiers, nous intégrerons les enjeux éthiques et environnementaux ainsi que divers aspects touchant au numérique comme la cybersécurité, le big data et l’infonuagique», commente Saidatou Dicko. Au DESS, cinq cours sur l’éthique, les risques, et la prévention et la détection de la fraude comptable s’ajoutent, en plus d’une activité de synthèse en fin de parcours.

Les deux programmes sont offerts à temps partiel et plusieurs cours se donnent en mode hybride (en présentiel et à distance). Il est possible de faire une demande d’admission pour l’automne 2023 avant le 1er juin.